Des programmes de contraception et de prévention de maladies au moyen d'une meilleure utilisation des préservatifs

Des rapports sexuels non protégés peuvent entraîner des maladies et décès en nombreuses régions du monde, en raison de maladies sexuellement transmissibles (MST), y compris le VIH. Le préservatif masculin est l'une des plus anciennes des méthodes de contraception et le premier moyen de prévention utilisé efficacement dans la prévention du VIH. En cas d'utilisation correcte, l’usage de préservatifs peut fournir une protection contre grossesse et VIH/MST. Nous avons examiné les programmes comportementaux visant à améliorer l'utilisation de préservatifs.

Jusqu' à septembre 2013, nous avons effectué des recherches informatisées pour trouver des études de programmes d’amélioration de l'utilisation de préservatifs. Nous avons écrit aux chercheurs pour obtenir des données manquantes. Les études pourraient avoir divers types de planification. Le programme de formation portait sur la prévention de la grossesse et du VIH/MST. L'intervention était comparée à un programme différent, aux soins habituels ou à l'absence d'intervention. Les études présentaient des critères de jugement clinique tels que la grossesse, le VIH, ou des tests des IST. Nous n'avons pas utilisé les auto-évaluations concernant l'utilisation du préservatif.

Nous avons trouvé sept essais randomisés. Six assignaient de petits groupes et un des individus. Quatre essais ont été réalisés dans des pays africains, deux aux États-Unis et un au Royaume Uni. Les études étaient faites dans des écoles, des milieux communautaires, une clinique, et une dans un contexte de formation militaire.

Cinq essais examinaient la grossesse, quatre avaient étudié le VIH et HSV-2 (herpès), et trois évaluaient les autres MST. Nous n'avons trouvé aucune différence majeure entre les groupes d'étude pour la grossesse ou le VIH. Certains résultats ont été observés pour les résultats des MST. Deux études ont montré une diminution des cas avec le programme comportemental par rapport au groupe témoin. Un essai a également rapporté moins de cas de syphilis et de gonorrhée avec le programme comportemental plus la prise en charge des MST. Une autre étude a rapporté un taux plus élevés de gonorrhée pour le groupe d'intervention. Les chercheurs pensent que le résultat était du à un sous-groupe qui n'avait pas eu le programme complet.

Nous avons trouvé très peu d'effet clinique d'amélioration pour l'usage de préservatifs. Les études ont fourni des informations de qualité faible à modérée. Les pertes de suivi étaient élevées. Nous avons besoin de programmes de bonne qualité sur l'utilisation de préservatifs pour la prévention des grossesses et VIH/MST. Les programmes devraient être utiles dans des conditions avec peu de ressources. Des interventions doivent être testées avec des mesures de résultats valides.

Conclusions des auteurs: 

Nous avons trouvé peu d'études et peu de preuves d'efficacité clinique pour des interventions visant à promouvoir l'utilisation de préservatifs pour une double protection. Nous n'avons pas trouvé de résultats favorables pour la grossesse ou le VIH, et seulement quelques uns pour les autres MST. La qualité globale des preuves était de faible à modérée; les pertes de suivi étaient élevés. Des interventions efficaces pour améliorer l'utilisation de préservatifs sont nécessaires pour prévenir la grossesse et la transmission du VIH/MST. Ces interventions devraient être possibles pour les pays à ressources limitées et testées à l'aide de mesures de résultats valides et fiables.

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Contexte: 

Les rapports sexuels non protégés sont un facteur de risque majeur de maladies, invalidité et mortalité dans de nombreuses régions du monde en raison de la prévalence et l'incidence des maladies sexuellement transmissibles (MST), y compris le VIH. Le préservatif masculin est l'une des plus anciennes méthodes contraceptives et la méthode la plus ancienne pour prévenir la propagation du VIH. Dans le cas d'un usage correct, de manière constante, les préservatifs peuvent fournir une protection mixte, c’est à dire à la fois des grossesses et de VIH/MST.

Objectifs: 

Nous avons examiné les études comparatives des interventions comportementales pour améliorer l'utilisation de préservatifs. Nous étions intéressés par l'identification des interventions efficaces associées à l'utilisation de préservatifs mesurée par des évaluations biologiques, qui peuvent fournir des preuves objectives de protection.

Stratégie de recherche documentaire: 

Jusqu' à septembre 2013, nous avons effectué des recherches dans les bases de données informatisées pour trouver des études comparatives des interventions comportementales pour améliorer l'utilisation de préservatifs: MEDLINE, POPLINE, CENTRAL, EMBASE, LILACS, OpenGrey, COPAC, ClinicalTrials. gov et ICTRP. Nous avons écrit aux chercheurs pour obtenir des données manquantes.

Critères de sélection: 

Les études pouvaient être des essais randomisés ou non. Il s’agissait d’évaluer une intervention comportementale visant à améliorer l'utilisation de préservatifs. La comparaison pouvait être avec autre intervention comportementale, les soins habituels ou à l'absence d’intervention. Le groupe expérimental d’intervention avait une composante de conseil éducatif ou d’encouragement pour améliorer l'utilisation de préservatifs. Les études portaient sur la prévention des grossesses aussi bien que la transmission du VIH/MST. L'objectif pouvait être focalisé sur les préservatifs masculins ou féminins ou ciblés les individus, les couples, ou les communautés. Des participants potentiels étaient des femmes et des hommes hétérosexuels.

Les études devaient fournir les données de résultats d'examens ou des rapports sur un critère de jugement biologique: grossesse, VIH/MST, ou présence de sperme évaluée avec un marqueur biologique comme l’antigène prostatique spécifique. Nous n'avons pas inclus les données fournies par les intéressés concernant la protection lors des rapports, compte tenu des limitations de rappel et de biais souhaitées. Les critères de jugement étaient mesurés au moins trois mois après le début de l'intervention comportementale.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué l'éligibilité des résumés de manière indépendante et extrait les données issues des études incluses. Pour les résultats dichotomiques, le rapport de cotes de Mantel-Haenszel (RC) avec IC à 95% a été calculé en utilisant un modèle à effets fixes. Des essais randomisés en grappes utilisaient différentes méthodes de calcul pour les groupes d'individus come la modélisation à plusieurs niveaux. La plupart des rapports n'ont pas fourni d'informations pour calculer l'efficacité de la taille des grappes. Par conséquent, nous avons présenté les résultats rapportés par les investigateurs. Aucune méta-analyse n'a été effectuée en raison des différences dans les interventions et les mesures de résultats.

Résultats principaux: 

Sept études remplissaient nos critères d'éligibilité. Toutes étaient des essais contrôlés randomisés; six assignaient des grappes et un des individus. Les tailles des partitions de donnés dans les essais randomisés allaient de 2 157 à 15,614; le nombre de grappes allait de 18 à 70. Quatre essais ont été réalisés dans des pays africains, deux aux États-Unis, et un en Angleterre. Trois étaient faits principalement dans des écoles, deux étaient en milieu communautaire, un se déroulait au cours d’une formation militaire et un dans une clinique.

Cinq études ont fourni des données sur la grossesse, soit à partir de tests de grossesse ou de registres nationaux d'avortements et de naissances vivantes. Quatre essais ont évalué l'incidence ou la prévalence du VIH et de HSV-2. Trois essais ont examiné les autres MST. Les essais n’ont montré ou rapporté aucune différence significative entre les groupes d'étude pour la grossesse ou le VIH, mais des effets favorables ont été mis en évidence pour certaines MST. Deux ont montré une incidence plus faible en HSV-2 pour le groupe d’intervention comportementale par rapport au groupe de soins habituels, avec un rapport d'effets absolus (RAR) de 0,65(IC à 95%, de 0,43 à 0,97) et 0,67 (IC à 95% 0,47 à 0,97), tandis que le VIH n'était pas significativement différent. Un essai a également rapporté une plus faible incidence de syphilis et de prévalence de gonorrhée pour le groupe d'intervention comportementale plus de la prise en charge des MST par rapport au groupe de soins habituels. Des RAR rapportés étaient 0,58 (IC à 95%, entre 0,35 et 0,96) et 0,28 (IC à 95%, de 0,11 à 0,70), respectivement. Une autre étude rapportait un effet négatif concernant la gonorrhée des jeunes femmes dans le groupe d'intervention versus le groupe témoin (RAR 1,93; IC de à 95% 1,01 à 3,71). La différence était observée parmi ces patientes avec seulement un an de l'intervention.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.