Les différentes stratégies de communication pour divulguer les résultats de diagnostic prénatal

Certains parents veulent être rassurés et savoir que leur bébé n'a pas d'anomalie génétique. Deux études (impliquant 286 femmes) ont comparé les niveaux d'anxiété chez les femmes qui, après une amniocentèse, ont reçu les résultats d'analyses rapides en quelques jours, à celles qui ont attendu en moyenne 18 jours pour obtenir le résultat définitif.

Une étude a rapporté une diminution statistiquement significative de l'anxiété moyenne pendant la période d'attente, chez les femmes qui avaient reçu des résultats rapides, mais l'autre n'a relevé aucune différence entre les deux groupes. Il n'y avait également pas de preuves indiquant que divulguer les résultats de l'amniocentèse dès qu'ils sont disponibles est une approche plus conviviale qu'informer les femmes à une date prédéfinie.

Les résultats restent peu concluants et, par conséquent, à ce stade, le choix des stratégies de communication doit tenir compte d'arguments cliniques et de rentabilité, plutôt que de l'impact éventuel sur l'anxiété. Il est nécessaire de mener d'autres études évaluant l'effet de différentes stratégies de divulgation des résultats sur l'anxiété des femmes en cas de prélèvement de villosités choriales.

Conclusions des auteurs: 

Nous n'avons identifié aucune preuve concluante, bien que dans l'attente du caryotype complet suite à une amniocentèse, divulguer les résultats d'une analyse rapide réduise l'anxiété de la mère. Les preuves limitées issues des deux essais inclus dans cette revue ne permettent pas de déterminer si le caryotype complet doit être abandonné au profit d'analyses rapides limitées pour le dépistage du syndrome de Down. Ce choix reposera sur des arguments cliniques et de rentabilité plutôt que sur l'impact sur l'anxiété.

Il n'y a également pas de preuves indiquant que divulguer les résultats de l'amniocentèse dès qu'ils sont disponibles est une approche plus conviviale qu'informer les femmes à une date prédéfinie. Il est nécessaire de mener d'autres études évaluant l'effet de différentes stratégies de divulgation des résultats sur l'anxiété des femmes en cas de PVC.

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Contexte: 

Tout programme de dépistage visant à rassurer les femmes enceintes sur la bonne santé de leur enfant à naître génèrera nécessairement de l'anxiété pendant l'attente des résultats.

Objectifs: 

1) Déterminer si la divulgation des résultats d'une amniocentèse ou d'un prélèvement de villosités choriales (PVC) à une date fixe influence l'anxiété de la mère pendant la période d'attente, par rapport à la divulgation des résultats lorsqu'ils sont disponibles (c.-à-d. à une date variable).

 2) Évaluer si la divulgation des premiers résultats d'une analyse moléculaire rapide influence l'anxiété de la mère pendant la période d'attente.

 3) Évaluer si différents moyens de communication (téléphone, fax, e-mail, face à face) ont un impact sur la satisfaction des parents et les niveaux d'anxiété.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (31 août 2010).

Critères de sélection: 

Tous les essais randomisés, publiés et non publiés, dans lesquels des méthodes de divulgation de résultats d'examens prénataux sont comparées.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue (Faris Mujezinovic et Zarko Alfirevic) ont évalué l'éligibilité et la qualité des essais et en ont extrait les données.

Résultats principaux: 

Deux études (impliquant 286 femmes) après une amniocentèse (aucune sur le PVC) ont comparé l'impact de la communication des résultats d'une analyse rapide à l'attente du caryotype définitif. Malheureusement, il n'a pas été possible de réaliser une analyse agrégée car une étude n'a rapporté que des données médianes (intervalle interquartile), probablement car les données n'étaient pas normalement distribuées.

Une étude a rapporté une réduction statistiquement significative de l'anxiété moyenne pendant la période d'attente chez les femmes qui avaient reçu des premiers résultats d'un examen rapide par rapport aux autres (différence moyen (DM) -2,30, intervalles de confiances (IC) à 95 % -3,08 à -1,52). L'autre étude a comparé la médiane (intervalle interquartile) pour les scores STAI (State-Trait Anxiety Inventory) et n'a décelé aucune différence entre les deux groupes.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.