Groupes d'habiletés sociales pour les personnes âgées de 6 à 21 ans atteintes de troubles du spectre autistique (TSA)

Les déficits sociaux demeurent un des domaines les plus problématiques pour les personnes atteintes de troubles du spectre autistique, en particulier pour celles ayant des capacités cognitives moyennes ou supérieures à la moyenne. Les groupes d'habiletés sociales sont une intervention souvent utilisée pour traiter les déficits sociaux chez ces personnes. Cette revue a fait la synthèse des résultats de cinq essais contrôlés randomisés sur les groupes d'habiletés sociales, incluant au total 196 personnes atteintes de troubles du spectre autistique (âgées de 6 à 21 ans). Nous avons constaté que les personnes recevant un traitement manifestaient quelques signes d'amélioration de leurs aptitudes sociales et de leurs relations d'amitié, en comparaison avec celles ne recevant pas de traitement. Les participants recevant un traitement donnaient également des signes d'une moindre solitude. La capacité de reconnaître différentes émotions avait été mesurée dans deux études et il n'y avait aucune preuve d'amélioration suite à la participation à un groupe d'habiletés sociales. La communication sociale, pour ce qui concerne les expressions idiomatiques, n'avait été rapportée que dans une étude et aucune différence significative n'avait été trouvée entre les groupes de traitement et de contrôle. Il n'y avait pas non plus de preuve d'un effet bénéfique des groupes d'habiletés sociales sur la dépression des parents ou de l'enfant. Aucun effet indésirable n'avait été signalé dans les études. Les limites de cette revue tiennent notamment au petit nombre d'études et de participants, ainsi qu'au risque élevé de biais dû au fait que les parents savaient si leur enfant était ou non dans le groupe d'intervention. Les études portaient principalement sur ​​des enfants de 7 à 12 ans atteints de TSA et ayant une intelligence moyenne ou supérieure à la moyenne, et elles avaient toutes été réalisées aux États-Unis.

Conclusions des auteurs: 

Il y a quelques preuves que les groupes d'habiletés sociales peuvent améliorer l'aptitude sociale de certains enfants et adolescents atteints de TSA. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour tirer des conclusions plus solides, en particulier en ce qui concerne l'amélioration de la qualité de vie.

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Contexte: 

Depuis que l'autisme a été décrit pour la première fois, les grandes difficultés dans les interactions sociales sont un trait caractéristique des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA). Les groupes d'habiletés sociales sont une intervention courante chez les personnes atteintes de TSA. Bien que cette pratique soit souvent recommandée, les quelques études qui ont examiné l'efficacité des groupes d'habiletés sociales ont abouti à des résultats mitigés.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité des groupes d'habiletés sociales pour l'amélioration de l'aptitude sociale, de la communication sociale et la qualité de vie des personnes atteintes de TSA qui sont âgées de six à 21 ans.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons fait des recherches, en décembre 2011, dans les bases de données suivantes : CENTRAL (2011 numéro 4), MEDLINE (de 1948 à la 3ème semaine de novembre 2011), EMBASE (de 1980 à la 50ème semaine de 2011), PsycINFO (de 1887 à la 2ème semaine de décembre 2011), CINAHL (de 1937 à aujourd'hui), ERIC (de 1966 à aujourd'hui), Sociological Abstracts (de 1952 à aujourd'hui), OCLC WorldCat (12 décembre 2011), Social Science Citation Index (de 1970 au 16 décembre 2011) et le metaRegister of Controlled Trials (20 décembre 2011). Nous avons également passé au crible les bibliographies d'articles publiés.

Critères de sélection: 

Des essais contrôlés randomisés (ECR) comparant le traitement (groupes d'habiletés sociales) à un groupe témoin ne recevant pas de traitement, chez des participants âgés de six à 21 ans atteints de TSA. Le groupe témoin pouvait être de différents types : absence d'intervention, liste d'attente ou traitement habituel. Les critères de résultat recherchés étaient des mesures standardisées de l'aptitude sociale, de la communication sociale, de la qualité de vie, de la reconnaissance des émotions et de tout autre comportement spécifique.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de manière indépendante, sélectionné les études et évalué leur éligibilité à l'inclusion, et estimé le risque de biais de chaque étude incluse. Toutes les données de résultat étaient continues et nous avons calculé les différences moyennes normalisées de l'effet observé (ES) avec correction pour petit échantillon. Lorsque cela était possible, nous avons effectué une méta-analyse à effets aléatoires.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus cinq ECR évaluant les effets des groupes d'habiletés sociales chez 196 participants âgés de 6 à 21 ans atteints de TSA. Les résultats fournissent certaines preuves que les groupes d'habiletés sociales améliorent l'aptitude sociale globale (ES = 0,47 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,16 à 0,78 ; P = 0,003) et la qualité des relations d'amitié (ES = 0,41 ; IC à 95 % 0,02 à 0,81 ; P = 0,04) chez ces personnes. Aucune différence n'a été trouvée entre les groupes de traitement et de contrôle en matière de reconnaissance émotionnelle (ES = 0,34 ; IC à 95 % -0,20 à 0,88 ; P = 0,21 ; deux études) ou de communication sociale en rapport avec la compréhension des expressions idiomatiques (ES = 0,05 ; IC à 95 % -0,63 à 0,72 ; P = 0,89 ; une seule étude). Deux critères supplémentaires de qualité de vie ont été évalués, les résultats d'études uniques laissant entrevoir une diminution de la solitude (ES = -0,66 ; IC à 95 % -1,15 à -0,17) mais aucun effet sur la dépression de l'enfant ou des parents. Aucun événement indésirable n'avait été signalé.

Vus la nature de l'intervention et les critères de résultat choisis, les risques de biais de performance et de détection sont élevés. La généralisabilité des études est limitée car elles ont toutes été menées aux États-Unis, elles portaient principalement sur ​​des enfants âgés de 7 à 12 ans et les participants étaient tous d'une intelligence moyenne ou supérieure à la moyenne.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.