Tocilizumab contre la polyarthrite rhumatoïde

Ce résumé d’une revue systématique Cochrane présente les connaissances actuelles issues de la recherche sur l’effet du tocilizumab sur la polyarthrite rhumatoïde (PR).

La revue montre que chez les personnes atteintes de PR :

Souvent, nous ne disposons pas d’informations précises concernant les effets secondaires et les complications. Ceci est particulièrement vrai pour les effets secondaires rares mais graves. D’éventuels effets secondaires peuvent inclure des problèmes gastriques, des problèmes hépatiques, de l’anémie ou une infection.

Qu’est-ce que la PR et qu’est-ce que le tocilizumab ?

Lorsque l’on est atteint de polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire, qui lutte normalement contre les infections, attaque la surface des articulations. Les articulations sont alors enflées, raides et douloureuses. Les petites articulations des mains et des pieds sont en général les premières touchées. Actuellement, il n’existe pas de remède contre la PR. Les traitements visent donc à soulager la douleur et la raideur et à améliorer la capacité de la personne à se déplacer. Des médicaments comme le tocilizumab visent également à prévenir les dommages permanents au niveau des articulations, lesquels peuvent se produire si la PR n'est pas traitée.

Le tocilizumab est un des médicaments biologiques contre l’arthrite qui arrête l’inflammation causée par une protéine de l’organisme appelée interleukine-6.Les agents biologiques sont un groupe de médicaments qui suppriment le système immunitaire et réduisent l’inflammation au niveau des articulations.Même si lorsque l’on supprime le système immunitaire, l’organisme combat alors plus difficilement les infections, cela permet également de stabiliser un système immunitaire trop actif. En réduisant l’inflammation, l’objectif est de prévenir le dommage articulaire.

Meilleure estimation de l’effet chez les personnes atteintes de PR, n’ayant pas connu d’amélioration avec le méthotrexate seul et prenant du tocilizumab contre la polyarthrite rhumatoïde :

ACR 50 (nombre d’articulations sensibles ou enflées et d’autres aspects évalués par le médecin ou par le patient de la polyarthrite rhumatoïde)

- 31 personnes sur 100 ayant pris du tocilizumab ont ressenti une amélioration des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde ;

- 10 personnes sur 100 ayant pris un placebo ont ressenti une amélioration ;

- 11 personnes supplémentaires ont connu une amélioration avec le tocilizumab.

Effets secondaires

- 5 personnes sur 100 ont abandonné les études sur le tocilizumab en raison des effets secondaires ;

- 3 personnes sur 100 ayant pris un placebo ont abandonné les études ;

- 2 personnes supplémentaires ont ressenti des effets secondaires avec le tocilizumab.

Conclusions des auteurs: 

Le tocilizumab est bénéfique pour réduire l’activité de la maladie de PR et améliorer la fonction. Le traitement par tocilizumab a été associé à une augmentation significative des niveaux de cholestérol et du total des événements indésirables. Des études plus poussées sur la toxicité sont nécessaires pour répondre aux inquiétudes sur la sécurité.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Le tocilizumab, un nouvel agent biologique inhibiteur de l’interleukine-6, est approuvé pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR) en Europe, au Japon et aux États-Unis.

Objectifs: 

Évaluer l’efficacité et la sécurité du tocilizumab chez des patients atteints de PR à partir de données issues d’essais contrôlés randomisés (ECR) quasi-randomisés publiés.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté les bases de données suivantes : le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) jusqu’au numéro 3, 2009 ; OVID MEDLINE (1966 au 1er octobre 2009) ; CINAHL (1982 à 2009) ; EMBASE (1980 à la semaine 39, 2009) ; Science Citation Index (Web of Science) (1945 à 2009) et Current Controlled Trials.

Critères de sélection: 

Le tocilizumab seul ou associé à des médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD) ou à des agents biologiques, par rapport à un placebo ou à d’autres DMARD ou agents biologiques.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont extrait toutes les données indépendamment y compris les critères de jugement principaux (ACR50, événements indésirables, événements indésirables graves, arrêts prématurés, événements indésirables spécifiques) et secondaires. Nous avons calculé le rapport de risque pour les résultats dichotomiques et la différence moyenne pour les résultats continus.

Résultats principaux: 

Huit ECR ont été inclus dans cette revue systématique, avec 3 334 participants ; 2 233 étaient traités par tocilizumab et 1 101 faisaient partie du groupe témoin. Sur les 2 233 participants sous tocilizumab, 1 561 recevaient la dose approuvée de 8 mg/kg toutes les quatre semaines. Par rapport aux patients sous placebo, les patients prenant du tocilizumab et du méthotrexate ont eu quatre fois plus de probabilité d’atteindre l'ACR50 (pourcentage absolu 38,8% contre 9,6%), 11 fois plus de probabilité d’atteindre la rémission du DAS (score d’activité de la maladie) (pourcentage absolu, 30,5% contre 2,7%), 1,8 fois plus de probabilité d’atteindre une réduction significative du point de vue clinique des scores au questionnaire d’évaluation de la santé (HAQ/mHAQ) (pourcentage absolu, 60,5% contre 34%), 1,2 fois plus de probabilité d'avoir un événement indésirable (pourcentage absolu, 74% contre 65%) et 0,6 fois moins de probabilité d’arrêter prématurément le traitement pour quelque raison que ce soit (pourcentage absolu, 8,1% contre 14,9%). Sous réserve du fait qu’aucune des études n’avait comme critère de jugement principal la sécurité, il n’y a pas eu de différence statistiquement significative du nombre d’effets indésirables graves ou des arrêts prématurés dus aux événements indésirables. Une augmentation significative du cholestérol total, HDL et LDL et des triglycérides a été rapportée chez les patients traités par tocilizumab.

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.