L'amnio-infusion n'est pas bénéfique pour les bébés libérant une quantité moyenne à importante de méconium pendant le travail, sauf dans les établissements avec des installations limités pour contrôler l'état du bébé pendant le travail.
Les selles (méconium) d'un fœtus pendant le travail peuvent entrer dans les poumons du bébé, ce qui entraîne des difficultés pour respirer après la naissance. Un surplus de liquide peut être injecté dans le vagin de la mère ou via l’abdomen dans l’utérus (amnio-infusion) afin d’ajouter davantage de liquide pour diluer le méconium et entourer le bébé. La revue de 13 essais (4 143 femmes) a montré que l'amnio-infusion avec une solution saline est bénéfique pour les bébés uniquement dans les établissements dans lesquels les bébés ont un risque élevé en raison du nombre limité d'installations de contrôle. Des recherches supplémentaires sur les effets sur les femmes sont requises.
L'amnio-infusion est associée à des améliorations substantielles de l'issue périnatale uniquement dans les établissements où les installations de surveillance périnatale sont limitées. Nous ne savons pas si les avantages sont liés à l'amnio-infusion du méconium ou au traitement de l'oligohydramnios.
Dans les établissements avec une surveillance périnatale standard, certains résultats non-substantiels étaient améliorés dans l'analyse initiale, mais l'analyse de sensibilité excluant les essais avec un risque plus élevé de biais a éliminé ces différences. L'amnio-infusion est soit inefficace dans ce cadre, ou ses effets sont masqués par les autres stratégies visant à optimiser le résultat néonatal.
Les essais sont trop petits pour traiter de la possibilité d'effets indésirables rares mais graves de l'amnio-infusion sur la mère.
L'amnio-infusion est sensée diluer le méconium présent dans le liquide amniotique et ainsi réduire le risque d'inhalation méconiale.
Évaluer les effets de l'amnio-infusion, pour le liquide amniotique méconial, sur l'issue périnatale.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (mai 2009).
Les essais randomisés comparant l'amnio-infusion à l'absence d'amnio-infusion chez les femmes en travail présentant avec un liquide amniotique méconial modéré ou épais.
Deux auteurs de la revue ont évalué de façon indépendante l'éligibilité et la qualité des essais et ont extrait des données.
Treize études de qualité variable (4 143 femmes) sont incluses.
Une analyse de sous-groupe a été effectuée pour les études issues d'établissements avec des installations limitées pour contrôler l'état du bébé pendant le travail et intervenir efficacement, et des établissements avec une surveillance périnatale standard.
Établissement avec une surveillance périnatale standard : il y avait une hétérogénéité considérable pour plusieurs résultats. On n'a constaté aucune diminution significative sur les issues principales : le syndrome d'inhalation méconiale, le décès périnatal ou la morbidité grave, et le décès maternel ou la morbidité grave. On a constaté une diminution du nombre de césariennes liées à l'hypoxie fœtale mais pas du nombre total de césariennes. La présence de méconium sous les cordes vocales diagnostiquée par laryngoscopie était réduite, tout comme la ventilation néonatale ou l'admission en unité de soins intensifs néonatale, mais il n'y avait aucune baisse significative des décès périnataux et autres morbidités. L'analyse de sensibilité prévue excluant les essais avec un risque de biais plus élevé a démontré l'absence d'avantages pour chacune des issues étudiées.
Établissements avec une surveillance périnatale limitée : deux études (855 femmes) ont été incluses. Dans le groupe avec amnio-infusion, on a constaté une baisse du nombre de césariennes liées à l'hypoxie fœtale et de césariennes globales ; du syndrome d'inhalation méconiale (RR 0,25, IC à 95 % 0,13 à 0,47), et de la ventilation néonatale ou de l'admission en unité de soins intensifs néonatale ; ainsi qu'une tendance vers une baisse de la mortalité périnatale (RR 0,37, IC à 95 % 0,13 à 1,01). Dans l'une des études, la présence de méconium sous les cordes vocales a diminué et dans l'autre, l'encéphalopathie néonatale a diminué.