Effet de l'hormonothérapie sur le cancer de l'endomètre avancé ou récidivant

Le cancer de l'endomètre est un cancer qui se développe aux dépens de la muqueuse de l'utérus. Pour la plupart des femmes, le diagnostic du cancer de l'endomètre est posé alors que la tumeur se limite encore au corps de l'utérus. Cependant, près de 10 % des femmes reçoivent ce diagnostic lorsque la maladie se trouve déjà à un stade avancé. Ce dernier groupe de patientes a tendance à présenter une survie beaucoup plus faible.

Traiter les femmes atteintes d'un cancer de l'endomètre, récidivant ou avancé, s'avère compliqué. Ceci parce qu'elles souffrent souvent d'autres maladies et qu'une chimiothérapie agressive, avec ou sans chirurgie, peut ne pas être bénéfique ou bien même comporter des effets nocifs. Dans ces circonstances, on suppose que l'hormonothérapie est facile à administrer et qu'elle provoque moins d'effets secondaires que la chimiothérapie systémique (traitement classique).

L'objectif de cette revue était d'évaluer la littérature disponible concernant l'effet de l'hormonothérapie sur la survie des patientes souffrant d'un cancer de l'endomètre avancé ou récidivant. Six essais contrôlés randomisés (ECR) ont été recensés. Ils évaluaient diverses formes et combinaisons d'hormonothérapie chez 542 patientes éligibles. L'insuffisance d'éléments probants ne permettait pas d'indiquer que l'hormonothérapie améliore la survie de ces patientes.

Cette revue était principalement limitée par le petit nombre de patientes incluses dans les ECR, la diversité des populations de patientes et des agents hormonaux étudiés, ainsi que par l'absence de consignation des données relatives à la qualité de vie dans les essais. La qualité de vie, lors du traitement, est d'une importance particulière pour les maladies présentant un faible taux de survie.

Conclusions des auteurs: 

L'insuffisance d'éléments probants ne permet pas de déterminer si l'hormonothérapie, quelle que soit la forme ou la dose, en tant que monothérapie ou dans le cadre d'une polychimiothérapie, améliore la survie des patientes souffrant d'un cancer de l'endomètre avancé ou récidivant. Des ECR portant sur un grand nombre de patientes sont nécessaires pour démontrer un effet sur la survie ; aucun des ECR inclus ne comprenait un nombre de patientes suffisant pour démontrer une différence significative. Compte tenu de l'absence de bénéfice prouvé pour la survie et de l'hétérogénéité des populations de patientes, la décision d'utiliser tout type d'hormonothérapie devrait être prise selon le cas et dans l'intention d'atténuer la maladie. On est en droit de se demander si des critères tels que la qualité de vie, la réponse au traitement ou les mesures palliatives, comme le soulagement des symptômes, devraient être préférés à la survie globale et à la survie sans progression comme objectifs principaux des futurs essais.

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Contexte: 

Le cancer de l'endomètre est un cancer du tissu utérin , se situant au septième rang mondial des cancers de la femme en termes d'incidence. Le traitement par hormones est supposé être bénéfique aux patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre.

Objectifs: 

Évaluer les indications, l'efficacité et l'innocuité de l'hormonothérapie dans le traitement du cancer de l'endomètre, avancé ou récidivant.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques, ainsi que dans MEDLINE, EMBASE (jusqu'à mai 2009) et CENTRAL (numéro 2, 2009). Nous avons également consulté les registres des essais cliniques, les résumés de réunion scientifique et les listes bibliographiques des études incluses, et contacté des experts dans le domaine.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) étudiant l'hormonothérapie chez des femmes adultes ayant reçu un diagnostic de cancer de l'endomètre, avancé ou récidivant.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont, de façon indépendante, extrait les données et évalué les risques de biais. Les comparaisons se limitaient aux analyses d'un seul essai, les données n'ont donc pas été synthétisées au moyen de méta-analyses.

Résultats principaux: 

Six essais (542 participantes) satisfaisant aux critères d'inclusion ont été recensés. Ces essais évaluaient l'efficacité de l'hormonothérapie, chez des femmes souffrant d'un cancer de l'endomètre avancé ou récidivant, en tant que monothérapie ou dans le cadre d'une polychimiothérapie, ainsi que l'efficacité d'une faible dose par rapport à une dose élevée.

Toutes les comparaisons se limitaient aux analyses d'un seul essai, lesquelles ne révélaient aucun élément probant indiquant que l'hormonothérapie, en tant que monothérapie ou dans le cadre d'une polychimiothérapie, prolonge la survie globale ou la survie sans récidive à cinq ans des femmes atteintes d'un cancer de l'endomètre avancé ou récidivant. Toutefois, il est possible que l'hormonothérapie à faible dose ait procuré un bénéfice en termes de survie globale ou de survie sans progression par rapport à l'hormonothérapie à haute dose (HR 1,31, IC à 95 % entre 1,04 et 1,66 et HR 1,35, IC à 95 % entre 1,07 et 1,71 pour la survie globale et la survie sans progression, respectivement).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.