Curiethérapie intracavitaire à haut débit de dose par rapport à la curiethérapie intracavitaire à bas débit de dose pour le cancer du col de l'utérus localement avancé

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Du fait de l'amélioration de la survie et du taux de contrôle tumoral local, l'association de la radiothérapie externe avec la curiethérapie intracavitaire est devenue le traitement classique du cancer du col de l'utérus localement avancé. L'utilisation de la curiethérapie à haut débit de dose est le fruit de l'évolution technologique.

Les preuves provenant de notre revue systématique d'essais cliniques indiquent que la curiethérapie intracavitaire à haut débit de dose est comparable à la curiethérapie à bas débit de dose en ce qui concerne l'amélioration des taux de contrôle tumoral et de survie chez les patientes souffrant d'un cancer du col utérin. La fréquence des complications liées à l'intestin grêle était légèrement supérieure avec la curiethérapie intracavitaire à haut débit de dose. Le préjudice associé à ces complications peut cependant être compensé par les avantages que procure le haut débit de dose. Il s'agit notamment du traitement ambulatoire, du confort des patientes, de la précision et de la personnalisation du traitement, ainsi que d'une radioprotection totale du personnel.

Conclusions des auteurs: 

Cette revue ne révélait aucune différence significative, entre la curiethérapie intracavitaire à haut débit de dose et la curiethérapie intracavitaire à bas débit de dose, pour ce qui est de la survie globale, de la survie spécifique de la maladie, du taux de contrôle local, de la récidive, de la métastase et des complications liées au traitement pour les femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus. En raison des avantages potentiels de la curiethérapie intracavitaire à haut débit de dose (immobilisation rigide, traitement ambulatoire, confort des patientes, précision du positionnement de la source et de l'applicateur, traitement personnalisé), nous recommandons son utilisation pour le cancer du col utérin de tout stade clinique.

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Contexte: 

Le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer le plus fréquent et la troisième cause de décès par cancer chez les femmes. Depuis près d'un siècle, la radiothérapie est utilisée avec succès dans le traitement du cancer du col utérin. L'association de la radiothérapie externe avec la curiethérapie intracavitaire est devenue une modalité de traitement classique pour le cancer du col de l'utérus. En fonction de la différence de débit de dose sur le Point A (situé 2 cm au-dessus de l'orifice cervical et 2 cm latéralement à l'axe central de l'utérus), la curiethérapie intracavitaire se divise en trois modalités : le bas débit de dose, le haut débit de dose et le moyen débit de dose. Malgré les avantages pratiques du haut débit de dose, il est nécessaire d'approfondir les recherches sur l'efficacité et l'innocuité de la curiethérapie à haut débit de dose par rapport à la curiethérapie à bas débit de dose. Des questions se posent quant à savoir de la curiethérapie à haut débit de dose ou à bas débit de dose celle qui améliore les résultats pour les patientes souffrant d'un cancer du col utérin en termes de taux de contrôle local, de survie et de complications associées au traitement.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et l'innocuité de la curiethérapie intracavitaire à haut débit de dose par rapport à la curiethérapie intracavitaire à bas débit de dose pour les patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du Groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques et le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2009, numéro 4), ainsi que dans MEDLINE (1966 à novembre 2009), EMBASE (1974 à novembre 2009) et Chinese Biomedical Literature Database (CBM) (1978 à novembre 2009) afin d'identifier des essais publiés, originaux et pertinents.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) et quasi-ECR comparant la curiethérapie intracavitaire à haut débit de dose par rapport à la curiethérapie intracavitaire à bas débit de dose, associée à une radiothérapie externe, pour les patientes souffrant d'un cancer du col de l'utérus localement avancé.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont extrait les données, de façon indépendante, en utilisant des formulaires standardisés. Les principaux critères d'évaluation comprenaient la survie globale, la survie sans rechute et le taux de contrôle pelvien, et les critères d'évaluation secondaires incluaient les taux de récidive et de complications.

Résultats principaux: 

Quatre études impliquant 1 265 patientes répondaient aux critères d'inclusion. Dans notre méta-analyse visant à comparer le haut débit de dose au bas débit de dose, les RR combinés étaient de 0,95 (IC à 95 % entre 0,79 et 1,15), 0,93 (IC à 95 % entre 0,84 et 1,04) et 0,79 (IC à 95 % entre 0,52 et 1,20) pour les taux de survie globale à 3, 5 et 10 ans ; de 0,95 (IC à 95 % entre 0,84 et 1,07) et 1,02 (entre 0,88 et 1,19) pour les taux de survie spécifique de la maladie à 5 et 10 ans. Le RR de survie sans rechute était de 1,04 (IC à 95 % entre 0,71 et 1,52) et 0,96 (IC à 95 % entre 0,81 et 1,14) à trois et cinq ans. Pour les taux de contrôle local, le RR était de 0,95 (IC à 95 % entre 0,86 et 1,05) et 0,95 (IC à 95 % entre 0,87 et 1,05) à trois et cinq ans, avec un RR de 1,09 (IC à 95 % entre 0,83 et 1,43) pour la récidive locorégionale, 0,79 (IC à 95 % entre 0,40 et 1,53) pour la récidive locale et à distance, 2,23 (IC à 95 % entre 0,78 et 6,34) pour la métastase dans les ganglions lymphatiques para-aortiques et 0,99 (IC à 95 % entre 0,72 et 1,35) pour la métastase à distance. Pour les complications liées à la vessie, à l'intestin grêle et au rectosigmoïde, le RR était de 1,33 (IC à 95 % entre 0,53 et 3,34), 1,00 (IC à 95 % entre 0,52 et 1,91) et 3,37 (IC à 95 % entre 1,06 et 10,72), respectivement. Ces résultats indiquent qu'il n'y avait pas de différences significatives sauf pour l'augmentation des complications liées à l'intestin grêle avec le haut débit de dose (P = 0,04).

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.