La primaquine pour la prévention des rechutes chez les patients atteints de paludisme Plasmodium vivax

Le paludisme Plasmodium vivax dû aux parasites est très répandu. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande que les personnes atteintes de paludisme P. Vivax soient traitées avec la chloroquine pendant trois jours afin d’éliminer les parasites dans le sang qui provoquent les symptômes du paludisme, suivie de 15 mg/jour de primaquine pendant 14 jours pour traiter la phase hépatique de l'infection et prévenir toute récurrence de la maladie. Cependant, une fois qu’elles se sentent mieux suite au traitement à la chloroquine, de nombreuses personnes ne terminent pas le traitement à la primaquine. De plus, la primaquine peut détruire les globules rouges chez les personnes atteintes d'une déficience enzymatique génétique (glucose-6-phosphate-dehydrogenase enzyme (déficitenG6PD)) et les cliniciens évitent d'administrer la primaquine dans les zones réputées pour cette carence. Des traitements à la primaquine de plus courte durée pourraient potentiellement augmenter l'achèvement du traitement et réduire les effets indésirables.

Les auteurs de la revue ont inclus 15 essais de 4 377 adultes et enfants âgés de plus d'un an atteints de paludisme à Plasmodium vivax. Tous étaient traités à la chloroquine durant la période d’infection sanguine, puis randomisés au traitement de 14 jours à la primaquine, ou à un traitement à la primaquine d’une durée réduite (trois, cinq ou sept jours); ou à des doses plus élevées de primaquine administrées une fois par semaine pendant huit semaines; ou à un placebo ou à l'absence de traitement. Dans douze études, les traitements étaient supervisés. Les preuves sont actuelles en date du 8 octobre 2013.

Les rechutes au bout de six mois à un an sont probablement plus élevées avec des traitements plus courts que le traitement standard de 14 jours à la primaquine ( preuves de qualité modérée ). D'après les preuves disponibles, nous ne savons pas si le nombre de rechutes à la primaquine hebdomadaire diffère du traitement de 14 jours à la primaquine, ceci est basé sur une étude de 126 patients suivis pendant neuf mois ( preuves de très faible qualité ). Des études mieux conduites portant sur davantage de personnes sont nécessaires pour être certain qu'elles soient pareillement efficaces contre les rechutes. Quatre études ont démontré qu’un traitement de cinq jours à la primaquine était aussi inefficace contre les rechutes que le placebo ou l'absence de traitement, ceci de 6 à 15 mois. ( preuves de qualité élevée ). Le traitement de 14 jours à la primaquine évite les rechutes de paludisme à Plasmodium vivax pendant 12 mois chez beaucoup plus de personnes par rapport à un placebo ( preuves de qualité élevée ). Aucune réaction indésirable sévère à la primaquine n’a été rapportée.

Cette mise à jour de la revue confirme que le traitement de 14 jours à la primaquine recommandé par l'OMS est plus efficace contre les rechutes de paludisme à Plasmodium vivax que le traitement à la primaquine de plus courte durée.

Conclusions des auteurs: 

L'analyse confirme la recommandation actuelle de l’Organisation Mondiale de la Santé d’un traitement de 14 jours à la primaquine (15 mg/jour) pour prévenir la rechute du paludisme vivax. Des traitements à la primaquine de plus courte durée avec la même dose sont associés à un taux de rechute plus élevé. Les effets comparatifs avec un traitement hebdomadaire à la primaquine sont prometteurs, mais exigent d'autres essais pour établir l'équivalence ou la non-infériorité par rapport au traitement de 14 jours dans les zones de forte transmission du paludisme.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Plasmodium vivax Les infections sont un facteur important du paludisme dans le monde. L'Organisation mondiale de la Santé recommande un traitement de 14 jours à la primaquine (0,25 mg/kg/jour, dose de 15 mg/jour pour un adulte) pour éradiquer la phase hépatique du parasite et prévenir la rechute de la maladie. De nombreuses personnes trouvent qu’un traitement de 14 jours à la primaquine est difficile à terminer, il existe également un risque potentiel de l'anémie hémolytique chez les patients atteints de glucose-6-phosphate-dehydrogenase enzyme (déficitenG6PD). Cette revue évalue la primaquine dans P. Vivax , en particulier les alternatives au traitement standard de 14 jours.

Objectifs: 

Comparer des traitements alternatifs à la primaquine au traitement recommandé de 14 jours à la primaquine pour la prévention des rechutes (une guérison radicale) chez les patients atteints de paludisme P. Vivax et traités à la chloroquine pendant la période d'infection sanguine. Nous avons également résumé les essais comparant la primaquine à l'absence de primaquine et qui ont conduit à recommander le traitement de 14 jours.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les maladies infectieuses, CENTRAL ( La Bibliothèque Cochrane ), MEDLINE, EMBASE et LILACS jusqu' au 8 octobre 2013. Nous avons vérifié les actes de conférence, les registres d'essais et les références bibliographiques et contacté des chercheurs et des sociétés pharmaceutiques pour les études éligibles.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés (ECR) et quasi-ECR comparant des traitements à la primaquine en doses variées avec le traitement standard de primaquine (15 mg/jour pendant 14 jours), ou à l'absence de primaquine, chez les patients atteints de paludisme à P. vivax traités pendant la phase de l'infection par la chloroquine.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons évalué de manière indépendante l'éligibilité, la qualité des essais et extrait les données. Nous avons calculé les risques relatifs (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95% pour les données dichotomiques et avons utilisé le modèle à effets aléatoires dans les méta-analyses s'il existait une hétérogénéité significative. Nous avons évalué la qualité globale des preuves en utilisant l'approche GRADE.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus 15 essais (deux ECR en cluster) de 4 377 adultes et enfants. La plupart des essais excluaient les personnes atteintes de déficience en G6PD. Les essais comparaient différents traitements à la primaquine avec le traitement standard à la primaquine, ou à un placebo ou à l'absence de traitement. Tous les essais traitaient la période d'infection sanguine à la chloroquine.

> Traitements alternatifs à la primaquine par rapport au traitement de 14 jours à la primaquine

Les taux de rechute étaient supérieurs au bout de six mois avec le traitement de 5 jours à la primaquine comparé au traitement standard de 14 jours à la primaquine (RR 10,05, IC à 95%, de 2,82 à 35,86; deux essais, 186 participants, preuves de qualité modérée). De même, les rechutes pendant les six mois suivants étaient supérieures avec le traitement de 3 jours à la primaquine comparé au traitement standard de 14 jours à la primaquine (RR de 3,18, IC à 95% de 2,1 à 4,81; deux essais, 262 participants, preuves de qualité modérée ; six mois de suivi ) ; et au traitement de 7 jours à la primaquine pendant une durée de deux mois comparé aux 14 jours à la primaquine (RR 2,24, IC à 95% de 1,24 à 4,03; un essai, 126 participants, preuves de faible qualité ). Une étude de petite taille a révélé que, sur un suivi de 9 mois, le nombre de rechute était peu différent avec un traitement à la primaquine une fois par semaine pendant huit semaines comparé au traitement standard de 14 jours à la primaquine (RR 2,97, IC à 95% de 0,34 à 25,87; un essai, 129 participants, preuves de qualité très médiocre ) .

Les traitements à la primaquine comparés à l'absence de primaquine

Le nombre de patients qui avaient rechuté était similaire entre les patients recevant un traitement de 5 jours à la primaquine ou ayant reçu un placebo ou à l'absence de primaquine (quatre essais, 2 213 participants, preuves de qualité élevée ; suivi de 6 à 15 mois); mais le nombre de rechutes était inferieur lors d’un traitement de 14 jours à la primaquine (RR 0,6; IC à 95% de 0,48 à 0,75; dix essais, un total de 1 740 participants, preuves de qualité élevée ; suivi de sept semaines à 15 mois).

Aucun effet secondaire sévère n'a été signalé. Les effets indésirables limitant le traitement étaient rares et les effets indésirables bénins étaient légers et passagers. Les auteurs des essais ont rapporté que les personnes toléraient les médicaments.

Nous n’avons pas trouvé d'essais comparant un traitement à la primaquine avec une dose plus élevée (0,5 mg/kg/jour ou plus) pendant 5 jours ou plus par rapport au traitement de 14 jours.

Notes de traduction: 

Translated by: French Cochrane Centre

Translation supported by: Financeurs pour le Canada : Instituts de Recherche en Sant� du Canada, Minist�re de la Sant� et des Services Sociaux du Qu�bec, Fonds de recherche du Qu�bec-Sant� et Institut National d'Excellence en Sant� et en Services Sociaux; pour la France : Minist�re en charge de la Sant�

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.