Attelles et autres méthodes non chirurgicales pour le traitement de blessures courantes des articulations moyennes des doigts

Les blessures aux ligaments de l'articulation moyenne (articulation interphalangienne proximale) d'un doigt peuvent survenir en résultat d'un mouvement forcé du doigt vers l'arrière. Ceci est connu sous le nom de blessure d'hyperextension. De façon caractéristique, ceci se produit lors d'accidents de sport, comme lorsqu'un ballon de foot frappe une main en extension. Ces blessures sont courantes et touchent généralement des personnes en âge de travailler. Habituellement, ces patients sont traités sans chirurgie en utilisant une combinaison de support (attelles/sangles au doigt adjacent) et de conseils en faveur de la pratique d'exercices physiques. L'utilisation de la main est couramment encouragée, mais limitée jusqu'à un certain degré par la gravité de la blessure. En examinant les preuves issues d'essais contrôlés randomisés, cette revue avait pour objectif d'établir quel traitement des blessures d'hyperextension des articulations interphalangiennes proximales des doigts aboutit au meilleur résultat pour les patients. Les critères de jugement examinés comprenaient la fonction (incluant la reprise du travail), la douleur et le mouvement de l'articulation.

Trois études de petite taille totalisant 366 patients répondaient aux critères d'inclusion de cette revue. Les études, qui dataient toutes de plus de 15 ans, étaient sujettes aux biais. Aucune des études n'a rapporté la moindre auto-évaluation de la fonction par les participants. Une étude a comparé la mobilité sans restriction à l'immobilisation. Un essai a comparé la mobilisation avec protection (en utilisant un support amovible en combinaison avec des exercices physiques) à l'immobilisation. La dernière étude a comparé l'immobilisation pendant une semaine à trois semaines. Aucun de ces essais n'a identifié de différences importantes entre leurs groupes avec intervention dans les différentes mesures de mauvais résultats, de la douleur et de l’amplitude du mouvement au bout de six mois de suivi.

Nous en avons conclu qu'il manquait des preuves probantes pour orienter la pratique sur la nécessité, ainsi que l'étendue et la durée, de l'immobilisation pour ces blessures.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves issues des essais examinant la nécessité, ainsi que l'étendue et la durée, de l'immobilisation sont insuffisantes pour orienter les décisions pour la prise en charge conservatrice essentielle pour le traitement des blessures d'hyperextension des articulations interphalangiennes proximales.

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Contexte: 

L'immobilisation et le mouvement précoce (avec protection ou sans restriction) sont tous deux utilisés à la suite de blessures d'hyperextension à l'articulation interphalangienne proximale (PIP) du doigt.

Objectifs: 

Évaluer les effets des interventions conservatrices (prise en charge non chirurgicale) pour le traitement des blessures d'hyperextension des articulations interphalangiennes proximales des doigts.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les traumatismes ostéo-articulaires et musculaires (janvier 2012), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (dans The Cochrane Library 2012, numéro 1), MEDLINE (de 1946 à la 2ème semaine de janvier 2012), EMBASE (de 1980 à la 3ème semaine de l'année 2012), CINAHL (de 1950 au 24 janvier 2012), PEDro (de 1929 au mois de mars 2012), les registres d’essais cliniques et les bibliographies d'articles.

Critères de sélection: 

Les études randomisées et quasi-randomisés comparant l'immobilisation/la mobilisation avec protection/la mobilisation sans restriction chez des participants présentant des blessures d'hyperextension de l'articulation interphalangienne proximale (PIP) prises en charge de manière non chirurgicale.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de manière indépendante, évalué les risques de biais et extrait les données. Nous n'avons effectué aucun regroupement de données.

Résultats principaux: 

Trois essais impliquant 366 participants ont été identifiés. Les trois essais, datant de plus 15 ans, étaient tous méthodologiquement défectueux avec un risque de biais incertain ou élevé. Aucune des études n'a rapporté la moindre auto-évaluation de la fonction par les participants. Un essai a comparé la mobilité sans restriction à l'immobilisation ; un essai a comparé la mobilisation avec protection à l'immobilisation ; et le dernier essai a comparé l'immobilisation pendant une semaine à trois semaines. Aucun de ces essais n'a identifié de différences statistiquement significatives entre leurs groupes avec intervention dans les différentes mesures de mauvais résultats, de la douleur et de l’amplitude du mouvement au bout de six mois de suivi. Cette absence de différence était observée au bout de trois années de suivi pour la comparaison entre la mobilité sans restriction et l'immobilisation.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.