Les médicaments antiépileptiques pour la prévention primaire et secondaire des crises convulsives dans les encéphalites virales

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L'encéphalite virale, causée par une infection virale, est caractérisée par une inflammation et un œdème du cerveau. Des crises de convulsions peuvent se produire non seulement au cours de l'encéphalite, mais aussi après la résolution de l'infection. Elles augmentent le risque de décès ou de handicap lors d'une encéphalite, mais aussi celui de crises prolongées ou répétées qui peuvent être très difficiles à traiter. Tous les malades ne développent pas de crises convulsives et il est donc difficile de savoir si l'utilisation de médicaments anti-épileptiques chez les patients atteints d'encéphalite virale avant l'apparition de crises peut empêcher celles-ci et améliorer l'issue de la maladie. Il est également difficile de savoir si l'utilisation de ces médicaments après la première crise peut prévenir l'apparition de nouvelles crises et d'une épilepsie durable.

Nous avons effectué des recherches pour cette étude Cochrane le 13 mai 2014, sans trouver d'essais cliniques de bonne qualité évaluant si l'utilisation de médicaments antiépileptiques chez les patients n'ayant eu aucune crise ou une seule crise est plus efficace qu'un placebo pour prévenir les crises et améliorer l'issue de l'encéphalite virale. Nous avons cependant relevé deux études importantes dans lesquelles des antiépileptiques ont été utilisés chez des patients atteints d'encéphalite virale, mais celles-ci n'indiquent pas clairement comment il a été établi que ces patients avaient une encéphalite virale, quel virus était responsable de l'infection ou quels médicaments exactement avaient été administrés. En outre, ces études n'ont pas utilisé les paramètres établis d'évaluation des résultats tels que la mortalité, la morbidité et la récidive des crises. Elles ne fournissent pas non plus d'informations claires concernant l'utilisation des médicaments antiépileptiques pour la prévention primaire et secondaire des crises convulsives dans l'encéphalite virale. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour évaluer l'efficacité et l'innocuité des médicaments antiépileptiques pour la prophylaxie primaire et secondaire de ces crises.

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe pas suffisamment de preuves à l'appui d'une utilisation systématique d'antiépileptiques pour la prévention primaire ou secondaire des crises convulsives dans l'encéphalite virale. Il est nécessaire de réaliser des essais contrôlés randomisés d'une puissance statistique adéquate sur des patients atteints d'encéphalite virale afin d'évaluer l'efficacité et l'innocuité des antiépileptiques pour la prophylaxie primaire et secondaire des crises convulsives, qui constituent un problème clinique important.

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Contexte: 

L'encéphalite virale est définie par diverses caractéristiques cliniques et épidémiologiques. Les crises convulsives en sont une manifestation clinique importante, associée à une mortalité et une morbidité accrues. Les patients peuvent avoir des convulsions pendant la phase aiguë de la maladie ou après leur convalescence. Il n'y a pas de recommandations concernant l'utilisation des médicaments antiépileptiques pour la prévention primaire ou secondaire de crises convulsives chez les patients atteints d'encéphalite virale.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et l'innocuité des médicaments antiépileptiques pour la prophylaxie primaire et secondaire des crises convulsives dans l'encéphalite virale. Nous avons cherché des réponses aux questions suivantes.

1. Les médicaments antiépileptiques, utilisés comme prophylaxie primaire systématique pour tous les patients atteints d'encéphalite virale suspectée ou avérée, réduisent-ils le risque de crises convulsives au cours de la phase aiguë de la maladie, la mortalité et la morbidité neurologique ?

2. Les médicaments antiépileptiques, utilisés comme prophylaxie secondaire systématique pour tous les patients ayant eu au moins une crise convulsive casuée par une encéphalite virale suspectée ou avérée, réduisent-ils le risque de crises supplémentaires au cours de la phase aiguë de la maladie, la mortalité et la morbidité neurologique ?

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l'épilepsie (13 mai 2014), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL 2014, numéro 4) (avril 2014), MEDLINE (Ovid, de 1946 au 13 mai 2014), le portail de recherche ICTRP de l'OMS (13 mai 2014) et ClinicalTrials.gov (13 mai 2014). Nous n'avons imposé aucune restriction concernant la langue.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés dans lesquels les patients étaient affectés à un groupe expérimental ou un groupe témoin (placebo ou absence de traitement).

Recueil et analyse des données: 

Un auteur (SP) a effectué une recherche de publications par titre, résumé et mots-clés et a décidé de leur aptitude à l'inclusion dans l'analyse. Pour toutes les études dont il était difficile de savoir si elles pouvaient être incluses dans la revue, les co-auteurs (CR, BM) ont été consultés. Les co-auteurs (CR, BM) ont évalué indépendamment les études sélectionnées. Comme nous n'avons pas pu inclure d'études, nous n'avons effectué aucune analyse de données.

Résultats principaux: 

Nous n'avons pas trouvé d'essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés comparant les effets des antiépileptiques avec un placebo (ou l'absence de médicament) pour la prévention primaire ou secondaire des crises convulsives dans l'encéphalite virale. Notre recherche dans la littérature a trouvé deux études dans lesquelles différents médicaments antiépileptiques ont été utilisés chez des patients atteints d'encéphalite virale, mais celles-ci ne satisfaisaient pas les critères d'inclusion. La première étude portait sur des enfants atteints d'encéphalite virale et traités avec des antiépileptiques, mais on ne sait pas comment le diagnostic a été établi ni l'étiologie des infections. En outre, la méthode de randomisation et de masquage n'est pas divulguée. Les patients ont reçu un assortiment mal défini de médicaments antiépileptiques et de traitements adjuvants, et aucun des critères d'évaluation primaires ou secondaires n'a été évalué. Dans la seconde étude, des adultes en état de mal épileptique (dont une partie avaient une encéphalite virale) qui n'avaient pas répondu à deux bolus initiaux de diazépam ont été randomisés pour recevoir soit du valproate, soit du diazépam. L'étude était ouverte et la méthodologie de randomisation n'a pas été divulguée ; aucun des critères d'évaluation primaires ou secondaires n'a été rapporté. Les données sur la réponse au traitement entre les deux bras de traitement de ces patients atteints d'encéphalite virale ne sont pas présentées pour l'analyse de sous-groupes Le groupe Cochrane sur l'épilepsie a contacté les auteurs de ces données mais n'a pas encore reçu leur réponse à ce jour.

Notes de traduction: 

Traduction réalisée par Cochrane France

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.