Sympathectomie cervico-thoracique ou lombaire contre la douleur neuropathique

La douleur chronique due à une lésion nerveuse est connue sous le nom de douleur neuropathique. Il s'agit d'une affection courante. Certaines personnes considèrent que divers types de douleur neuropathique (la dystrophie et la causalgie sympathique réflexe aujourd'hui connues sous le nom de Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC)) sont dus au système nerveux sympathique. La sympathectomie est une procédure destructive qui interrompt le système nerveux sympathique. Les sympathectomies chimiques utilisent des injections d'alcool ou de phénol pour détruire le tissu nerveux sympathique (ce que l'on appelle la « chaîne sympathique » de ganglions nerveux). L'ablation chirurgicale peut être réalisée par élimination ouverte ou électro-coagulation (destruction des tissus par un courant électrique à haute fréquence) de la chaîne sympathique ou par des procédures moins invasives utilisant l'interruption thermique ou le laser. La régénération du nerf se produit généralement après l'ablation chirurgicale et chimique, mais peut être plus longue avec l'ablation chirurgicale.

Cette revue systématique n'a identifié qu'une étude de petite taille (20 participants) de bonne qualité méthodologique, qui n'a rapporté aucune différence significative entre la sympathectomie chirurgicale et la sympathectomie chimique pour soulager la douleur neuropathique. Des complications potentiellement graves de la sympathectomie sont bien documentées dans la littératureet l'une d'entre elles (névralgie) a été rapportée dans cette étude.

La pratique de la sympathectomie pour le traitement de la douleur neuropathique est basée sur des preuves très limitées. De plus, les complications de la procédure peuvent être significatives.

Conclusions des auteurs: 

La pratique de la sympathectomie chirurgicale et chimique contre la douleur neuropathique et le SDRC se fonde sur très peu de preuves de bonne qualité. La sympathectomie devrait être utilisée avec prudence dans la pratique clinique, auprès de patients soigneusement sélectionnés et probablement seulement après l'échec d'autres options de traitement. Dans ces circonstances, établir un registre des cliniques sur la sympathectomie pourrait aider à choisir les options de traitement en fonction de chaque patient.

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Contexte: 

Cette revue est une mise à jour d'une revue publiée pour la première fois dans le numéro 2, 2003, qui a été substantiellement mise à jour dans le numéro 7, 2010. L'idée que les syndromes douloureux neuropathiques (cette définition inclut généralement les syndromes douloureux régionaux complexes (SDRC)) soient des « douleurs dorigine sympathique », a donné lieu à des traitements interrompant le système nerveux sympathique. Les sympathectomies chimiques utilisent des injections d'alcool ou de phénol pour détruire les ganglions de la chaîne sympathique, alors que l'ablation chirurgicale est réalisée par élimination ouverte ou électro-coagulation de la chaîne sympathique; des procédures moins invasives utilisant l'interruption thermique ou au laser sont également employées.

Objectifs: 

Examiner les données issues d'essais contrôlés randomisés en double aveugle sur l'efficacité et l'innocuité de la sympathectomie chimique et chirurgicale contre la douleur neuropathique, notamment le syndrome douloureux régional complexe. La sympathectomie pouvait être comparée à un placebo (intervention fictive) ou à un autre traitement actif, à condition que laffectation des groupes de traitement ne soit divulguée ni aux participants, ni aux évaluateurs des résultats.

Stratégie de recherche documentaire: 

Le 2 juillet 2013, nous avons effectué des recherches dans CENTRAL, MEDLINE, EMBASE, et l'Oxford Pain Relief Database. Nous avons passé en revue les bibliographies de tous les essais randomisés identifiés et des articles de revue. Afin d'identifier d'autres données publiées ou non publiées, des recherches ont également été effectuées dans deux bases de données d'essais cliniques, ClinicalTrials. gov et WHO International Clinical Trials Registry Platform. Nous avons passé au crible les références bibliographiques des articles obtenus et des revues de la littérature et contacté des experts du domaine de la douleur neuropathique.

Critères de sélection: 

Etudes contrôlées randomisées en double aveugle, contrôlés par placebo ou traitement actif, évaluant les effets de la sympathectomie contre la douleur neuropathique et le SDRC.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué la qualité et la validité des essais et extrait les données de manière indépendante. Il n'a pas été possible de réaliser une analyse combinée.

Résultats principaux: 

Une seule étude satisfaisait à nos critères d'inclusion. Elle comparaît la sympathectomie lombaire thermique par radiofréquence percutanée et la neurolyse sympathique lombaire au phénol, auprès de 20 participants atteints de SDRC. L'étude ne comprenait pas de comparaison entre la sympathectomie et une intervention fictive ou placebo. L'étude ne rapportait pas de résultats de douleur dichotomiques. Les scores moyens au début de l'étude étaient de 8-9/10, selon plusieurs échelles de douleur et ont chuté à environ 4/10 initialement (1 jour), puis se sont maintenus à 3-5/10 pendant quatre mois. Aucune différence significative n'a été rapportée entre les groupes, hormis pour la «sensation déplaisante», qui était plus élevée pour l'ablation par radiofréquence. Un participant du groupe phénol a ressenti des symptômes de névralgie post-sympathectomie, alors que deux participants du groupe radiofréquence et un participant du groupe phénol se sont plaints de paresthésie pendant l'insertion de l'aiguille..Tous les participants ont ressenti une douleur au niveau du site d'injection.

Notes de traduction: 

Translated by: French Cochrane Centre

Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.