Corticostéroïdes oraux pour le traitement de la bronchopneumopathie chronique obstructive stable

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est un trouble pulmonaire progressif et commun associé à une limitation généralement irréversible du flux respiratoire. Les corticostéroïdes améliorent la limitation du flux respiratoire liée à l'asthme et ont été testés dans la BPCO. Cette revue a observé que le traitement aux stéroïdes oraux améliorait la fonction pulmonaire et les symptômes par rapport au placebo, mais que tous les individus n'en bénéficiaient pas de la même manière. L'utilisation à long terme ne ralentissait pas le déclin de la fonction pulmonaire, et un risque accru d'effets secondaires était observé, notamment du diabète et de l’ostéoporose.

Conclusions des auteurs: 

Aucune preuve ne permet de recommander l'utilisation à long terme de stéroïdes oraux à des doses inférieures à 10-15 mg de prednisolone, bien que certaines preuves indiquent que des doses supérieures (≥ 30 mg de prednisolone) améliorent la fonction pulmonaire sur une courte période. Des effets indésirables potentiellement dangereux, tels que du diabète, de l'hypertension et de l'ostéoporose, ne permettent pas de recommander l'utilisation à long terme de ces doses élevées chez la plupart des patients.

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Contexte: 

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est un trouble pulmonaire chronique courant, généralement lié au tabagisme, qui constitue une cause majeure et de plus en plus fréquente de morbidité et de mortalité. Elle est définie comme « un problème de santé caractérisé par une limitation du flux respiratoire qui n’est pas totalement réversible. La limitation du flux respiratoire est généralement progressive et associée à une réponse inflammatoire anormale des poumons aux particules ou gaz nocifs ». L'utilisation de corticostéroïdes a été suggérée en raison de leurs effets anti-inflammatoires.

Objectifs: 

Évaluer les effets des corticostéroïdes oraux sur l'état de santé des patients atteints de BPCO stable.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des recherches ont été effectuées dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires et MEDLINE en décembre 2003 et 2004. Des articles de revue et des références bibliographiques ont été examinés.

Critères de sélection: 

Les études prospectives contrôlées randomisées portant sur des adultes souffrant de BPCO stable (VEMS post-bronchodilatateur < 80 % de la valeur prédite, VEMS/CVF < 70 %) et présentant des antécédents de tabagisme (à l’exclusion des asthmatiques diagnostiqués), comparant des stéroïdes oraux à un placebo et utilisant les mêmes co-interventions dans les deux groupes.

Recueil et analyse des données: 

Les données ont été extraites par deux évaluateurs de manière indépendante. Tous les essais ont été combinés en utilisant Review Manager.

Résultats principaux: 

Sur 459 titres, 24 études remplissaient les critères d'inclusion. Le traitement durait trois semaines ou moins dans 19 études, une dose élevée de stéroïdes oraux était administrée dans 21 études et les sujets souffraient de BPCO modérée à sévère dans 15 études. Une différence significative était observée concernant le VEMS au bout de deux semaines de traitement, DMP de 53,30 ml ; intervalle de confiance à 95 %, entre 22,21 et 84,39, en faveur des stéroïdes oraux par rapport au placebo lorsque les 14 études fournissant des données (n = 396) étaient combinées, sans hétérogénéité significative. Une augmentation significative de la probabilité de réponse VEMS supérieure à 20 % par rapport à l’inclusion chez des patients individuels était observée avec l’administration d’une dose élevée de stéroïdes oraux par rapport au placebo, rapport des cotes de 2,71 ; IC à 95 %, entre 1,84 et 4,01 (9 études). Il faudrait traiter 7 patients (IC à 95 %, entre 5 et 12) aux corticostéroïdes oraux pour observer un cas supplémentaire d'augmentation du VEMS de plus de 20 %, avec un risque de 0,13 dans le groupe témoin. Toutes les différences en termes de qualité de vie liée à la santé n’atteignaient pas le niveau minimum d'importance clinique.

De petits avantages statistiquement significatifs étaient observés concernant les capacités fonctionnelles et les symptômes de respiration sifflante sous traitement aux stéroïdes oraux, mais aucune différence significative concernant le risque d'arrêt prématuré pour cause d'exacerbation ou le taux d'exacerbations sévères pendant 2 ans avec une faible dose de stéroïdes oraux. Un risque accru d'effets indésirables était observé, notamment une augmentation de la glycémie, une suppression surrénale, et une réduction de l'ostéocalcine sérique.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.