Arthroplastie totale de la hanche pour l'arthrose

Ce résumé d'une revue Cochrane présente les connaissances issues de nos recherches concernant les effets des approches postérieures et latérales dans la chirurgie de remplacement total de la hanche pour le traitement de l'arthrose. Cette revue indique que :

Chez les personnes souffrant d'arthrose de la hanche, les preuves sont insuffisantes pour établir avec certitude la supériorité de l'approche postérieure (arrière) sur l'approche latérale (côté) pour la chirurgie de remplacement total de la hanche.

Qu'est-ce que l'arthrose de la hanche et quels sont les différents types de chirurgies de remplacement total de la hanche ?
L'arthrose est la forme d'arthrite de la hanche la plus courante. Chez certaines personnes, les lésions de la hanche et la douleur peuvent être suffisamment importantes pour justifier une intervention chirurgicale. Dans ce cas, l'articulation de la hanche peut être entièrement remplacée par une prothèse articulaire au cours d'une chirurgie de remplacement total de la hanche.

Lors de la chirurgie de remplacement total de la hanche, le chirurgien peut réaliser l'incision du côté postérieur (arrière) ou latéral (côté) de la hanche. Certains chirurgiens considèrent que l'approche postérieure est supérieure car elle permet aux patients de remarcher plus facilement après l'opération. D'autres préfèrent l'approche latérale car elle réduit le risque de lésions nerveuses et de luxation de la hanche après la chirurgie. La luxation de la hanche est douloureuse et une hospitalisation peut être nécessaire pour remettre la hanche en place.

Quels sont les résultats de cette revue ?
Les patients inclus dans ces études ont subi une chirurgie de remplacement total de la hanche utilisant une approche postérieure (arrière de la hanche) ou latérale (côté de la hanche).

Bénéfices des approches postérieures et latérales
Chez les patients ayant subi une chirurgie de remplacement total de la hanche :

L'approche postérieure serait supérieure à l'approche latérale pour améliorer l'amplitude de mouvement.
Les approches postérieures et latérales seraient comparables en ce qui concerne l'amélioration des capacités fonctionnelles.

Les preuves sont cependant insuffisantes pour établir ces bénéfices avec certitude.

Effets indésirables des approches postérieures et latérales
Chez les patients ayant subi une chirurgie de remplacement total de la hanche :

La probabilité de luxation de la hanche après l'opération serait similaire pour les deux approches.
La probabilité d'avoir du mal à marcher serait similaire pour les deux approches.
L'approche postérieure entraînerait moins de lésions nerveuses que l'approche latérale.

Les preuves sont cependant insuffisantes pour établir ces effets indésirables avec certitude.

Conclusions des auteurs: 

À ce jour, la quantité et la qualité des informations extraites de ces essais sont insuffisantes pour tirer des conclusions définitives concernant la supériorité de l'une ou l'autre des approches chirurgicales pour les patients adultes soumis à une ATH primaire pour l'arthrose.

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Contexte: 

L'arthrose de la hanche est une maladie évolutive incurable qui exige souvent une arthroplastie totale de la hanche (ATH). Les principales méthodes de l'ATH sont les approches postérieures et latérales directes. L'approche postérieure est considérée comme plus facile à réaliser mais des taux de luxation supérieurs ont cependant été rapportés. L'approche latérale directe facilite le positionnement de l'implant, ce qui peut permettre de réduire le taux de luxation de la hanche et le risque de lésion du nerf sciatique. Le risque de claudication est cependant supérieur. La luxation de la prothèse de hanche est une complication cliniquement significative de l'ATH en termes de morbidité et de coûts.

Objectifs: 

Déterminer les risques de luxation de prothèse, de marche de Trendelenburg postopératoire et de paralysie du nerf sciatique suite à une approche postérieure et à une approche latérale directe pour les patients adultes soumis à une ATH pour une arthrose primaire, et actualiser la précédente revue datant de 2003.

Stratégie de recherche documentaire: 

Les bases de données MEDLINE, EMBASE, CINAHL et Cochrane ont été consultées et mises à jour à partir des précédentes recherches (2002) jusqu'au 13 octobre 2005. Aucune restriction de langue n'a été appliquée.

Critères de sélection: 

Les essais publiés comparant les approches postérieures et latérales directes pour l'ATH chez des participants de plus de 18 ans atteints d'une arthrose primaire de la hanche.

Recueil et analyse des données: 

La qualité méthodologique des articles extraits a été évaluée de manière indépendante par les deux évaluateurs.

Résultats principaux: 

Quatre études de cohorte prospectives portant sur 241 participants étaient conformes aux critères d'inclusion. Le critère de jugement principal, la luxation, était rapporté dans deux études. Aucune différence significative n'a été observée entre les approches chirurgicales postérieures et latérales directes [1/77 (1,3 %) contre 3/72 (4,2 %) ; risque relatif (RR) 0,35 ; intervalles de confiance (IC) à 95 %, entre 0,04 et 3,22]. Le taux de marche de Trendelenburg postopératoire ne présentait pas de différence significative entre ces deux approches chirurgicales. Le risque de paralysie ou de lésion nerveuse (pour l'ensemble des nerfs) était considérablement supérieur pour l'approche latérale directe [1/43 (2 %) contre 10/49 (20 %) ; RR de 0,16, IC à 95 %, entre 0,03 et 0,83]. Aucune différence significative n'a cependant été observée entre les deux approches lors de la comparaison du risque nerf par nerf, en particulier pour le nerf sciatique. Pour les autres mesures de résultats prises en compte, seule l'amplitude moyenne de rotation interne pour l'extension de la hanche était considérablement plus élevée (différence moyenne pondérée de 16 degrés, IC à 95 %, entre 8 et 23) dans le groupe de l'approche postérieure (moyenne de 35°, écart type de 13°) que dans le groupe de l'approche latérale directe (moyenne de 19°, écart type de 13°).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.