Curiethérapie à faible dose chez les hommes atteints d'un cancer localisé de la prostate

Le cancer localisé de la prostate ne s'étend pas au-delà de la prostate. La curiethérapie à faible dose est une radiothérapie interne réalisée à courte distance. Les sources radioactives de faible énergie à demi-vie courte sont implantées définitivement dans la prostate. Nous avons examiné les recherches publiées concernant ce traitement afin de déterminer son efficacité et son innocuité. Malheureusement, nous n'avons identifié qu'un seul essai contrôlé randomisé comparant une curiethérapie à faible dose à une prostatectomie radicale (PR). Les résultats étaient particulièrement sujets aux biais. D'importants résultats concernant la survie n'étaient pas rapportés. En raison du manque d'études, il n'a pas été démontré que les patients traités par cette procédure vivaient plus longtemps que ceux suivant d'autres traitements. Dans cette étude unique, suite à l'intervention, une augmentation de l'antigène prostatique spécifique (APS) était aussi susceptible de se produire après une curiethérapie à faible dose qu'après une PR. Mais ce résultat ne permet pas de savoir si le cancer était de nouveau réellement présent dans les deux groupes. Les cas d'incontinence urinaire étaient moins fréquents après une curiethérapie à faible dose, de même que les cas d'infection urinaire après une PR lors d'un suivi à court terme de 6 mois. Aucun résultat n'était rapporté à 12 et 60 mois. Aucune différence significative après un suivi à long terme n'était identifiée dans les résultats rapportés par les patients. À l'heure actuelle, on ignore encore si une curiethérapie à faible dose est un traitement favorable par rapport à d'autres alternatives de traitement chez les patients atteints d'un cancer localisé de la prostate.

Conclusions des auteurs: 

La curiethérapie à faible dose n'a pas réduit la survie sans récidive biochimique par rapport à la prostatectomie radicale à 5 ans. Pour ce qui est des événements indésirables sévères à court terme, la curiethérapie à faible dose était significativement plus favorable dans le cas de l'incontinence urinaire, mais la prostatectomie radicale était significativement plus favorable dans le cas de l'infection urinaire. Les preuves se basent sur un seul ECR présentant des risques de biais élevés.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Le cancer localisé de la prostate est une tumeur qui se développe lentement pendant plusieurs années chez la majorité des hommes malades. La curiethérapie à faible dose est une radiothérapie réalisée à courte distance en utilisant des sources radioactives de faible énergie. Elle est recommandée chez les hommes présentant de faibles risques de cancer localisé de la prostate.

Objectifs: 

Évaluer les effets bénéfiques et les dangers de la curiethérapie à faible dose par rapport à une prostatectomie radicale (PR), une radiothérapie par faisceau externe (RTFE) et l'absence de traitement principal (ATP) chez les hommes atteints d'un cancer localisé de la prostate.

Stratégie de recherche documentaire: 

Le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE (depuis 1950) et EMBASE (depuis 1980) ont fait l'objet de recherches en juin 2010, ainsi que les registres d'essais en ligne et les listes bibliographiques des revues.

Critères de sélection: 

Des essais contrôlés randomisés comparant la curiethérapie à faible dose à une PR, à une RTFE et à l'ATP chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate cliniquement localisé.

Recueil et analyse des données: 

Deux relecteurs ont enregistré les données concernant les méthodes, les participants, les schémas thérapeutiques, les périodes d'observation et les résultats de manière indépendante.

Résultats principaux: 

Nous n'avons identifié qu'un seul ECR (N = 200 ; suivi moyen de 68 mois). Cet essai comparait une curiethérapie à faible dose à une PR. Les risques de biais étaient jugés élevés. Les critères de résultats principaux (survie globale, mortalité par cause spécifique ou survie sans métastase) n'étaient pas rapportés. La survie sans récidive biochimique après un suivi de 5 ans n'était pas significativement différente entre la curiethérapie à faible dose (78/85 (91,8 %)) et la PR (81/89 (91,0 %)) ; P = 0,875 ; risque relatif 0,92 (IC à 95 % : 0,35 à 2,42).

Pour ce qui est des événements indésirables sévères rapportés après un suivi de 6 mois, les résultats favorisaient la curiethérapie à faible dose pour l'incontinence urinaire (curiethérapie à faible dose 0/85 (0,0 %) par rapport à la PR 16/89 (18,0 %) ; P < 0,001 ; risque relatif 0) et favorisait la PR pour l'infection urinaire (curiethérapie à faible dose 68/85 (80,0 %) par rapport à la PR 4/89 (4,5 %) ; P < 0,001 ; risque relatif 17.80, IC à 95 % 6,79 à 46,66). La survenue d'une sténose urétrale ne différait pas significativement entre les groupes de traitement (curiethérapie à faible dose 2/85 (2,4 %) par rapport à la PR 6/89 (6,7 %) ; P = 0,221 ; risque relatif 0,35, IC à 95 % : 0,07 à 1,68). Les informations à long terme n'étaient pas disponibles.

Nous n'avons pas identifié de différences significatives au niveau des scores moyens entre les groupes de traitement concernant la fonction et la gêne dans les résultats rapportés par les patients, ainsi qu'au niveau de la qualité de vie liée à la santé générique.

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.