Traitement par cellules souches suite à une crise cardiaque

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À l'heure actuelle, le traitement standard utilisé chez les personnes victimes d'une crise cardiaque (en raison d'une obstruction de l'artère assurant l'approvisionnement en sang jusqu'au cœur) consiste à ouvrir directement l'artère à l'aide d'un ballonnet dans le cadre d'une procédure appelée « angioplastie primaire » et à introduire un petit tube (appelé « stent ») dans l'artère afin de la maintenir ouverte. Le recours à une angioplastie primaire et aux stents afin de rouvrir l'artère obstruée permet de réduire de 33 % la mortalité (taux de décès) associée à cet état de santé. Les cellules souches de moelle osseuse/cellules progénitrices ont récemment fait l'objet d'études en tant que nouveau traitement permettant d'éviter toute lésion au niveau du muscle cardiaque suite à une crise cardiaque, en plus du traitement par angioplastie primaire. Une analyse d'essais contrôlés randomisés jusqu'en 2011 indique que ce nouveau traitement peut améliorer le traitement standard conformément aux mesures effectuées lors de tests de la fonction cardiaque à court et long terme. Jusqu'à présent, plus de 1 700 patients ont participé aux 33 essais inclus dans cette revue systématique.

Conclusions des auteurs: 

Malgré des niveaux élevés d'hétérogénéité observés, les résultats de cette revue systématique suggèrent qu'une amélioration modérée de la fonction cardiaque globale est significative et maintenue à long terme. Toutefois, étant donné que les taux de mortalité suite à une revascularisation réussie des artères touchées sont très faibles, un grand nombre de participants seraient requis afin d'évaluer tous les effets cliniques de ce traitement. Une normalisation méthodologique, une formulation du dosage des cellules et du produit cellulaire, le moment choisi pour réaliser la transplantation cellulaire et la sélection des patients peuvent aussi être requis afin de réduire l'hétérogénéité substantielle observée dans les études incluses.

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Contexte: 

Le traitement par cellules souches offre une approche prometteuse de la régénération de tissus vasculaires et cardiaques endommagés suite à un infarctus aigu du myocarde (IAM). Plusieurs essais contrôlés randomisés (ECR) ont alors été réalisés dans le monde.

Objectifs: 

Évaluer de façon critique les preuves issues d'ECR concernant l'efficacité des cellules souches dérivées de la moelle osseuse d'un adulte (CSMO) pour le traitement d'un infarctus aigu du myocarde (IAM).

Stratégie de recherche documentaire: 

Cette revue Cochrane est une mise à jour d'une revue antérieure (publiée en 2008). Nous avons effectué des recherches dans MEDLINE (de 1950 à janvier 2011), EMBASE (de 1974 à janvier 2011), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (numéro 1, 2011), CINAHL (de 1982 à janvier 2011) et la Transfusion Evidence Library (de 1980 à janvier 2011). Nous avons également effectué des recherches dans plusieurs bases de données d'essais en cours et internationales, ainsi que des recherches manuelles d'actes de conférence pertinents jusqu'à janvier 2011.

Critères de sélection: 

Les ECR comparant des autogreffes de cellules souches/cellules progénitrices à l'absence d'autogreffes de cellules souches/cellules progénitrices chez des patients diagnostiqués avec un IAM étaient éligibles.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont indépendamment analysé toutes les références, évalué la qualité méthodologique des essais et extrait des données. Des méta-analyses utilisant un modèle à effets aléatoires ont été effectuées et l'hétérogénéité a été évaluée pour le principal critère de jugement grâce à des analyses de sous-groupes.

Résultats principaux: 

Trente-trois ECR (1 765 participants) étaient éligible pour l'inclusion. Le traitement par cellules souches/cellules progénitrices n'était pas lié à des changements statistiquement significatifs au niveau de l'incidence de la mortalité (RR 0,70, IC à 95 % 0,40 à 1,21) ou de la morbidité (mesurée par rapport au réinfarctus, la réhospitalisation, la resténose et la revascularisation des vaisseaux cibles). Un niveau d'hétérogénéité considérablement élevé était observé parmi les études incluses. Dans le cadre d'un suivi à court terme, il a été observé que le traitement par cellules souches améliorait de façon significative la fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) (DMP 2,87, IC à 95 % 2,00 à 3,73). Cette amélioration de la FEVG était maintenue lors d'un suivi à long terme de 12 à 61 mois (DMP 3,75, IC à 95 % 2,57 à 4,93). Avec certaines mesures et à certains moments, il a été observé que le traitement par cellules souches réduisait de façon significative les volumes télésystoliques et télédiastoliques ventriculaires gauches (VTSVG et VTDVG), ainsi que la taille de l'infarctus lors d'un suivi à long terme. Il y avait une corrélation positive entre une dose de cellules mononucléées infusées et ses effets sur la FEVG mesurés à l'aide d'une imagerie à résonance magnétique. Une corrélation entre le moment où le traitement par cellules souches est administré et ses effets sur la FEVG mesurés à l'aide d'une angiographie ventriculaire gauche était également observée.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.