Agonistes de la dopamine pour le traitement de la dépendance à la cocaïne

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Il n’existe aucun agent pharmacologique dont l’efficacité a été prouvée pour le traitement de la dépendance à la cocaïne. La cocaïne est un alcaloïde issu de la feuille de cocaïer qui est utilisé en poudre et destiné à un usage intranasal ou intraveineux ou sous forme de crack, base libre pouvant être fumée. La dépendance à la cocaïne est un problème de santé publique majeur car sa consommation peut être associée à des complications médicales et psychosociales, notamment le développement de maladies infectieuses (comme le SIDA, l’hépatite et la tuberculose), un comportement agressif et violent, mais aussi une exposition à des risques de complications néonatales. Cette revue a étudié les preuves portant sur l’efficacité et l’acceptabilité d’un traitement à base d’agonistes de la dopamine, seul ou combiné à une intervention psychosociale.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves actuelles résultant des essais contrôlés randomisés ne corroborent pas la prise d’agonistes de la dopamine pour le traitement de la dépendance à la cocaïne. Ce manque de preuves laisse aux cliniciens le choix de peser les effets bénéfiques possibles et les effets indésirables éventuels du traitement.
Même les effets bénéfiques éventuels liés à la combinaison d’un agoniste de la dopamine à une intervention psychosociale plus puissante suggérée par la revue Cochrane précédente (Soares 2003), ne sont pas corroborés par les résultats de la présente revue mise à jour.

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Contexte: 

La dépendance à la cocaïne est un trouble pour lequel il n’existe aucun traitement pharmacologique dont l’efficacité a été prouvée, mais des avancées dans le domaine de la neurobiologie pourraient orienter le développement de futurs médicaments.

Objectifs: 

Étudier l’efficacité et l’acceptabilité des agonistes de la dopamine seuls ou combinés à une intervention psychosociale comme traitement de la dépendance à la cocaïne et l’usage abusif de cocaïne.

Stratégie de recherche documentaire: 

En juin 2011, nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les drogues et l’alcool, PubMed, EMBASE et CINAHL, PsycINFO et avons contacté les chercheurs d’essais non publiés.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés comparant la prise d’agonistes de la dopamine seuls ou associés à une intervention psychosociale avec un placebo, une absence de traitement ou d’autres interventions pharmacologiques.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué la qualité des essais et extrait les données de façon indépendante.

Résultats principaux: 

Vingt-trois études, 2 066 participants, ont répondu aux critères d’inclusion. Lors de la comparaison d’un agoniste de la dopamine à un placebo, ce dernier s’est révélé plus efficace dans le cas de dépendance sévère (quatre études, 232 participants, DMS 0,43, IC à 95 % 0,15 à 0,71), de dépression (cinq études, 322 participants, DMS 0,42, IC à 95 % 0,19 à 0,65) et de sevrage lors de la visite de suivi (RR 0,57, IC à 95 % 0,35 à 0.93). Il n’y avait aucune différence statistiquement significative pour les autres critères de jugement. Lors de la comparaison de l’amantadine à un placebo, les résultats n’ont jamais atteint une signification statistique, mais une tendance s’est dégagée en faveur de la prise d’amantadine en cas de sortie d’étude et de dépression. Les résultats concernant les effets indésirables et la dépression favorisaient la prise d’un placebo, bien que la différence n’atteigne pas une signification statistique. Lors de la comparaison de la bromocriptine et de L-dopa/Carbidopa à un placebo, les résultats n’ont jamais atteint une signification statistique. Lors de la comparaison de l’amantadine aux antidépresseurs, ces derniers étaient plus efficaces pour le sevrage. Les deux autres critères de jugement pris en compte n’ont révélé aucune différence statistiquement significative, bien que les sorties d’étude et les effets indésirables aient tendance à être plus courants dans le groupe suivant un traitement antidépresseur.

La qualité des preuves, évaluée conformément à la méthode GRADE, peut être considérée comme modérée pour la comparaison de l’efficacité d’un agoniste de la dopamine à celle d’un placebo et modérée à élevée pour la comparaison de l’amantadine à un placebo et à des antidépresseurs.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.