Plasmaphérèse dans le syndrome de Guillain-Barré

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Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie inflammatoire rare mais grave des nerfs périphériques (nerfs situés à l'extérieur du système nerveux central) qui entraîne une paralysie. De nombreuses personnes qui développent le syndrome de Guillain-Barré ont souvent eu une infection pulmonaire ou intestinale récente susceptible de générer une réponse allergique dans les nerfs. Les facteurs auto-immuns comme les anticorps sont apparemment responsables de la maladie, la plasmaphérèse est donc utilisée pour traiter le syndrome de Guillain-Barré. La plasmaphérèse a pour objectif de supprimer ces anticorps du flux sanguin et de les remplacer avec un plasma artificiel, généralement de l'albumine. Cette revue de six essais contrôlés randomisés avec un faible risque de biais totalisant 649 participants a découvert que la plasmaphérèse permet d'accélérer la récupération du syndrome de Guillain-Barré sans entraîner de dommages à part être suivie par un risque légèrement accru de rechute. Aucun nouvel essai n'a été réalisé depuis la première publication de cette revue en 2001.

Conclusions des auteurs: 

Des données de qualité modérée montrent une amélioration significativement plus importante avec la plasmaphérèse qu'avec le traitement symptomatique seul chez les adultes atteints du syndrome de Guillain-Barré sans hausse significative des effets indésirables graves. Il y avait une hausse légère mais significative du risque de rechute au cours des 6 à 12 premiers mois après le début chez les personnes traitées avec la plasmaphérèse par rapport à celles qui n'avaient pas été traitées. Pour autant, après un an, une récupération complète était significativement plus probable et une faiblesse résiduelle grave moins probable avec la plasmaphérèse.

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Contexte: 

Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie paralysante aiguë causée par une inflammation des nerfs périphériques. Ceci est une mise à jour d’une revue publiée pour la première fois en 2001 et précédemment mise à jour en 2008.

Objectifs: 

Evaluer les effets de la plasmaphérèse pour traiter le syndrome de Guillain-Barré.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du Groupe Cochrane sur les maladies neuromusculaires (14 juin 2011), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (2011, Numéro 2), MEDLINE (de janvier 1966 à juin 2011) et EMBASE (de janvier 1980 à juin 2011).

Critères de sélection: 

Les essais randomisés et quasi-randomisés sur la plasmaphérèse par rapport à un échange fantôme ou un traitement de soutien.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs se sont mis d'accord sur la sélection des études éligibles et ont évalué de manière indépendante le risque de biais des études incluses. Les données ont été extraites par un auteur et vérifiées par un deuxième auteur. De même, les données relatives aux effets indésirables ont été extraites par un auteur et vérifiées par un deuxième auteur.

Résultats principaux: 

Dans la première version de cette revue, il y avait six essais éligibles concernant 649 participants qui comparaient la plasmaphérèse à un traitement de soutien. Aucun nouvel essai éligible n'a été identifié dans les mises à jour ultérieures. Globalement, les essais inclus présentaient un faible risque de biais.

Résultats principaux
Dans un essai composé de 220 participants gravement affectés, la durée moyenne pour récupérer la marche sans assistance était significativement plus rapide ; avec la plasmaphérèse (30 jours) que sans (44 jours). Dans un autre essai composé de 91 participants moyennement affectés, la durée moyenne avant le début de la récupération motrice était significativement plus courte avec la plasmaphérèse (6 jours) que sans (10 jours). Après quatre semaines, les données combinées de trois essais totalisant 349 patients ont démontré que la plasmaphérèse augmentait de manière significative la proportion des patients qui récupéraient la capacité à marcher sans assistance (rapport de risque (RR) 1,60, IC à 95 % 1,19 à 2,15).

Résultats secondaires
Dans cinq essais totalisant 623 participants, le RR relatif à l'amélioration d'un échelon ou plus après quatre semaines était de 1,64 (IC à 95 % 1,37 à 1,96) en faveur de la plasmaphérèse. Les participants traités avec la plasmaphérèse s'en sont également mieux sortis dans le temps pour récupérer la marche sans assistance (trois essais avec 349 participants, RR 1,72 (IC à 95 % 1,06 à 2,79) et le besoin d'une ventilation artificielle (cinq essais avec 623 participants, RR 0,53 (IC à 95 % 0,39 à 0,74)). Il y avait significativement plus de participants présentant des rechutes à la fin du suivi dans le groupe avec plasmaphérèse que dans le groupe témoin (6 essais avec 649 participants, RR 2,89 (IC à 95 % 1,05 à 7,93). Malgré cela, après un an, la probabilité de récupération de la totalité de la force musculaire était significativement supérieure avec la plasmaphérèse que sans (cinq essais avec 404 participants, RR 1,24 (IC à 95 % 1,07 à 1,45) et la probabilité de séquelles motrices graves était bien inférieure (six essais avec 649 patients, RR 0,65 (IC à 95 % 0,44 à 0,96)). Il n'y avait aucune différence significative en termes de décès (six essais avec 649 participants, RR 0,86 (IC à 95 % 0,45 à 1,65) ou de participants avec des effets indésirables (trois essais avec 566 participants, à l'exception d'un nombre moins important d'arythmies chez les participants traités avec la plasmaphérèse (RR 0,75 (IC à 95 % 0,56 à 1.00)).

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.