Il n'y a pas suffisamment de preuves d'essais contrôlés randomisés pour guider l'utilisation de l'administration de CCSP chez des nourrissons prématurés à risque de syndrome de détresse respiratoire.
Le syndrome de détresse respiratoire causé par une déficience en détergent (tensioactif) pulmonaire naturel affecte principalement les nourrissons nés avant terme. Le traitement standard inclut l'administration de surfactant artificiel directement dans la trachée du nouveau-né, suivie d'une ventilation mécanique. Cependant, ce procédé peut entraîner des lésions pulmonaires qui peuvent affecter la santé du nourrisson à long terme. L'administration de CCSP constitue une stratégie préventive potentielle. Cette protéine peut potentiellement réduire les lésions pulmonaires causées par la ventilation mécanique et prévenir ainsi d'autres complications secondaires à cette lésion connue sous le nom de maladie pulmonaire chronique (MPC). Cette revue a identifié un petit essai contrôlé randomisé portant sur l'administration endotrachéale de CCSP chez des nouveau-nés prématurés atteints de syndrome de détresse respiratoire, qui indiquait que la CCSP était bien tolérée. L'effectif de cette étude était cependant insuffisant pour détecter des effets cliniques importants. Au vu des résultats encourageants de cet essai et d'autres études effectuées sur des animaux, des essais de haute qualité examinant l'administration endotrachéale de CCSP chez des nouveau-nés prématurés atteints ou risquant de développer un syndrome de détresse respiratoire sont justifiés.
Les données sont insuffisantes pour déterminer le rôle de la rhCC10 dans la pratique clinique. D'autres études sont nécessaires afin de déterminer si la rhCC10 réduit l'inflammation pulmonaire chez les nourrissons présentant un risque de MPC et identifier la dose et la posologie les plus efficaces.
La protéine sécrétée par les cellules de Clara (CCSP) est un agent immunorégulateur et anti-inflammatoire. Une CCSP synthétique est disponible sous forme de protéine des cellules de Clara recombinante humaine (rhCC10). Chez des modèles animaux, il a été démontré qu'elle réduisait la lésion pulmonaire, améliorait la compliance pulmonaire et l'oxygénation, réduisait l'inflammation systémique et régulait la protéine du surfactant et l'expression du facteur de croissance endothélial vasculaire. Grâce à ces propriétés, la CCSP administrée par voie endotrachéale permet potentiellement de prévenir la maladie pulmonaire chronique (MPC).
Déterminer les effets de l'administration endotrachéale de CCSP par rapport à un placebo ou à une absence de traitement sur la morbidité et la mortalité des nouveau-nés prématurés atteints ou risquant de développer un syndrome de détresse respiratoire (SDR).
Nous avons consulté CENTRAL (Bibliothèque Cochrane, octobre 2010), MEDLINE et PREMEDLINE (1950 à octobre 2010), EMBASE (1980 à octobre 2010) et CINAHL (1982 à octobre 2010). Nous avons consulté les actes des réunions scientifiques, Google Scholar et les références bibliographiques des études identifiées, et contacté des experts et des fabricants de surfactant.
Les essais contrôlés randomisés, en cluster randomisés ou quasi-randomisés publiés, non publiés et en cours examinant les effets de l'administration endotrachéale de CCSP par rapport à un placebo ou une absence de traitement sur la morbidité et la mortalité des nouveau-nés prématurés risquant de développer un SDR.
Deux auteurs ont évalué l'éligibilité et la qualité des études, et extrait les données de manière indépendante.
Une étude pilote a été identifiée et incluse. Cette étude recrutait 22 nouveau-nés prématurés de 700 à 1 300 g présentant un SDR établi et nécessitant une ventilation pour cause d'administration de surfactant. Ces nourrissons recevaient une dose endotrachéale de placebo (n = 7), 1,5 mg/kg (n = 8) ou 5 mg/kg (n = 7) de rhCC10 dans les quatre heures suivant l'administration de surfactant. Avec l'administration de l'une ou l'autre des doses de rhCC10, aucune différence significative n'était rapportée concernant la MPC (36 semaines d'âge post-menstruel ou 28 jours), la mortalité, l'hémorragie intraventriculaire, la leucomalacie périventriculaire, la persistance du canal artériel, l'entérocolite nécrosante, la sepsie ou le nombre de jours sous oxygène supplémentaire par rapport au placebo. Une augmentation significative du nombre de jours sous ventilation mécanique était rapportée chez les nourrissons recevant de la rhCC10 à une dose de 5 mg/kg (différence moyenne de 12,00, intervalle de confiance à 95 %, entre 0,39 et 23,61) mais pas à la dose inférieure. Cette étude rapportait qu'une seule dose endotrachéale de rhCC10 était bien tolérée et entraînait une réduction significative des neutrophiles et de la numération totale des cellules dans le liquide d'aspiration trachéal, et de la concentration de protéine dans les poumons. Aucune différence significative n'était rapportée entre les groupes concernant les niveaux de cytokines dans le liquide d'aspiration trachéal.
Traduction réalisée par Cochrane France