Interventions pour le traitement de l'anémie chez les patients dialysés qui sont résistants à l'érythropoïétine

Un grand nombre de personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique (IRC) qui sont sous dialyse développent une anémie (diminution de la concentration d'hémoglobine ou mauvaise qualité des globules rouges). Les médicaments appartenant à la famille des agents stimulants l'érythropoïèse augmentent la production de globules rouges pour traiter l'anémie. Bien que les agents stimulants l'érythropoïèse (ASE) aient été très bénéfiques pour de nombreux patients, environ 10 % des personnes n'obtiennent qu'un faible effet bénéfique ou aucun bénéfice du traitement. L'incapacité à contrôler et stabiliser l'anémie peut induire de faibles taux de survie et un risque accru d'AVC, il est donc important de trouver un traitement efficace pour soigner l'anémie chez les personnes qui ne répondent pas correctement au traitement par ASE.

Nous avons effectué une recherche dans la littérature pour trouver des preuves sur la meilleure option de traitement des personnes qui n'ont pas obtenu d'effet bénéfique du traitement par ASE. Nous avons trouvé deux études : une a évalué la vitamine C intraveineuse et une autre a examiné les liquides de dialyse à haute perméabilité comme traitements possibles. Ces études étaient petites (total de 90 participants) et sélectives : elles ont inclus les patients sous hémodialyse, mais pas ceux sous dialyse péritonéale. Cela signifiait que les résultats de ces études ne pouvaient pas s'appliquer à tous les patients atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC) sous dialyse qui ont reçu un traitement par des agents stimulants l'érythropoïèse (ASE). Le manque de preuves signifiait que nous ne pouvions pas déterminer ou recommander un autre traitement possible pour les personnes qui ne répondent pas aux ASE.

Des études plus puissantes et rigoureuses sont nécessaires pour évaluer systématiquement tous les traitements qui visent à soigner les personnes qui ne répondent pas aux ASE. Tant que de telles preuves n'auront pas été fournies, aucun traitement ne peut être solidement recommandé pour ce problème.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves identifiées étaient inappropriées pour éclairer les recommandations d'une intervention visant à améliorer l'hyposensibilité aux agents stimulants l'érythropoïèse (ASE). Des ECR dotés d'une puissance suffisante sont nécessaires pour établir l'innocuité et l'efficacité des interventions visant à améliorer la réponse au traitement par des agents stimulants l'érythropoïèse (ASE).

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Contexte: 

Les personnes atteintes de néphropathie terminale (NPT) développent souvent une anémie. Les agents stimulants l'érythropoïèse (ASE) sont souvent prescrits aux personnes atteintes de néphropathie terminale (NPT) pour maintenir l'hémoglobine à une concentration permettant de réduire au minimum le besoin de transfusion. Toutefois, environ 5 % à 10 % des patients atteints de néphropathie terminale (NPT) possèdent une résistance aux ASE, et des études observationnelles ont démontré que les patients nécessitant de fortes doses d'ASE sont exposés à un risque accru de mortalité.

Objectifs: 

Cette revue visait à étudier les effets des interventions pour le traitement de l'anémie résistante aux agents stimulants l'érythropoïèse (ASE) chez les personnes atteintes de néphropathie terminale (NPT).

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE et EMBASE pour trouver des essais contrôlés randomisés (ECR) ayant impliqué des participants atteints de néphropathie terminale (NPT) sous dialyse ou qui étaient des patients en pré-dialyse atteints d'insuffisance rénale chronique (stade 5). Date de la dernière recherche : avril 2013.

Critères de sélection: 

La résistance aux ASE a été définie comme étant un échec à générer ou maintenir les concentrations d'hémoglobine/hématocrite à l'intérieur de la plage cible désirée malgré l'administration de doses d'ASE appropriées (érythropoïétine ≥ 450 U/kg/semaine par voie intraveineuse ou ≥ 300 U/kg/semaine par voie sous-cutanée ; darbépoétine ≥ 1,5 µg/kg/semaine) chez les personnes qui ne présentaient pas de carence nutritionnelle, ou qui avaient des troubles hématologiques ou hémorragiques. Les critères d'inclusion élargis de l'état d'hyposensibilité aux ASE étaient les suivants : dose d'érythropoïétine ≥ 300 U/kg/semaine et ≥ 150 U/kg/semaine pour l'administration intraveineuse ; ou ≥ 200 U/kg/semaine et ≥ 100 U/kg/semaine pour l'administration sous-cutanée ; ou dose de darbépoétine ≥ 1,0 µg/kg/semaine).

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué la qualité méthodologique des études et extrait des données de manière indépendante. Des analyses statistiques ont été effectuées en utilisant un modèle à effets aléatoires et les résultats ont été exprimés sous la forme de risques relatifs (RR) ou de différence moyenne (DM) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %.

Résultats principaux: 

Les titres et les résumés de 521 registres ont été passés au crible et nous en avons examiné 99 avec le texte intégral. Deux études seulement répondaient à nos critères d'inclusion. Une étude a comparé la vitamine C intraveineuse à l'absence de médicament de l'étude pendant six mois chez 42 patients atteints de néphropathie terminale (NPT) sous hémodialyse qui nécessitaient l'administration d'érythropoïétine intraveineuse (dose ≥ 450 U/kg/semaine). L'autre étude incluse a comparé un dialyseur à haute perméabilité à un dialyseur à faible perméabilité pendant six mois chez 48 patients sous hémodialyse qui nécessitaient l'administration d'érythropoïétine sous-cutanée (dose ≥ 200 U/kg/semaine). Comme les interventions différaient, il n'a pas été possible de combiner les données pour réaliser une méta-analyse quantitative.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.