Photophérèse extracorporelle dans le traitement de la maladie aiguë du greffon contre l'hôte après une greffe de cellules souches hématopoïétiques chez l'enfant et l'adolescent

Contexte

La maladie aiguë du greffon contre l'hôte est une complication fréquente après une transplantation de cellules souches hématopoïétiques (TCSH, cellules de la moelle osseuse produisant les cellules du sang). Les cellules immunitaires (globules blancs) du donneur reconnaissent les cellules du receveur comme étrangères (n'appartenant pas au soi). Par conséquent, les cellules immunitaires transplantées attaquent les cellules du receveur. Les principaux organes touchés sont la peau, le foie et l'intestin, entre autres tissus organiques. Ces réactions immunitaires pourraient provoquer une inflammation aiguë (gonflement soudain) suivie de modifications chroniques (à long terme) des organes (comme la fibrose ou la cicatrisation des poumons). Le traitement de première intention consiste généralement de médicaments immunosuppresseurs (qui réduisent la force du système immunitaire de l'organisme) tels que les corticostéroïdes en association avec d'autres agents immunosuppresseurs dans les cas réfractaires (lorsque la maladie résiste au traitement). L'utilisation de ces médicaments immunosuppresseurs vise à arrêter l'attaque des cellules du receveur par le système immunitaire. L'efficacité limitée et les effets secondaires graves de ces médicaments immunosuppresseurs ont conduit à l'application de plusieurs approches alternatives.

La photophérèse extracorporelle (PEC) est un traitement immunomodulateur qui consiste à prélever des cellules immunitaires du sang périphérique de la personne. Ces cellules immunitaires sont ensuite exposées à un agent photo-actif (un produit chimique qui réagit à l'exposition à la lumière ; par exemple, le 8-méthoxypsoralène) suivi d’un rayonnement ultraviolet A, puis réinjectées dans le patient. Les effets immunomodulateurs de cette procédure ne sont pas entièrement compris.

Plusieurs recommandations actuelles de pratique clinique suggèrent d'envisager la PEC chez les patients pédiatriques atteints de la maladie aiguë du greffon contre l'hôte après une TCSH.

Caractéristiques des études

Nous avons effectué des recherches dans des bases de données scientifiques pour les essais contrôlés randomisés (ECR ; études cliniques où les personnes sont assignées de façon aléatoire dans un groupe de traitement parmi deux ou plusieurs) conçus pour évaluer l'efficacité et la sécurité de la PEC dans la prise en charge de la maladie aiguë du greffon contre l'hôte chez les enfants et les adolescents (âgés de moins de 18 ans) après une TCSH.

Résultats

La version originale de cette revue ainsi que la première et la deuxième mise à jour n'ont pas trouvé d'ECR évaluant l'efficacité de la PEC chez les enfants et les adolescents atteints de la maladie aiguë du greffon contre l'hôte après une TCSH. Les recommandations actuelles ne sont basées que sur des études rétrospectives (où les critères de jugement sont survenus aux participants avant le début de l'étude) ou des études d'observation (où les enquêteurs ne sont pas intervenus et ont simplement observé le déroulement des événements). Nous recommandons l'utilisation de la PEC chez les enfants et les adolescents après une TCSH uniquement dans le cadre d’un ECR.

Conclusions des auteurs: 

L'efficacité de la photophérèse extracorporelle (PEC) dans le traitement de la maladie aiguë du greffon contre l'hôte (MGCH aiguë) chez les enfants et les adolescents après une transplantation de cellules souches hématopoïétiques est inconnue, et son utilisation doit être limitée au contexte des ECR. Ces études devraient comparer la PEC seule ou en association avec le traitement standard, au traitement standard seul. La mise à jour de 2021 de la revue n'a rien changé à ces conclusions.

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Contexte: 

La maladie aiguë du greffon contre l'hôte (MGCH aiguë) est une cause majeure de morbidité et de mortalité après une transplantation de cellules souches hématopoïétiques (TCSH), survenant chez 8 à 85 % des receveurs pédiatriques. Actuellement, le pilier thérapeutique de la MGCH aiguë repose sur le traitement par corticostéroïdes. Cependant, il n'existe pas de traitement standard établi pour la MGCH aiguë réfractaire aux corticoïdes. La photophérèse extracorporelle (PEC) est une méthode immunomodulatrice parmi différentes alternatives thérapeutiques, qui comporte une collecte ex vivo de cellules périphériques mononucléés, l'exposition à l'agent photoactif 8-méthoxypsoralène et à un rayonnement ultraviolet A, puis une réinjection de ces cellules sanguines traitées au patient. Les mécanismes d'action de la PEC ne sont pas complètement compris. Il s'agit de la deuxième mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois en 2014 et mise à jour en 2015.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et la tolérance de la PEC dans la prise en charge de la MGCH aiguë chez l'enfant et l'adolescent après une TCSH.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane central des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE (PubMed) et Embase (Ovid) depuis leur création jusqu'au 25 janvier 2021. Nous avons effectué une recherche dans les références bibliographiques des études potentiellement pertinentes sans aucune restriction sur la langue. Nous avons effectué des recherches dans cinq actes de conférence et neuf registres d'essais cliniques le 9 novembre 2020 et le 12 novembre 2020, respectivement.

Critères de sélection: 

Nous avons cherché à inclure des essais contrôlés randomisés (ECR) comparant la PEC avec ou sans le traitement standard, par rapport au traitement standard seul, chez des enfants et des adolescents souffrant d'une MGCH aiguë après une TCSH.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné des études. Nous avons résolu les désaccords dans la sélection des essais en consultant un troisième auteur de la revue.

Résultats principaux: 

Nous n'avons identifié aucune étude supplémentaire dans la mise à jour de la revue de 2021, il n'y a donc toujours pas d'études répondant aux critères d'inclusion de cette revue.

Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Astrid Zessler et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.