La librairie Cochrane n’a pas pour seul objectif d’apporter des informations permettant aux professionnels de la santé d’aider au mieux leurs patients, elle contient également des revues scientifiques qui peuvent aider les professionnels de la santé, eux-mêmes. Une équipe scientifique de l’institut finlandais de la santé au travail, dirigée par Jani Ruotsalainen a réalisé une de ces revues scientifiques sur la prévention du stress au travail. Cette dernière a été mise à jour en décembre 2014.
La librairie Cochrane n’a pas pour seul objectif d’apporter des informations permettant aux professionnels de la santé d’aider au mieux leurs patients, elle contient également des revues scientifiques qui peuvent aider les professionnels de la santé, eux-mêmes. Une équipe scientifique de l’institut finlandais de la santé au travail, dirigée par Jani Ruotsalainen a réalisé une de ces revues scientifiques sur la prévention du stress au travail. Cette dernière a été mise à jour en décembre 2014.
Les professionnels de la santé souffrent fréquemment d’un stress lié au travail, parce ce qu’ils sont souvent confrontés à des attentes élevées et n’ont pas toujours pas assez de temps, de compétence ou de soutien social dans le cadre de leur travail pour y répondre. Cette situation peut entraîner une détresse profonde, un état d’épuisement ou une maladie physique. En fin de compte, les professionnels de la santé ne sont plus en mesure de fournir des services de santé de haute qualité. Le stress et le burnout peuvent également être très coûteux en raison de la nécessité d’un arrêt de travail et peuvent même contraindre certains professionnels de la santé à changer de travail.
Certaines mesures permettant de lutter contre le stress au travail consistent à apprendre à gérer de façon différente et plus efficace ses propres pensées, ses émotions et son comportement. Cette notion est connue sous le nom de thérapie cognitivo-comportementale (TCC). D’autres options sont possibles, telles que des changements organisationnels et la relaxation mentale ou physique. On entend par relaxation mentale des activités telles que la méditation ou la pratique de la pleine conscience. La relaxation physique en revanche correspond à une activité sportive ou à des massages.
L’équipe scientifique a procédé à une revue de la littérature et a minutieusement examiné plus de 200 publications pertinentes avant de sélectionner 58 études susceptibles d’apporter la preuve fiable que l’équipe souhaite mettre en avant. 14 études évaluent les effets de la thérapie cognitivo-comportementale, 21 études abordent la relaxation mentale et physique et 6 études évaluent la combinaison de la thérapie cognitivo-comportementale avec les techniques de relaxation.
20 études supplémentaires examinent l’effet des changements des conditions de travail. 6 d’entre elles portent sur le soutien dans l’organisation du travail ou les programmes de mentorat, 4 études abordent des modifications dans le contenu des soins, 2 études portent sur l’amélioration des horaires de travail et enfin une étude sur l’amélioration des compétences en communication. Les scientifiques ont évalué l’effet du stress avec le questionnaire de Maslach, l’un des plus connu dans ce domaine. Il permet de mesurer 3 dimensions du syndrome d’épuisement : l’épuisement émotionnel, la déshumanisation et le degré d’accomplissement personnel au travail.
L’équipe de recherche a également utilisé des données collectées grâce à d’autres questionnaires d’évaluation du stress au travail et les résultats ont été comparés. Finalement tous les résultats ont été calculés comme si on n’avait utilisé l’échelle d’épuisement du questionnaire de Maslach. 6 études apportent des preuves de faible qualité suggérant que la thérapie cognitivo-comportementale diminue l'épuisement émotionnel lorsqu'il est mesuré à des périodes de suivi allant de moins d'un mois jusqu'à deux ans. Toutefois la pertinence de cette réduction modérée n’est pas clairement établie pour une personne stressée. Les résultats sont similaires lorsque la thérapie cognitivo-comportementale est associée à la relaxation.
Cependant lorsque la thérapie cognitivo-comportementale est comparée à d’autres interventions, qui ne sont pas axées sur la gestion du stress mais sur le contenu des soins, les résultats sont similaires dans les différents groupes. Dans 17 études, les chercheurs ont également observé des preuves de qualité faible à modérée que la relaxation, qu’elle soit mentale ou physique, entraine une diminution de l’épuisement émotionnel par rapport à l’absence d’intervention.
Enfin 20 études avaient pour objectif d’évaluer les modifications des conditions de travail. Des horaires de travail raccourcis ou discontinus ont réduit le stress au travail dans deux études mais aucun bénéfice clair n’a été constaté pour aucune des autres interventions organisationnelles.
Pour conclure la thérapie cognitivo-comportementale ainsi que la relaxation mentale ou physique réduisent toutes l’expérience du stress de façon modérée. Toutefois les preuves sont de faible qualité. Davantage d’essais contrôlés randomisés sont nécessaires.
Une modification des horaires de travail peut aussi réduire le stress. Néanmoins aucun effet clair n’a été constaté pour toutes les autres interventions dans l’organisation du travail.
Les détails des études sur l’efficacité des interventions dans le cadre du stress au travail sont disponibles dans le texte intégral sur le site Cochrane Library.com. Vous trouverez également la version actuelle de la revue scientifique. Des mises à jour seront possibles, dès que d’autres essais contrôlés seront disponibles.