Injections de toxine botulinique pour le traitement de la dysphonie spasmodique

La toxine botulinique constitue actuellement le traitement de référence pour les patients souffrant d'une dysphonie spasmodique. Au cours des vingt dernières années, elle a été utilisée pour traiter non seulement la forme de la maladie touchant les adducteurs mais aussi celle atteignant les abducteurs. Les résultats de cette revue d'essais contrôlés randomisés indiquent que la toxine botulinique est efficace pour certains aspects de la production de la voix, notamment les mesures perceptuelles de l'amélioration post-injection, la variabilité de la fréquence fondamentale, l'intensité vocale et la pression d'air sous-glottique. Ces bénéfices peuvent dépendre de certaines variables propres aux sujets, comme l'importance de l'utilisation de la voie immédiatement après l'injection, et de variables liées au traitement, comme le dosage et le point d'injection. Cependant, ces résultats devraient être interprétés avec prudence pour le moment, car les études utilisaient des échantillons de petite taille et présentaient des différences méthodologiques empêchant des comparaisons inter-études.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves issues des essais contrôlés randomisés ne permettent pas de tirer de conclusions définitives quant à l'efficacité de la toxine botulinique pour toutes les formes de dysphonie spasmodique, ou pour les patients présentant des caractéristiques cliniques et comportementales différentes.

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Contexte: 

Cette étude est une mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois dans The Cochrane Library numéro 3 en 2004, et précédemment mise à jour en 2007.

L'utilisation de la toxine botulinique pour la dysphonie spasmodique constitue actuellement le traitement de référence lors de la prise en charge de ce trouble de la voix d'origine neurologique. Au cours des vingt dernières années, la toxine botulinique a été utilisée pour traiter non seulement la forme de la maladie touchant les adducteurs mais aussi celle atteignant les abducteurs, avec une amélioration de la voix constatée dans les deux cas. Un grand nombre d'études ont tenté d'objectiver l'efficacité de la toxine botulinique dans l'amélioration des symptômes de la voix chez des personnes souffrant d'une dysphonie spasmodique.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité de la toxine botulinique dans le traitement de la dysphonie spasmodique.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur l'otorhinolaryngologie, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) ; PubMed ; EMBASE ; CINAHL ; Web of Science ; BIOSIS Previews ; Cambridge Scientific Abstracts ; ainsi que dans mRCT et autres sources afin de recenser des essais publiés ou non. La recherche la plus récente a été effectuée le 22 juillet 2009, après une mise à jour de la recherche précédente réalisée en 2007.

Critères de sélection: 

Toutes les études où les participants étaient répartis au hasard avant l'intervention et où la toxine botulinique était comparée à un traitement alternatif, un placebo ou un groupe témoin non traité.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de manière indépendante, évalué toutes les études susceptibles de satisfaire aux critères de sélection susmentionnés afin d'être incluses dans cette revue. Seule une étude répondait aux critères d'inclusion ; elle a été incluse dans l'analyse finale.

Résultats principaux: 

Dans la littérature, seule une étude remplissait les critères d'inclusion. Il s'agissait de la seule étude identifiée consignant une comparaison traitement/absence de traitement. Elle signalait des effets bénéfiques significatifs pour la fréquence fondamentale (Fo), la gamme Fo, l'analyse spectrographique, l'évaluation indépendante de l'intensité de la voix et l'évaluation des patients présentant une amélioration vocale.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.