Utilisation de la clozapine chez les patients atteints de déficiences intellectuelles et de psychoses

Question de la revue

Quelles sont les preuves montrant que la clozapine peut aider les adultes atteints de déficiences intellectuelles et souffrant de psychoses ?

Contexte

Les personnes souffrant de déficience intellectuelle ont un score faible aux tests d'intelligence. Ils rencontrent des problèmes avec les soins personnels, les relations sociales, le travail, l'éducation, et ont du mal à affronter les défis de la vie quotidienne. Pour établir un diagnostic de déficience intellectuelle, nous utilisons des tests dans lesquels nous comparons la performance d'un individu pour une tâche particulière avec la performance d'autres personnes de son âge. Les personnes souffrant de déficience intellectuelle sont incapables de traiter les informations avec autant d'efficacité que les personnes sans déficience intellectuelle. Selon la gravité de leur condition, ils ont besoin de divers degrés de soutien pour faire face aux demandes et aux attentes de la vie. Les personnes qui ont une légère déficience intellectuelle peuvent gérer leurs affaires avec un soutien supplémentaire. Les personnes qui ont une déficience intellectuelle sévère sont la plupart du temps incapables de vivre de façon indépendante et ont besoin d'un soutien quotidien.

La psychose est un trouble de l'esprit dans lequel les patients entendent des voix alors qu'il n'y a pas de source externe de voix, et ils présentent des croyances infondées appelées délires. La psychose affecte leur comportement, leurs relations, leurs performances au travail, et d'autres sphères de leur vie quotidienne. La psychose est trois fois plus fréquente chez les personnes présentant une déficience intellectuelle que chez celles sans déficience intellectuelle. La psychose est traitée au moyen d'un groupe de médicaments appelés antipsychotiques. Ces médicaments peuvent avoir différents effets désirés et non-désirés (c.-à-d. effets secondaires) chez différentes personnes. Lorsqu'au moins deux antipsychotiques ne sont pas efficaces pour traiter les symptômes d'une psychose, celle-ci est qualifiée de psychose résistante au traitement. La clozapine est recommandée pour la psychose résistante au traitement.

Les personnes qui ont une déficience intellectuelle et souffrent également de psychose sont exposées à un risque plus élevé de développer une psychose résistante au traitement. Nous avons systématiquement examiné toutes les preuves disponibles qui ont examiné les effets de la clozapine chez les patients atteints de déficience intellectuelle et de psychoses.

Caractéristiques de l'étude

Les preuves sont à jour le 15 décembre 2014. Bien qu'il y ait eu des rapports sur des études portant sur une seule personne ou sur des groupes d'un petit nombre de personnes, nous n'avons trouvé aucun essai comparant des groupes de patients atteints de déficience intellectuelle et de psychoses à qui avait été prescrit de la clozapine, et d'autres groupes de personnes à qui d'autres médicaments avaient été prescrits ou ne prenant aucun médicament.

Résultats principaux

Les recherches actuelles n'apportent aucune preuve permettant de recommander l'utilisation de la clozapine chez les adultes atteints de déficience intellectuelle et de psychoses. Les cliniciens travaillant avec ces personnes s'appuient souvent sur des preuves provenant de la population générale (c'est-à-dire sans déficience intellectuelle) pour prescrire la clozapine. Il est urgent de réaliser d'autres recherches dans ce domaine.

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe actuellement aucun ECR évaluant l'efficacité et les effets secondaires de la clozapine chez les patients atteints de déficience intellectuelle et de psychoses. Compte tenu de l'utilisation de la clozapine chez cette population vulnérable, il est urgent de réaliser un ECR pour l'utilisation de la clozapine chez des patients présentant un diagnostic mixte de déficience intellectuelle et de psychose pour combler le manque de preuves.

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Contexte: 

La psychose est trois fois plus fréquente chez les personnes présentant une déficience intellectuelle que chez celles sans déficience intellectuelle. Un faible quotient intellectuel (QI) est une caractéristique distinctive pour la déficience intellectuelle et un facteur de risque de mauvais résultats de la psychose. La clozapine est recommandée pour la psychose résistante au traitement. L'effet d'un médicament psychotrope peut être différent chez les personnes souffrant de déficience intellectuelle ; par exemple, elles pourraient être plus sujettes à des effets secondaires. Les personnes présentant une déficience intellectuelle et une psychose forment un sous-groupe spécifique et nous voulions examiner s'il existe pour cette population des données d'essais contrôlés randomisés (ECR) permettant de soutenir l'utilisation de la clozapine.

Objectifs: 

Déterminer les effets de la clozapine pour le traitement des adultes présentant un diagnostic mixte de déficience intellectuelle et de psychose.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL, Ovid MEDLINE, Embase et huit autres bases de données jusqu'en décembre 2014. Nous avons également effectué des recherches dans deux registres d'essais, le registre d'essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie, et contacté les fabricants de la clozapine.

Critères de sélection: 

ECR ayant évalué les effets de la clozapine, à n'importe quelle dose, pour le traitement des adultes (âgés de 18 ans et plus) présentant un diagnostic mixte de déficience intellectuelle et de troubles psychotiques, par rapport à un placebo ou à un autre traitement antipsychotique.

Recueil et analyse des données: 

Trois auteurs de la revue ont indépendamment examiné tous les titres, les résumés et les rapports complets pertinents selon les critères d'inclusion.

Résultats principaux: 

Sur les 1224 titres et extraits examinés, nous avons sélectionné 38 articles complets, que nous avons finalement exclus car ils ne répondaient pas aux critères d'inclusion. Ces études n'étaient pas des ECR. Par conséquent, aucune étude n'a été incluse dans cette revue Cochrane.

Notes de traduction: 

Post-édition : Alice Baert (M2 ILTS, Université Paris Diderot)

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.