Salicylate pour traiter la maladie de Kawasaki chez les enfants et prévenir les anomalies cardiaques à long terme

La maladie de Kawasaki est une inflammation des vaisseaux sanguins (vascularite) qui touche principalement les jeunes enfants de moins de cinq ans. Elle a été reconnue la première fois chez des enfants au Japon et est la cause la plus fréquente de maladie cardiaque acquise chez les enfants dans les pays développés. La maladie de Kawasaki peut être difficile à diagnostiquer parce que ses symptômes sont similaires à de nombreuses infections infantiles courantes. La complication la plus importante de la maladie de Kawasaki est causée par l'inflammation des artères du cœur (coronaires) qui apportent le sang vers les muscles du cœur. Cela peut entraîner des problèmes cardiaques immédiats et les lésions sur les artères coronaires peuvent également avoir des effets à long terme. Le salicylate (acide acétylsalicylique, aspirine) et l'immunoglobuline intraveineuse (IGIV) sont largement utilisés pour traiter la maladie de Kawasaki, bien que l'on évite généralement le salicylate chez les enfants en raison des effets secondaires graves, en particulier le risque du syndrome de Reye qui entraîne un gonflement du cerveau et du foie.

Les auteurs ont identifié un seul essai contrôlé randomisé, provenant du Japon, signalé en 1991. Au total, 102 enfants ont été randomisés pour recevoir de l'IGIV avec ou sans salicylate. Il n'a été observé aucun avantage clair lié à l'adjonction de salicylate au traitement à base d'immunoglobuline sur le taux d'anomalies artérielles coronariennes observé, jusqu'à 30 jours. L'étendue des découvertes était vaste et pouvait inclure un effet bénéfique du salicylate. Il existe des raisons théoriques justifiant l'utilisation du salicylate pour prévenir les lésions sur les artères coronaires. Toutefois, il existe aussi des préoccupations quant à savoir si l'utilisation de l'aspirine chez les enfants pour traiter la fièvre peut avoir des effets indésirables et les enfants atteints de la maladie de Kawasaki qui sont traités avec des immunoglobulines ont un taux très faible d'anomalies artérielles coronariennes.

Conclusions des auteurs: 

Tant que des ECR de bonne qualité ne sont pas réalisés, les preuves sont insuffisantes pour indiquer si les enfants souffrant de la maladie de Kawasaki doivent continuer à recevoir du salicylate dans le cadre de leur traitement.

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Contexte: 

La maladie de Kawasaki est la cause la plus fréquente de maladie cardiaque acquise chez les enfants dans les pays développés. Les artères coronaires alimentant le cœur peuvent être endommagées dans la maladie de Kawasaki. Le principal avantage d'un diagnostic en temps opportun est la possibilité de traiter cette complication avec un traitement précoce. Le salicylate (acide acétylsalicylique (AAS), aspirine) et l'immunoglobuline intraveineuse (IGIV) sont largement utilisés à ces fins. Le salicylate est par ailleurs en grande partie évité chez les enfants en raison des préoccupations liées aux effets secondaires graves, en particulier le risque du syndrome de Reye.

Objectifs: 

L'objectif de cette revue était d'évaluer l'efficacité du salicylate dans le traitement et la prévention des conséquences cardiaques de la maladie de Kawasaki chez les enfants.

Stratégie de recherche documentaire: 

Pour cette mise à jour, le groupe Cochrane sur les maladies vasculaires périphériques a effectué une recherche dans son propre registre spécialisé (dernière recherche en janvier 2009) et dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (dernière recherche dans le Numéro 1, 2009). Les auteurs ont effectué des recherches dans MEDLINE (de janvier 1966 à juillet 2006), EMBASE (de janvier 1980 à juillet 2006) et CINAHL (de 1982 à juillet 2006), ainsi que dans les bibliographies des articles. Nous avons en outre contacté des experts du domaine.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur le salicylate pour traiter la maladie de Kawasaki chez les enfants étaient éligibles pour inclusion.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité méthodologique des essais et extrait des données. Les auteurs des études ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires.

Résultats principaux: 

Nous avons trouvé un essai totalisant 102 enfants qui était décrit comme étant randomisé mais il a été impossible de confirmer la méthode d'attribution du traitement. Une deuxième étude comparative, apparemment avec une attribution randomisée du traitement, a également été identifiée. Le seul essai randomisé n'a signalé aucune association entre l'ajout d'AAS au traitement avec IGIV sur le taux d'anomalies artérielles coronariennes lors du suivi, mais avec des limites de confiance étendues. Le deuxième, apparemment un essai randomisé, a démontré une baisse de la durée de la fièvre avec une dose élevée d'AAS par rapport à une faible dose d'AAS, mais il n'était pas assez puissant pour établir l'effet sur les anomalies artérielles coronariennes lors du suivi.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.