Antipsychotiques de deuxième génération pour le traitement des troubles anxieux

Les troubles anxieux sont des pathologies prévalentes et incapacitantes. Compte tenu des taux élevés de résistance au traitement, les nouvelles options de traitement pharmacologique, telles que les antipsychotiques de deuxième génération, suscitent de plus en plus d'intérêt. Cette revue systématique a évalué l'efficacité et la tolérance des antipsychotiques de deuxième génération dans le traitement des troubles anxieux. Nous avons identifié onze essais randomisés contrôlés par placebo comparant de la quétiapine, de l'olanzapine et de la rispéridone à un placebo et à des antidépresseurs. La grande majorité des données disponibles concernaient la quétiapine (> 3 000 participants). Les participants atteints de trouble d'anxiété généralisée présentaient une réponse significativement supérieure sous quétiapine par rapport au placebo, mesurée sous forme de réduction sur l'échelle d'anxiété de Hamilton (HAM-A). Les participants sous quétiapine étaient plus susceptibles d'abandonner les études de manière prématurée pour cause d'événements indésirables, de prendre du poids ou de présenter une sédation ou des effets secondaires extrapyramidaux. Les preuves relatives aux autres antipsychotiques de deuxième génération sont actuellement trop limitées pour pouvoir présenter des conclusions.

Conclusions des auteurs: 

Nous avons identifié des essais éligibles portant sur de la quétiapine, de la rispéridone et de l'olanzapine. Les données disponibles concernant l'olanzapine et la rispéridone étaient trop limitées pour pouvoir présenter des conclusions. La quétiapine en monothérapie semble efficace pour réduire les symptômes du trouble d'anxiété généralisée, et cet effet pourrait être similaire à celui des antidépresseurs. Néanmoins, l'efficacité de la quétiapine doit être mise en rapport avec une tolérance inférieure.

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Contexte: 

Les troubles anxieux sont des pathologies courantes et incapacitantes, avec une prévalence au cours de la vie de 17 % chez la population générale. Compte tenu des taux élevés de résistance au traitement, les nouvelles options de traitement pharmacologique, telles que les antipsychotiques de deuxième génération, suscitent de plus en plus d'intérêt.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et la tolérance des antipsychotiques de deuxième génération en monothérapie ou en traitement d'appoint chez les patients atteints de troubles anxieux.

Stratégie de recherche documentaire: 

Les registres des essais contrôlés du groupe Cochrane sur la dépression, l'anxiété et la névrose (études et références du CCDANCTR) ont été consultés jusqu'au 21 juillet 2010. L'équipe d'auteurs a effectué des recherches complémentaires sur ClinicalTrials.gov.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus tous les essais randomisés (ECR) comparant des médicaments antipsychotiques de deuxième génération à un placebo, des benzodiazépines, de la prégabaline ou des antidépresseurs. Les participants étaient des sujets atteints de trouble d'anxiété généralisée, de trouble panique et de phobies spécifiques, y compris de phobie sociale.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont extrait les données de façon indépendante. Pour les données dichotomiques, nous avons calculé les rapports des cotes et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 %. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes (DM) sur la base d’un modèle à effets aléatoires.

Résultats principaux: 

La revue inclut actuellement onze ECR portant sur 4 144 participants et examinant trois antipsychotiques de deuxième génération (olanzapine, quétiapine et rispéridone). Neuf études examinaient les effets des antipsychotiques de deuxième génération dans le trouble d'anxiété généralisée, et deux études seulement examinaient leurs effets dans la phobie sociale. Aucune étude n'examinait le trouble panique ou tout autre trouble anxieux primaire.

Sept études examinaient les effets de la quétiapine. Les participants atteints de trouble d'anxiété généralisée répondaient beaucoup mieux à la quétiapine qu'au placebo (4 ECR, N = 2 265, rapport des cotes = 2,21, IC à 95 %, entre 1,10 et 4,45). Néanmoins, ils étaient plus susceptibles d'abandonner les études de manière prématurée pour cause d'événements indésirables, de prendre du poids ou de présenter une sédation ou des effets secondaires extrapyramidaux. Lorsque la quétiapine était comparée aux antidépresseurs, aucune différence significative n'était observée concernant les critères de jugement de l'efficacité, mais davantage de participants des groupes de la quétiapine abandonnaient les études de manière prématurée pour cause d'événements indésirables, prenaient du poids et rapportaient un effet sédatif. Seuls deux essais de très petite taille portant sur un total de 36 participants examinaient l'olanzapine et ne rapportaient aucune différence en termes de réponse au traitement. Deux essais comparaient de la rispéridone en traitement d'appoint à un placebo et ne rapportaient aucune différence en termes de réponse au traitement.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.