Statines pour le traitement du syndrome coronarien aigu

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Il est démontré qu'un traitement à long terme aux statines (au moins un an) réduit le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC) ainsi que la mortalité toutes causes confondues chez les patients avec ou sans maladie coronarienne établie. La période qui suit immédiatement un syndrome coronarien aigu est une étape critique de la maladie coronarienne au cours de laquelle il existe un risque élevé d'événements récurrents et de décès. Nous avons tenté de déterminer si un traitement précoce aux statines réduisait le risque d'aggravation des résultats des patients au cours des quatre premiers mois suivant un syndrome coronarien aigu. Cette revue a identifié 18 études portant sur 14 303 patients. Nous n'avons identifié aucune réduction significative du risque de mortalité toutes causes confondues, de crise cardiaque ou d'AVC. Le risque d'angine instable diminuait d'environ 25 % à quatre mois après un syndrome coronarien aigu. Les effets secondaires graves associés à un traitement précoce aux statines étaient rares (0,1 %), et la toxicité musculaire grave était principalement observée avec de la simvastatine 80 mg.

Conclusions des auteurs: 

Sur la base des preuves disponibles, le traitement aux statines initié dans les 14 jours suivant le SCA ne réduit pas les décès, les infarctus du myocarde ou les AVC jusqu'à quatre mois, mais réduit l'incidence de l'angine instable à quatre mois.

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Contexte: 

La période qui suit immédiatement le déclenchement du syndrome coronarien aigu (SCA) est une étape critique de la maladie coronarienne au cours de laquelle il existe un risque élevé d'événements récurrents et de décès. Les effets à court terme d'un traitement précoce aux statines sur les résultats des patients atteints de SCA sont incertains.

Objectifs: 

Évaluer les effets bénéfiques et délétères d'une administration précoce de statines chez des patients atteints de SCA sur la base d'essais contrôlés randomisés (ECR).

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté CENTRAL, MEDLINE, EMBASE et CINAHL (jusqu'au 1er février 2010). Aucune restriction de langue n'a été appliquée. Nous avons complété ces recherches en contactant des experts, en examinant les références bibliographiques des revues et articles sur le sujet et en consultant des registres d’essais cliniques.

Critères de sélection: 

Les ECR comparant des statines à un placebo ou à des soins habituels, avec une administration de statines dans les 14 jours suivant le déclenchement du SCA et un suivi d'au moins 30 jours, et rapportant au moins un résultat clinique.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué la qualité des études et extrait les données de manière indépendante. Nous avons combiné les effets du traitement et calculé les risques relatifs (RR) pour tous les critères de jugement dans le groupe du traitement et le groupe témoin à l'aide d'un modèle à effets aléatoires.

Résultats principaux: 

Dix-huit études (14 303 patients) comparaient un traitement précoce aux statines à un placebo ou à des soins habituels chez des patients atteints de SCA. Par rapport au placebo ou aux soins habituels, le traitement précoce aux statines ne réduisait pas le critère de jugement principal combiné des décès, des infarctus du myocarde (IM) non mortels et des accidents vasculaires cérébraux (AVC) lors du suivi à un mois (risque relatif (RR) de 0,93, intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,80 et 1,08) et à quatre mois (RR de 0,93, IC à 95 %, entre 0,81 et 1,06). Aucune réduction statistiquement significative du risque total de décès, d'IM, d'AVC, de décès cardio-vasculaire, de procédures de revascularisation et d'insuffisance cardiaque aiguë n'était observée à un mois et à quatre mois, mais des tendances favorables à l'utilisation des statines étaient rapportées pour chacun de ces critères de jugement. L'incidence des crises d'angine instable diminuait significativement à quatre mois après le SCA (RR de 0,76, IC à 95 %, entre 0,59 et 0,96). Neuf individus souffraient de myopathie (niveaux de créatine kinase > 10 fois la limite supérieure de la normale) parmi les patients traités aux statines (0,13 %) contre un individu (0,015 %) dans les groupes témoins. La toxicité musculaire grave était généralement limitée aux patients traités à la simvastatine 80 mg.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.