Les médicaments adrénergiques pour l'incontinence urinaire chez l'adulte

L'incontinence est une fuite urinaire, lorsqu'elle est causée par la toux ou la pratique d'exercice physique, on l'appelle incontinence liée au stress. Elle peut être due à des dommages au niveau des muscles qui soutiennent la vessie ou qui maintiennent le col de la vessie fermé. Les agonistes adrénergiques peuvent aider le muscle du col de la vessie à se contracter plus vigoureusement. Cette revue de 22 essais totalisant 673 femmes et portant sur sept médicaments adrénergiques différents a démontré qu'il n'existait pas beaucoup de données indiquant que les agonistes adrénergiques peuvent aider l'incontinence urinaire liée au stress. Les effets secondaires existent mais ils sont généralement mineurs. A de rares occasions, des effets indésirables plus graves comme une pression sanguine élevée peuvent apparaître. Des données supplémentaires sont requises pour comparer les médicaments adrénergiques à d'autres médicaments pour l'incontinence liée au stress et également à des exercices au niveau des muscles du plancher pelvien.

Conclusions des auteurs: 

Les données permettant de suggérer que l'utilisation d'un agoniste adrénergique est mieux qu'un placebo sont insuffisantes. Il n'existe pas suffisamment de preuves pour évaluer les effets des agonistes adrénergiques par rapport à ou en association avec d'autres traitements. Des essais à plus grande échelle sont requis pour identifier si les adrénergiques peuvent être utiles. Les patients utilisant des agonistes adrénergiques peuvent rencontrer des effets secondaires mineurs, qui peuvent parfois les amener à interrompre le traitement. Des effets secondaires rares mais graves, comme l'arythmie cardiaque et l'hypertension, ont été mentionnés.

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Contexte: 

Les adrénergiques sont utilisés pour traiter l'incontinence urinaire. Pour autant, ils sont généralement considérés comme étant inefficaces ou comme ayant des effets secondaires susceptibles de limiter leur utilisation clinique.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité des agonistes adrénergiques dans le traitement de l'incontinence urinaire de l'adulte.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais spécialisés du groupe Cochrane sur l’incontinence (recherches du 15.09.10) et les listes bibliographiques des articles pertinents.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés portant sur des adultes souffrant d'incontinence urinaire qui incluaient un agoniste adrénergique dans au moins un bras de l'essai.

Recueil et analyse des données: 

Deux relecteurs ont évalué l'éligibilité et la qualité des essais et ont extrait les données, de façon indépendante. Les données ont été traitées comme décrit dans le guide Cochrane sur les revues systématiques des interventions (Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions).

Résultats principaux: 

Vingt-deux essais randomisés éligibles ont été identifiés, dont 11 étaient des essais croisés. Les essais incluaient 1099 femmes, dont 673 recevaient un médicament adrénergique (phénylpropanolamine dans 11 essais, midodrine dans deux, norépinéphrine dans trois, clenbutérol dans trois autres, terbutaline dans un, eskornade dans un et Ro 115-1240 dans un). Aucun essai n'incluait des hommes.

Les données limitées suggéraient qu'un agoniste adrénergique est mieux qu'un placebo pour réduire le nombre de changements de garnitures et les épisodes d'incontinence, et également pour améliorer les symptômes subjectifs. Dans deux essais de petite taille, les médicaments semblaient également être meilleurs que la rééducation des muscles du plancher pelvien, ce qui reflète vraisemblablement une acceptabilité relative des traitements par les femmes mais peut être en raison de l'abandon différentiel des femmes dans les groupes d'essai. Il n'existait pas suffisamment de données permettant d'évaluer l'utilisation de doses plus élevés par rapport à des doses plus faibles d'agonistes adrénergiques, ni d'évaluer les mérites relatifs d'un agoniste adrénergique par rapport à l'œstrogène, utilisé seul ou en association.

Plus d'un quart des femmes ont mentionné des effets indésirables. Les chiffres étaient similaires avec les adrénergiques, le placebo ou un autre médicament. Toutefois, lorsqu'ils étaient dus à une stimulation adrénergique reconnue (insomnie, instabilité et stimulation vasomotrice), ils étaient suffisamment graves pour interrompre le traitement chez 4 % de femmes.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.