Traitements psychologiques visant à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de sclérose en plaques

Dans de nombreux pays, la SEP est le trouble neurologique le plus fréquent chez les jeunes adultes. Les conséquences de la maladie peuvent être accablantes en raison du risque d’invalidité pour le patient et de voir ses fonctions physiques diminuer, ce qui entraîne des perturbations dans sa vie scolaire, professionnelle, sexuelle et familiale, et dans ses relations avec ses amis et ses activités de la vie quotidienne. La SEP peut avoir un impact considérable sur l'estime de soi de l'individu, surtout lorsqu’il n'est plus en mesure d'accomplir les activités auxquelles il tenait auparavant. Des effets secondaires désagréables, causés par les médicaments, peuvent également survenir. Les troubles de l'humeur, comme la dépression et l'anxiété, sont fréquents chez les personnes atteintes de SEP et sont souvent le résultat de la difficulté éprouvée lorsqu’un patient essaye de s’adapter et de faire face à ces troubles. Le fonctionnement cognitif (les processus mentaux de la mémoire, de la concentration, du raisonnement et du jugement) peut également être affecté. Par conséquent, un diagnostic de SEP peut entraîner des conséquences psychologiques importantes.

Les auteurs de cette revue ont voulu évaluer l'efficacité des interventions psychologiques (comme celles portant sur le fonctionnement cognitif, les pensées, l'humeur et le comportement) chez les personnes atteintes de SEP. Pour ce faire, ils ont examiné leurs effets notamment sur la qualité de vie, l'humeur, le fonctionnement cognitif et l'invalidité, mais aussi sur la douleur, la fatigue et l'utilisation d'autres traitements et services de santé.

Seize études pertinentes ont été identifiées et incluses dans cette revue. Les auteurs ont fait des recherches sur une variété d'interventions différentes, ayant des objectifs divers, de sorte qu'il est impossible de ne tirer qu’une seule conclusion globale et définitive. Toutefois, les auteurs ont conclu avec prudence que la thérapie cognitivo-comportementale, une thérapie qui porte sur les pensées et les comportements, peut aider les personnes atteintes de SEP à composer avec la maladie et à y faire face mais également en cas de dépression.

Les interventions psychologiques peuvent potentiellement aider les personnes atteintes de SEP de bien des façons, notamment avec la prise en charge de symptômes comme la douleur et la fatigue. D'autres études sont nécessaires, en particulier celles portant sur un plus grand nombre de patients.

Conclusions des auteurs: 

La variété des interventions psychologiques identifiées nous indique qu’il existe de nombreuses façons qui permettraient aux patients atteints de SEP de voir leur condition s’améliorer. Cette revue ne nous a permis de tirer aucune conclusion définitive. Cependant, des données assurent de façon raisonnable que les approches cognitivo-comportementales ont un effet bénéfique sur la dépression et aident les patients à composer avec la SEP et à y faire face.

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Contexte: 

La nature variable et imprévisible de la sclérose en plaques (SEP), ainsi que l’éventualité d'une aggravation de l'invalidité, font qu'un diagnostic peut entraîner des conséquences psychologiques importantes.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité des interventions psychologiques chez les personnes atteintes de SEP.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe de travail Cochrane sur la Sclérose en Plaques (décembre 2004), le registre Cochrane des essais contrôlés (Bibliothèque Cochrane, numéro 4, 2004), MEDLINE (de janvier 1966 à décembre 2004), PsychINFO (de janvier 1887 à décembre 2004), CINAHL (de janvier 1982 à décembre 2004) et 14 autres sources. Nous avons examiné les références bibliographiques des articles, écrit aux auteurs des 13 articles identifiés en juin 2004 et recherché les essais en cours dans trois registres de recherche.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés d'interventions décrites comme étant entièrement ou principalement basées sur la théorie et la pratique psychologiques, chez des personnes atteintes de SEP. Les critères de jugement principaux mesurés étaient la qualité de vie générale et spécifique à la maladie, les symptômes psychiatriques, le fonctionnement psychologique, l'invalidité et les résultats cognitifs. Les critères de jugement secondaires mesurés étaient le nombre de rechutes, la douleur, la fatigue, l'utilisation des soins de santé, les changements de médication et l'observance d'autres traitements.

Recueil et analyse des données: 

Un auteur a identifié les études pertinentes à partir de résumés. Quatre auteurs ont comparé de façon indépendante les articles complets aux critères de sélection. Les informations principales ont été extraites des articles pertinents à l’aide d’un format standard et les études ont été évaluées selon trois niveaux de qualité. La revue se compose de quatre mini-revues (MR), chacune consacrée à la population cible de l'intervention : les personnes atteintes de troubles cognitifs (MR1), les personnes atteintes d'une invalidité modérée à grave (MR2), les personnes atteintes de SEP (aucun autre critère) (MR3) et les personnes souffrant de dépression (MR4).

Résultats principaux: 

16 études en tout ont été identifiées et incluses. MR1 : trois essais (n=145) ayant présenté des données prouvant l'efficacité de la réadaptation cognitive sur les résultats cognitifs. Toutefois, cette observation a été difficile à interpréter en raison du grand nombre de critères de jugement. MR2 : trois essais (n=80) dont un essai clinique de petite taille suppose que la psychothérapie pourrait aider à traiter la dépression. MR3 : sept études (n=688) ayant fourni des données probantes indiquant que la thérapie cognitivo-comportementale pourrait aider les gens à composer avec la maladie et à y faire face (trois essais). Les autres essais étaient très hétérogènes et certains étaient difficiles à interpréter en raison de la multiplicité des critères de jugement. MR4 : trois essais (n=93) dont deux études de petite taille portant sur la thérapie cognitivo-comportementale ont révélé des améliorations significatives au niveau de la dépression.

Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Elisa CALLEGARI et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d’origine ? Merci d’adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.