Agonistes des récepteurs béta2 adrénergiques dans le traitement des dysménorrhées primaires

Environ la moitié des femmes préménopausées souffrent régulièrement de douleurs pendant leurs règles. Pour beaucoup d'entre elles, cette douleur peut constituer un véritable handicap durant 1 à 3 jours lors de chaque cycle menstruel. La dysménorrhée primaire (DP) se caractérise par des douleurs durant les règles malgré l'absence de pathologie au niveau de l'anatomie pelvienne. Une large gamme de traitements est aujourd'hui disponible et certains d'entre eux, tels que les agonistes des récepteurs béta2 adrénergiques, ont été utilisés pour traiter des dysménorrhées primaires chez certaines femmes, mais des doutes subsistent quant à leurs effets. Cinq études incluant 187 femmes âgées de 15 à 40 ans ont été incluses dans cette revue. La prise par voie orale d'isoxsuprine a été examinée dans deux études ; un spray buccal de terbutaline, du chlorure de ritodrine et l'administration orale d'hydroxyphényl-orciprénaline ont été comparés à des placebos dans 3 études complémentaires. Toutes ces études ont été menées il y a 30 ans et aucune d'entre elles n'étaient de grande qualité. Aucun médicament autre que l'isoxsuprine combinée à du paracétamol et de la caféine, n'a eu d'effet bénéfique rapporté. Les effets secondaires de ces médicaments ont été reportés chez près d'un quart des participantes et se caractérisaient par des nausées, des vomissements, des vertiges, des tremblements, des palpitations et des frissons. À ce jour, il n'existe pas de preuves suffisantes pour permettre une prise de décision sûre quant à l'utilisation d'agonistes des récepteurs béta2 adrénergiques dans le traitement des dysménorrhées.

Conclusions des auteurs: 

La preuve présentée dans cette revue était basée sur quelques études de taille relativement petite, catégorisées comme ayant un risque de biais incertain voire élevé, ce qui ne permet pas de prise de décision sûre à ce jour en ce qui concerne l'utilisation d'agonistes des récepteurs béta2 adrénergiques dans le traitement des dysménorrhées. Les bénéfices, comme rapporté dans une étude, devraient être comparés à l'éventail d'effets indésirables inacceptables documentés pour cette catégorie de médicament. Lorsque cela était approprié, nous avons insisté dans cette revue sur le manque de précision et les limites des données rapportées.

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Contexte: 

La dysménorrhée est une gêne gynécologique courante qui peut affecter environ la moitié des femmes préménopausées. 10 % d'entre elles souffrent de manière telle que cette douleur les met dans l'incapacité de faire quoi que ce soit durant 1 à 3 jours, lors de chaque cycle menstruel. La dysménorrhée primaire (DP) se caractérise par des douleurs durant les règles malgré l'absence de pathologie au niveau de l'anatomie pelvienne. Les agonistes des récepteurs béta2 adrénergiques ont été utilisés comme traitement chez des femmes souffrant de dysménorrhées primaires, mais il subsiste des doutes quant aux effets de ce traitement.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité et l'innocuité des agonistes des récepteurs béta2 adrénergiques dans le traitement de dysménorrhée primaire.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et de la fertilité ; CENTRAL (The Cochrane Library 2011, revue 8) ; MEDLINE ; EMBASE ; PsycINFO ainsi que les bases de données des revues EBM. La dernière recherche effectuée date du 22 août 2011.

Critères de sélection: 

Les essais randomisés contrôlés comparant les agonistes des récepteurs béta2 adrénergiques à un placebo ou à l'absence de traitement, à d'autres agonistes, ou à tout autre traitement conventionnel chez les femmes en âge de procréer et souffrant de dysménorrhée primaire.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité des essais et extrait les données.

Résultats principaux: 

Cinq études incluant 187 femmes âgées de 15 à 40 ans ont été incluses dans cette revue. La prise par voie orale d'isoxsuprine a été examinée dans deux études ; un spray buccal de terbutaline, du chlorure de ritodrine et l'administration orale d'hydroxyphényl-orciprénaline ont été comparés à des placebos dans 3 études complémentaires. La diversité clinique des études en termes d'évaluations des interventions, d'évaluations à différents moments et d'utilisation de différents outils d'évaluation, a empêché la synthèse des données de résultats parmi les études qui devaient fournir, pour chacune des comparaisons, une estimation globale sur les effets. Seule une étude, avec des risques de biais imprécis, a rapporté un soulagement grâce à la combinaison d'isoxsuprine, de paracétamol et de caféine. Aucune autre étude n'a rapporté de différence d'efficacité clinique significative entre l'intervention et le placebo. Des effets indésirables, liés à tous ces médicaments, ont été rapportés chez près d'un quart des participantes. Ils se caractérisent par des nausées, des vomissements, des vertiges, des tremblements, des frissons et des palpitations.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.