Combinaison de pharmacothérapie et de psychothérapies pour le traitement de l'état de stress post-traumatique (ESPT)

L'ESPT est un trouble anxieux potentiellement débilitant déclenché par l'exposition à une expérience traumatique telle qu'un événement interpersonnel (agression physique ou sexuelle), une catastrophe ou un accident, une situation de combat ou le fait d'être témoin d'un événement traumatique. Il existe trois grands groupes de symptômes : premièrement, les symptômes liés au fait de revivre l'événement ; deuxièmement, les symptômes caractérisés par un évitement et une hypervigilance ; et troisièmement, la détresse et l'incapacité provoquées par les deux premiers groupes de symptômes.

La psychothérapie et la pharmacothérapie sont toutes deux utilisées dans le traitement de l'ESPT, et les protocoles suggèrent qu'une combinaison des deux pourrait permettre aux patients de se rétablir plus efficacement. Quatre essais portant sur 124 participants ont été inclus dans cette revue. L'un de ces essais (n = 24) portait sur des enfants et des adolescents. Les essais examinaient tous des ISRS et une exposition prolongée ou une intervention cognitivo-comportementale. Deux essais seulement documentaient tous les symptômes de l'ESPT, mais les données n'ont pas pu être combinées.

Les études identifiées dans cette revue sont trop peu nombreuses pour pouvoir affirmer que la combinaison psychothérapie + pharmacothérapie confère de meilleurs résultats que l'une ou l'autre de ces thérapies utilisée seule chez ces patients.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves sont insuffisantes pour étayer ou réfuter l'efficacité de la combinaison psychothérapie + pharmacothérapie par rapport à l'une ou l'autre de ces interventions utilisée seule. D'autres essais contrôlés randomisés à grande échelle sont nécessaires dans les plus brefs délais.

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Contexte: 

L'ESPT est un trouble anxieux lié à l'exposition à un traumatisme psychologique grave. Les symptômes se caractérisent par le fait de revivre l'événement, un évitement et une hypervigilance, ainsi qu'une détresse et une incapacité découlant de ces symptômes.

Les protocoles suggèrent qu'une combinaison de psychothérapie et de pharmacothérapie pourrait améliorer la réponse au traitement, en particulier chez les patients atteints d'ESPT sévère ou ceux qui n'ont pas répondu à l'une ou l'autre de ces interventions utilisée seule.

Objectifs: 

Évaluer si la combinaison d'une psychothérapie et d'une pharmacothérapie est plus efficace que l'une ou l'autre de ces interventions utilisée seule dans le traitement de l'ESPT.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des recherches ont été effectuées dans les registres d’essais cliniques du groupe CCDAN (études et références du CCDANCTR) jusqu'en juin 2010. Les références bibliographiques des études incluses et de plusieurs abstracts de congrès ont également été examinées.

Critères de sélection: 

Les patients de tout âge et sexe présentant un ESPT chronique ou récent suite à tout type d'événement compatible avec les critères de diagnostic ont été inclus. Les combinaisons de tout type de psychothérapie et de pharmacothérapie ont été incluses et comparées à une liste d'attente, un placebo, un traitement standard ou l'une ou l'autre de ces interventions utilisée seule. Le critère de jugement principal était le changement de gravité de tous les symptômes d'ESPT. Les autres critères de jugement incluaient les changements des capacités fonctionnelles, les symptômes dépressifs et anxieux, les tentatives de suicide, la consommation de substances, les arrêts prématurés et les coûts.

Recueil et analyse des données: 

Deux ou trois auteurs de revue ont sélectionné les essais, évalué le risque de biais et extrait les données des essais et des critères de jugement de manière indépendante. Un modèle à effets fixes a été utilisé pour la méta-analyse. Le risque relatif a été utilisé pour résumer les résultats dichotomiques, et la différence moyenne et la différence moyenne standardisée pour résumer les mesures continues.

Résultats principaux: 

Quatre essais étaient éligibles dans la revue, dont un (n = 24) portait sur des enfants et des adolescents. Les essais examinaient tous des ISRS et une exposition prolongée ou une intervention cognitivo-comportementale. Deux essais comparaient un traitement combiné à un traitement pharmacologique seul, et deux comparaient un traitement combiné à un traitement psychologique seul. Deux essais seulement documentaient le score de tous les symptômes d'ESPT, mais ces données n'ont pas pu être combinées. Il n'existait aucune preuve solide de différences entre le groupe de l'intervention combinée et le groupe de la psychothérapie (différence moyenne de 2,44, IC à 95 %, entre -2,87 et 7,35, une étude, n = 65) ou de la pharmacothérapie (différence moyenne de -4,70, IC à 95 %, entre -10,84 et 1,44 ; une étude, n = 25). Dans les deux autres études, les investigateurs ne rapportaient aucune différence significative entre les groupes de l'intervention combinée et de l'intervention individuelle. Très peu de données étaient disponibles concernant d'autres critères de jugement, et aucune différence significative n'était rapportée dans aucun cas.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.