Interventions pharmacologiques pour la douleur chez les patients avec des troubles temporo-mandibulaires

Les troubles temporo-mandibulaires (TTM) sont des troubles qui affectent l'articulation entre l'os temporal situé le côté de la tête et l'os mandibulaire (mâchoire) du visage, et les muscles associés. La douleur est la caractéristique distinctive des TTM et la raison principale motivant les soins. Les TTM peuvent également impliquer des bruits au niveau de l'articulation ou une fonction restreinte de la mâchoire, voire les deux. Différents médicaments sont utilisés pour traiter la douleur liée aux troubles temporo-mandibulaires (TTM). On retrouve les antidouleurs simples (analgésiques) et les médicaments qui réduisent l'inflammation et traitent la douleur (par exemple, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les corticostéroïdes). Les médicaments (appelés benzodiazépines) sont parfois utilisés pour réduire les tensions et les spasmes dans les muscles affectés par les TTM. De plus, certains antidépresseurs (appelés antidépresseurs tricycliques) sont utilisés à faibles doses pour aider les patients souffrant de TTM et sont supposés être efficaces parce qu'ils réduisent la tension musculaire chez les patients qui grincent des dents. Cette revue a démontré qu'il n'y avait pas suffisamment de données permettant de décider quels médicaments sont efficaces pour réduire la douleur liée aux TTM chroniques.

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe pas suffisamment de données permettant de soutenir ou non l'efficacité des médicaments mentionnés pour la gestion de la douleur due aux TTM. Il est indispensable de réaliser des essais contrôlés randomisés de grande qualité afin de déterminer l'efficacité des interventions pharmacologiques pour traiter la douleur associée aux TTM.

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Contexte: 

Les troubles temporo-mandibulaires (TTM) sont un groupe de troubles qui affectent les articulations temporo-mandibulaires et les muscles de la mastication. Les TTM sont traités avec une vaste gamme de médicaments. La raison pour laquelle l'utilisation de ces médicaments serait basée sur des faits, reste inconnue.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité des interventions pharmacologiques, seules et en association avec une thérapie non-pharmacologique pour soulager la douleur des patients souffrant de TTM chroniques.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des recherches électroniques dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la santé bucco-dentaire (2 août 2010), CENTRAL (The Cochrane Library 2010, Numéro 3), MEDLINE via OVID (de 1950 au 2 août 2010), EMBASE via OVID (de 1980 au 2 août 2010) et CINAHL via EBSCO (de 1981 au 2 août 2010) ont été effectuées. Les listes de références des articles et des précédentes revues ont été examinées pour trouver des articles pertinents et les auteurs ont été contactés pour obtenir des informations complémentaires en cas de besoin.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés dans lesquels un agent pharmacologique a été comparé avec un placebo pour la gestion de la douleur chez les patients atteints de TTM. Les voies d'administration parentérales étaient exclues.

Recueil et analyse des données: 

Une double extraction des données et une évaluation des risques de biais dans les études incluses ont été réalisées.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus onze études totalisant 496 participants. La variable principale de la plupart des études était la douleur. Le risque de biais dans les études incluses était variable. Bien que quatre études montraient un soulagement significatif de la douleur pour le traitement actif, trois étaient de mauvaise qualité. Les plupart des effets indésirables étaient d'une gravité légère à modérée. Quatre études signalaient des retraits en raison de réactions indésirables graves, mais il n'a pas été apporté suffisamment d'informations quant aux groupes d'essai dans lesquels les retraits sont survenus. Aucune méta-analyse n'a été entreprise en raison du manque de similarités entre les études incluses.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.