Interventions pour traiter l’arthrose de l’articulation du gros orteil

Ce résumé d’une revue systématique Cochrane présente les connaissances actuelles issues de la recherche sur l’effet des interventions pour l'arthrose de l’articulation du gros orteil.

La revue montre que chez les personnes atteintes d’arthrose de l’articulation du gros orteil :

Un traitement de physiothérapie comprenant un programme de physiothérapie standard (étirement et autres exercices, ultrasons et stimulation électrique) plus une mobilisation supplémentaire et des exercices de marche, par rapport à un programme de physiothérapie seul,

- peut améliorer la douleur ;

- la fonction n’a pas été mesurée ;

- Aucun effet nocif ou effet secondaire n’a été rapporté.

Qu’est-ce que l’arthrose et comment est-elle traitée ?

L’arthrose est une maladie des articulations. Lorsque l'articulation perd du cartilage, l'os se développe pour essayer de réparer le dommage. Au lieu d'améliorer la situation, l'os se développe anormalement et empire les choses. Par exemple, l'os peut adopter une forme anormale et rendre l'articulation douloureuse.

Les médecins pensaient que l’arthrose était due à l’usure du cartilage. Cependant, on estime actuellement qu’il s’agit d’une maladie de toute l’articulation. De nombreux facteurs peuvent augmenter le risque d’avoir de l’arthrose au niveau de l’articulation du gros orteil, comme la structure particulière du pied, un traumatisme, des antécédents familiaux de la maladie, une maladie articulaire et une marche anormale.

L'arthrose est l'une des formes d'arthrite les plus courantes et affecte autant d'hommes que de femmes. L'arthrose est l'une des principales causes de handicap chez les personnes vieillissantes.

Des interventions comme des traitements de physiothérapie comprenant des exercices visent à améliorer ou conserver la force musculaire, la condition physique et l’état de santé général. Les personnes font de l’exercice pour différentes raisons y compris en vue de perdre du poids, d’obtenir un renforcement musculaire et pour soulager les symptômes de l’arthrose.

Meilleure estimation de l’effet chez les personnes atteintes d’arthrose au niveau de l’articulation du gros orteil:

Douleur (plus le score est élevé, plus la douleur est forte)

- Les personnes ayant suivi un programme de physiothérapie standard plus des exercices supplémentaires ont qualifié leur douleur comme étant 3,8 points inférieure, sur une échelle de 0 à 10, après 4 semaines, par rapport aux personnes ayant suivi un traitement de physiothérapie standard seul (amélioration absolue de 38%).

- Les personnes ayant suivi un programme de physiothérapie standard plus des exercices supplémentaires ont qualifié leur douleur comme étant de 0,4 points sur une échelle de 0 à 10 points, après 4 semaines.

- Les personnes ayant suivi un programme de physiothérapie standard seul ont qualifié leur douleur comme étant de 4,2 sur une échelle de 0 à 10 points, après 4 semaines.

Conclusions des auteurs: 

L’essai examiné présentait un risque de biais élevé, ce qui limite les conclusions que l'on peut tirer des données présentées. L’inclusion d’un seul essai indique qu’il est nécessaire de réaliser des essais contrôlés randomisés plus solides pour déterminer l’efficacité des interventions pour cette pathologie.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

L’arthrose touchant l’articulation du gros orteil du pied (hallux limitus ou rigidus) est une pathologie courante et douloureuse. Bien que différents traitements aient été proposés, rares sont ceux qui ont été correctement évalués.

Objectifs: 

Identifier les essais contrôlés analysant des interventions pour l’arthrose touchant l’articulation du gros orteil et déterminer la(les) intervention(s) optimale(s).

Stratégie de recherche documentaire: 

Des recherches dans la littérature ont été réalisées parmi les bases de données électroniques suivantes : CENTRAL ; MEDLINE ; EMBASE ; CINAHL ; et PEDro (jusqu’au 14 janvier 2010). Aucune restriction de langue n'a été appliquée.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés, essais quasi-randomisés ou essais cliniques comparatifs évaluant les résultats de traitements pour l’arthrose touchant l’articulation du gros orteil. Des participants de tout âge ou genre atteints d’arthrose au niveau de l’articulation du gros orteil (défini radiographiquement ou cliniquement) ont été inclus.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont examiné la liste des titres et des résumés identifiés grâces aux recherches dans la littérature. Un expert du domaine et un méthodologiste ont appliqué indépendamment les critères d’inclusion et d’exclusion prédéterminés au texte intégral des essais identifiés. Pour minimiser les erreurs et réduire les biais potentiels, les données ont été extraites indépendamment par deux experts des contenus.

Résultats principaux: 

Un seul essai a satisfait aux critères d’inclusion et a été inclus dans cette revue.Cet essai évaluait l’efficacité de deux programmes de physiothérapie auprès de 20 individus atteints d’arthrose de l’articulation du gros orteil. Les résultats d’évaluation incluaient les niveaux de douleur, l’amplitude de mouvement de l’articulation du gros orteil et la force de flexion plantaire du hallux. Les différences moyennes à quatre semaines de suivi étaient de 3,80 points (IC à 95% entre 2,74 et 4,86) pour la douleur rapportée par le patient, 28,30 ° (IC à 95% entre 21,37 et 35,23) pour l’amplitude de mouvement de l’articulation du gros orteil et de 2,80 Kg (IC à 95% entre 2,13 et 3,47) pour la force musculaire. Bien que des différences au niveau des résultats entre le groupe de traitement et le groupe témoin aient été rapportées, le risque de biais était élevé. L’essai n’a pas employé une randomisation appropriée ou une assignation secrète adéquate, a utilisé un échantillon relativement petit et a compris un suivi limité (quatre semaines). Aucune réaction indésirable n’a été rapportée.

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.