Machines de compression mécanique de la poitrine dans l'arrêt cardiaque

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

Un arrêt cardiaque soudain se produit lorsque le cœur arrête de battre de manière inattendue. La réanimation cardio-pulmonaire ou RCP consiste à appuyer en rythme sur la poitrine d'une victime d'arrêt cardiaque afin de stimuler l'action de pompage du cœur. Cela peut permettre de maintenir la circulation du sang dans les organes vitaux de la victime pendant que le cœur ne pompe pas. Il a été démontré que la RCP améliorait les chances pour que le cœur reparte et la victime survive. Des machines ont été développées pour prendre en charge cette compression de la poitrine à l'aide de mécanismes automatisés à piston ou à courroie. En théorie, ces machines devraient être capables d'un pompage plus efficace que les êtres humains car elles ne s'arrêtent pas ni ne se fatiguent, et elles fournissent une pression et un rythme constants pour chaque compression thoracique. Certaines études préliminaires sur ces machines ont montré qu'elles étaient faciles à utiliser et pouvaient sauver la vie des victimes d'un arrêt cardiaque. Notre objectif était de déterminer la méthode de compression thoracique (application de la technique manuelle traditionnelle versus utilisation d'une machine) permettant de sauver le plus de vies.

Ceci est une mise à jour de la revue Cochrane sur les dispositifs de compression thoracique mécanique publiée en 2011 (Brooks 2011). Nous avons mis à jour notre stratégie de recherche jusqu'à janvier 2013. Nous avons effectué des recherches dans la littérature internationale et identifié 1871 références potentiellement pertinentes. Après avoir examiné chacune d'entre elles, six articles seulement décrivaient des essais cliniques qui pouvaient nous aider à répondre à cette question. Pris ensemble, ces essais incluaient 1166 participants. La plus grande étude a découvert que les patients ayant reçu un traitement par dispositif mécanique avaient moins de chances de survie que les patients traités par compression thoracique appliquée manuellement. Certains problèmes étaient associés aux méthodes utilisées dans cet essai, qui pourraient expliquer ces résultats inattendus. Deux études de plus petite taille ont observé que le cœur repartait chez plus de patients traités par compression thoracique mécanique, mais ces études étaient tellement petites que la validité de ce résultat n'est pas claire. Sur les deux nouvelles études identifiées dans cette mise à jour, l'une a montré que le cœur repartait plus souvent et plus de patients survivaient à la sortie de l'hôpital dans le groupe ayant reçu la compression thoracique mécanique en comparaison avec les patients ayant reçu la compression thoracique manuelle. L'autre nouvelle étude n'a montré aucune différence entre les groupes lorsque les chercheurs ont comparé la probabilité que le cœur reparte ou que les patients soient vivants au moment de l'admission ou de la sortie de l'hôpital.

Le résultat le plus important de notre étude était que les données issues d'essais de bonne qualité sont insuffisantes pour répondre à notre question et pour appuyer une recommandation sur l'utilisation de ces machines. Le corpus actuel de recherches comparant la compression thoracique mécanique par rapport à la compression manuelle n'est pas suffisant pour déterminer quelle technique est la meilleure. Très peu d'études ont été réalisées, et les études rapportées présentaient d'importants problèmes de conception. Ces études fournissaient des résultats qui sont contradictoires concernant l'efficacité de la compression thoracique mécanique pour améliorer la survie. Plusieurs essais randomisés à grande échelle conçus pour répondre à cette question sont actuellement en cours de réalisation, et ces résultats sont attendus dans les un à deux ans à venir.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves issues d'ECR chez les humains sont insuffisantes pour conclure que la compression thoracique mécanique pendant la réanimation cardio-pulmonaire suite à un arrêt cardiaque soit associée à des effets bénéfiques ou délétères. Cette revue n'appuie pas l'utilisation généralisée de dispositifs mécaniques dans la compression thoracique pendant les événements cardiaques. Davantage d'ECR mesurant et décrivant le processus de RCP dans les deux bras sont nécessaires afin de clarifier les bénéfices potentiels pouvant être dérivés de cette intervention.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Ceci est la première mise à jour de la revue Cochrane sur les dispositifs de compression thoracique mécanique publiée en 2011 (Brooks 2011) . Il a été suggéré que les appareils de compression thoracique mécanique pourraient améliorer l'efficacité de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP).

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité de la compression thoracique mécanique par rapport à la compression manuelle standard en matière de survie sans dommages neurologiques chez des patients victimes d'arrêt cardiaque.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL ; 2013, numéro 12), MEDLINE Ovid (de 1946 à la 1ère semaine de janvier 2013), EMBASE (de 1980 à la 2ème semaine de janvier 2013), Science Citation abstracts (de 1960 au 18 novembre 2009), Science Citation Index-Expanded (SCI-EXPANDED) (de 1970 au 11 janvier 2013) sur Thomson Reuters Web of Science, les résumés en biotechnologie et en ingénierie biologique (de 1982 au 18 novembre 2009), Conference Proceedings Citation Index–Science (CPCI-S) (de 1990 au 11 janvier 2013) et clinicaltrials.gov (2 août 2013). Nous n'avons appliqué aucune restriction concernant la langue. Des experts et des fabricants de dispositifs de compression thoracique mécanique ont été contactés.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés (ECR), les ECR en grappes et les études quasi randomisées comparant la compression thoracique mécanique par rapport à la compression thoracique manuelle dans la RCP chez des patients victimes d'un arrêt cardiaque non traumatique.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont extrait les données de manière indépendante ; les divergences entre les auteurs ont été résolues par consensus ou par un troisième auteur de la revue lorsqu'un consensus n'a pu être atteint. La méthodologie des études sélectionnées a été évaluée par un seul auteur pour le risque de biais. Le critère de jugement principal était la survie à la sortie de l'hôpital avec un bon résultat neurologique. Nous avions prévu d'utiliser RevMan 5 (version 5.2., Centre Cochrane nordique) et la méthode de DerSimonian & Laird (modèle à effets aléatoires) pour fournir une estimation combinée du risque relatif (RR) avec intervalles de confiance à 95 % (IC à 95 %), si les données le permettaient.

Résultats principaux: 

Deux nouvelles études ont été incluses dans cette mise à jour. Six essais au total, portant sur les données de 1166 participants, ont été inclus dans la revue. La qualité globale des études incluses était faible, et une hétérogénéité clinique significative était observée. Une seule étude (N=767) rapportait la survie à la sortie de l'hôpital avec une bonne fonction neurologique (définie comme un score de un ou deux sur l'échelle CPC des catégories de performance cérébrale), et montrait une survie inférieure avec la compression thoracique mécanique par rapport à la compression thoracique manuelle (RR de 0,41, IC à 95% de 0,21 et 0,79). Les données issues de quatre études ont mis en évidence une augmentation du retour de la circulation sanguine spontanée, et les données issues de deux études ont mis en évidence une augmentation de la survie à l'admission à l'hôpital avec la compression thoracique mécanique par rapport à la compression thoracique manuelle, mais aucune des estimations individuelles n'a atteint une signification statistique. L'hétérogénéité clinique prononcée entre les études a empêché toute estimation combinée des effets.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.