Drains contre absence de drains après une lymphadénectomie pelvienne pour prévenir la formation de lymphocèles chez les patientes souffrant d'un cancer gynécologique

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

Contexte

La lymphadénectomie pelvienne, intervention qui consiste à retrancher les ganglions lymphatiques entourant les principaux vaisseaux sanguins dans le bassin, est un élément important de la prise en charge chirurgicale des cancers gynécologiques. Elle peut cependant conduire à des complications. Il s'agit en particulier de la formation de lymphocèles (poches de liquide lymphatique dans le bassin) et de ses conséquences connexes telles que le gonflement des jambes, l'obstruction de l'uretère, des douleurs pelviennes, la formation de caillots dans une jambe ou une veine pelvienne, des troubles de la motilité intestinale et une infection. Afin de prévenir ces complications, on recommande traditionnellement, sans que cela ne repose sur des éléments probants, la mise en place de drains d'aspiration pour évacuer le liquide lymphatique qui s'accumule dans la zone d'intervention entre le péritoine et la paroi abdominale postérieure.

Question de la revue

Le but de cette revue est de comparer les effets du drainage par rapport à l'absence de drainage pour prévenir la formation de lymphocèles à la suite d'une lymphadénectomie pelvienne.

Résultats principaux

Les recherches ont été mises à jour en janvier 2014. Nous avons identifié quatre études (571 participantes) pour inclusion. Les participantes étaient principalement des patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus et de l'endomètre. Seule une étude incluait également des patientes souffrant d'un cancer de l'ovaire. Les résultats ont démontré que la mise en place de drains d'aspiration n'est pas efficace pour prévenir les lymphocèles, particulièrement lorsque le péritoine (membrane pelvienne) est laissé ouvert. En réalité, cette pratique accroît le risque de formation de lymphocèles à court et long terme, ainsi que de symptômes connexes.

Qualité des preuves

La revue inclut quatre essais cliniques de bonne qualité (risque de biais faible à modéré) dans l'analyse finale.

Conclusions des auteurs: 

La mise en place d'un drainage rétropéritonéal par tube ne procure aucun avantage dans la prévention de la formation de lymphocèles après une lymphadénectomie pelvienne chez les patientes atteintes d'un cancer gynécologique. Lorsque le péritoine pelvien est laissé ouvert, la mise en place d'un drainage par tube est associée à un risque accru de formation de lymphocèles symptomatiques à court et long terme.

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Contexte: 

Ceci est la version mise à jour de la revue Cochrane d'origine publiée dans le numéro 1, 2010. La lymphadénectomie pelvienne est associée à des complications significatives qui comprennent la formation de lymphocèles et des morbidités connexes. Le drainage rétropéritonéal au moyen de drains d'aspiration a été recommandé afin de prévenir de telles complications. Cependant, les résultats de récentes études appellent à remettre en question cette pratique.

Objectifs: 

Évaluer les effets du drainage rétropéritonéal par rapport à l'absence de drainage, après une lymphadénectomie pelvienne, sur la formation de lymphocèles et les morbidités connexes chez les patientes atteintes d'un cancer gynécologique.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du Groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL 2013, numéro 12) dans la Bibliothèque Cochrane, les bases de données électroniques MEDLINE (semaine 3 de novembre 2013) et EMBASE (semaine 1 de 2014) et les bibliographies de publications pertinentes. Les dernières recherches ont été effectuées le 10 janvier 2014.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant les effets du drainage rétropéritonéal par rapport à l'absence de drainage après une lymphadénectomie pelvienne chez des patientes atteintes d'un cancer gynécologique. Le drainage rétropéritonéal était défini comme la mise en place de drains d'aspiration passifs ou actifs dans les espaces rétropéritonéaux pelviens. L'absence de drainage était définie comme la non mise en place de drains d'aspiration passifs ou actifs dans les espaces rétropéritonéaux pelviens.

Recueil et analyse des données: 

Les études ont été évaluées à l'aide de critères de qualité méthodologique. Pour les données dichotomiques, nous avons calculé les risques relatifs (RR) et les intervalles de confiance (IC) à 95 %. Les données continues ont été examinées en utilisant la différence moyenne (DM) et les IC à 95 %.

Résultats principaux: 

Depuis la dernière version de cette revue, aucune nouvelle étude n'a été identifiée pour inclusion. La revue incluait quatre études avec 571 participantes. En ce qui concerne les résultats à court terme (au cours des quatre semaines suivant la chirurgie), le drainage rétropéritonéal était associé à un taux comparable de formation de lymphocèles globale lorsque toutes les méthodes de prise en charge du péritoine pelvien étaient analysées ensemble (deux études, 204 patientes ; RR 0,76, IC à 95% entre 0,04 et 13,35). Lorsque le péritoine pelvien était laissé ouvert, le taux de formation de lymphocèles globale (une étude, 110 patientes ; RR 2,29, IC à 95 % entre 1,38 et 3,79) et le taux de formation de lymphocèles symptomatiques (une étude, 137 patientes ; RR 3,25, IC à 95 % entre 1,26 et 8,37) étaient supérieurs dans le groupe de drainage. Douze mois après l'intervention chirurgicale, les taux de formation de lymphocèles globale étaient comparables entre les groupes (une étude, 232 patientes ; RR 1,48, IC à 95% entre 0,89 et 2,45). Cependant, une tendance à la hausse du risque de formation de lymphocèles symptomatiques était observée dans le groupe de drainage (une étude, 232 patientes ; RR 7,12, IC à 95% entre 0,89 et 56,97). Les essais inclus étaient à risque de biais faible à modéré.

Notes de traduction: 

Translated by: French Cochrane Centre

Translation supported by: Financeurs pour le Canada : Instituts de Recherche en Sant� du Canada, Minist�re de la Sant� et des Services Sociaux du Qu�bec, Fonds de recherche du Qu�bec-Sant� et Institut National d'Excellence en Sant� et en Services Sociaux

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