Traitement d'une neuropathie cubitale au coude

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La neuropathie cubitale au coude est la deuxième forme la plus courante d'irritation d'un nerf due à un nerf coincé ou comprimé, après le syndrome du canal carpien. Les personnes atteintes de cette affection ont normalement des picotements des quatrième et cinquième doigts la nuit, une douleur au niveau du coude, et une altération des sensations en flexion prolongée du coude. Dans les cas graves, l'affection provoque une faiblesse dans les muscles de la main, qui est innervée par le nerf cubital. Le diagnostic est basé sur les signes, les symptômes, et des études de conduction nerveuse. Le traitement de la neuropathie cubitale au coude peut être conservateur (dispositifs de type attelle, kinésithérapie, rééducation) ou chirurgical. Nous avons trouvé un essai contrôlé randomisé (ECR) d'un traitement conservateur portant sur 51 participants, qui soutient l'opinion selon laquelle le traitement conservateur est efficace dans la neuropathie cubitale cliniquement légère ou modérée. Dans cette étude, l'apport d'informations écrites sur la prévention des mouvements ou des positions provoquant les symptômes, seule, combinée à une attelle la nuit pendant trois mois, ou combinée à des exercices de glissement des nerfs, était tout aussi efficace en termes d'amélioration des activités professionnelles et de réduction de la douleur durant la nuit. Aucun des traitements conservateurs n'a amélioré la force musculaire. Dans trois ECR, un total de 131 participants ont été traités par la technique chirurgicale de décompression simple et 130 participants ont été traités par la transposition du nerf (transposition sous-musculaire ou sous-cutanée). La méta-analyse n'a trouvé aucune différence significative entre la décompression simple et la transposition du nerf cubital (sous-cutanée ou sous-musculaire) en termes d'amélioration clinique et neurophysiologique post-opératoire. Dans un autre essai (47 participants), les auteurs ont comparé l'épitrochléectomie à la transposition antérieure et ils n'ont trouvé aucune différence dans les résultats cliniques et neurophysiologiques. Les preuves disponibles ne suffisent pas pour identifier le meilleur traitement de la neuropathie cubitale au coude, sur la base des caractéristiques cliniques, neurophysiologiques et d'imagerie. Toutefois, dans les cas légers, des informations sur les mouvements et les positions à éviter peuvent réduire l'inconfort subjectif. En outre, les résultats de notre méta-analyse suggèrent que la chirurgie de décompression simple et la décompression par transposition sont tout aussi efficaces. La décompression par transposition entraine un nombre plus élevé d'infections des plaies profondes et superficielles.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves disponibles ne suffisent pas à identifier le meilleur traitement de la neuropathie cubitale au coude idiopathique sur la base des caractéristiques cliniques, neurophysiologiques et d'imagerie. Nous ne savons pas quand traiter un patient par voie conservatrice ou par voie chirurgicale. Cependant, les résultats de notre méta-analyse suggèrent qu'une décompression simple et une décompression par transposition sont tout aussi efficaces dans la neuropathie cubitale au coude idiopathique, y compris lorsque l'atteinte du nerf est grave. Dans les cas légers, des preuves issues d'un petit ECR d'un traitement conservateur ont montré que l'information sur les mouvements ou les positions à éviter peut réduire l'inconfort subjectif.

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Contexte: 

La neuropathie cubitale au coude est la deuxième neuropathie par compression la plus fréquente après le syndrome du canal carpien. Le traitement peut être conservateur ou chirurgical, mais la prise en charge optimale reste controversée. Ceci est une mise à jour d'une revue publiée pour la première fois en 2010.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité et l'innocuité des traitements conservateurs et chirurgicaux dans la neuropathie cubitale au coude.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les affections neuromusculaires (le 20 février 2012), CENTRAL (2012, numéro 2), MEDLINE (de janvier 1966 à février 2012), EMBASE (de janvier 1980 à février 2012), AMED (de janvier 1985 à février 2012), CINAHL Plus (de janvier 1937 à février 2012), LILACS (de janvier 1982 à février 2012), PEDRO (de janvier 1980 à février 2012), et les articles cités dans les revues pertinentes.

Critères de sélection: 

La revue a inclus uniquement les essais cliniques contrôlés randomisés (ECR) ou quasi-randomisés évaluant des personnes présentant des symptômes cliniques qui suggèrent la présence d'une neuropathie cubitale au coude. Nous avons inclus les essais évaluant toutes les formes de traitements chirurgicaux et conservateurs. Nous avons pris en compte les études concernant le traitement de la neuropathie cubitale au coude, avec ou sans preuve neurophysiologique de compression.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont indépendamment passé en revue les titres et les résumés des références récupérées à partir des recherches et ils ont sélectionné toutes les études potentiellement pertinentes. Les auteurs ont extrait les données des essais inclus et évalué la qualité méthodologique des essais de manière indépendante. Ils ont contacté les chercheurs des essais pour obtenir les informations manquantes.

Résultats principaux: 

Nous avons identifié six ECR (430 participants), avec des preuves de qualité moyenne, à inclure dans la revue. Lorsque les recherches ont été mises à jour en 2012, nous n'avons pas trouvé d'autres études. La génération de séquence n'était pas satisfaisante dans une étude et elle n'était pas décrite dans deux études. Nous avons effectué deux méta-analyses pour évaluer les résultats cliniques (trois essais, portant sur 261 participants) et neurophysiologiques (deux essais, portant sur 101 participants) de la décompression simple par rapport à la décompression par transposition sous-musculaire ou sous-cutanée.

Nous n'avons trouvé aucune différence entre la décompression simple et la transposition du nerf cubital, aussi bien en termes d'amélioration clinique (risque relatif (RR) 0,93, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,80 à 1,08) que d'amélioration neurophysiologique (différence moyenne (en m/s) 1,47 ; IC à 95 % -0,94 à 3,87). Dans le groupe de la décompression simple, 91 patients sur 131 ont bénéficié d'une amélioration de leur état clinique ; dans le groupe de la transposition, 97 patients sur 130 ont bénéficié d'une amélioration. La transposition a montré un nombre plus élevé d'infections des plaies (RR 0,32, IC à 95 % 0,12 à 0,85).

Dans un essai (47 participants) les auteurs ont comparé l'épitrochléectomie à la transposition antérieure et ils n'ont trouvé aucune différence dans les résultats cliniques et neurophysiologiques.

Un essai (51 participants) avait évalué un traitement conservateur dans la neuropathie cubitale au coude cliniquement légère ou modérée. Les auteurs ont constaté que l'information sur la prévention des mouvements ou des positions prolongés était efficace en termes d'amélioration de l'inconfort subjectif. Le port d'une attelle de nuit et les exercices de glissement des nerfs, en plus de l'information, n'ont pas produit d'amélioration supplémentaire.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.