Distension arthrographique contre la capsulite rétractile (épaule gelée)

Ce résumé d'une revue Cochrane présente les connaissances actuelles issues de la recherche sur les effets de la distension arthrographique en capsulite rétractile. Chez les personnes atteintes de capsulite rétractile,

se soumettre à une distension avec stéroïdes et solution saline, par rapport à un placebo (distension fictive) :

- Pourrait améliorer la douleur à trois semaines.
- Pourrait améliorer l’incapacité à trois, six et douze semaines.

se soumettre à une distension avec stéroïdes et solution saline, par rapport à une injection ordinaire de stéroïdes :

- n’entraînerait aucune différence en termes de douleur et d’incapacité.

Souvent, nous ne disposons pas d’informations précises concernant les effets secondaires et les complications. Les effets secondaires mineurs potentiels peuvent inclure la douleur ou la claustrophobie au moment de la procédure et des bruits de liquide dans l’épaule.

Qu’est-ce que la capsulite rétractile et qu’est-ce que la distension arthrographique ?

La capsulite rétractile est également appelée « épaule gelée » ou « épaule raide douloureuse ». En fait, la raideur et la douleur sont telles que le patient éprouve des difficultés pour bouger son épaule normalement. Parfois, en raison de la perte de mouvement de l’épaule, le patient a l’impression que son épaule est gelée. On estime qu’elle est due à la formation de tissus ressemblant à une cicatrice (adhésions) sur l’articulation de l’épaule. La distension arthrographique est une procédure consistant à injecter un liquide dans l’articulation de l’épaule pour briser les adhésions qui peuvent restreindre le mouvement de l’épaule et entraîner l’incapacité. Selon le traitement, le liquide peut contenir une solution saline ou des stéroïdes.

Meilleure estimation de l’effet chez les personnes souffrant de capsulite rétractile se soumettant à une distension arthrographique :

Douleur: trois semaines après le traitement, la douleur des patients a été améliorée de 2 points sur une échelle de 0 à 10. L’augmentation était comprise entre 1,1 et 3,5 sur une échelle de 1-10.

Incapacité : Une étude a conclu que trois semaines après le traitement, l’incapacité des patients avait diminué de 11 points sur une échelle de 0 à 100, avec un minimum de 4 et un maximum de 11 points sur une échelle de 0-100. Une autre étude a déterminé que l’incapacité avait été améliorée de 17 points. Cette amélioration était comprise entre 6 et 28 sur une échelle de 0-100.

Six semaines après le traitement, l’incapacité des patients a été améliorée de 46 points sur une échelle de 0 à 500. Cette amélioration était comprise entre 20 et 80 sur une échelle de 0-500.

Douze semaines après le traitement, l’incapacité des patients a été améliorée de 54 points sur une échelle de 0 à 500. Cette amélioration était comprise entre 15 et 95 sur une échelle de 0-500.

Les chiffres donnés sont notre meilleure estimation. Lorsque cela est possible, nous avons également présenté une fourchette puisqu'il existe 95 % de chance que l'effet réel du traitement se trouve compris dans cette fourchette.

Conclusions des auteurs: 

Il existe des preuves limitées (niveau « argent ») que la distension arthrographique avec une solution saline et des stéroïdes confère des bénéfices à court terme en termes de douleur, d’amplitude de mouvement et de fonction en capsulite rétractile. Il n’a pas été établi avec certitude si cette intervention est meilleure que des interventions alternatives.

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Contexte: 

La capsulite rétractile (épaule gelée ou épaule raide douloureuse) se caractérise par un déclenchement spontané d’une douleur à l’épaule accompagnée progressivement d’une raideur et d’une incapacité. C’est une maladie qui se guérit généralement spontanément mais a souvent une durée prolongée de deux ou trois ans.

Objectifs: 

Déterminer l’efficacité et la sécurité de la distension arthrographique de l’articulation gléno-humérale pour le traitement des adultes atteints de capsulite rétractile.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre du groupe de revue Cochrane sur les troubles musculo-squelettiques, CENTRAL, MEDLINE, CINAHL et EMBASE jusqu’en novembre 2006, sans restriction de date ou de langue.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés et des essais cliniques comparatifs comparant la distension arthrographique à un placebo ou à d’autres interventions.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué la qualité des études et extrait les données indépendamment.

Résultats principaux: 

Cinq essais ont été inclus, avec 196 patients. Un essai à trois bras (47 participants) comparait la distension arthrographique avec des stéroïdes et de l’air et la distension avec de l’air uniquement et l’injection de stéroïdes seule. Un essai (46 participants) comparait la distension arthrographique avec des stéroïdes et une solution saline à un placebo. Deux essais (45 et 22 participants) comparaient la distension arthrographique avec des stéroïdes à l’injection de stéroïdes seule. Un essai (36 participants) comparait la distension arthrographique avec des stéroïdes et une solution saline, plus de la physiothérapie à la physiothérapie seule. Les participants aux différents essais étaient similaires, mais la qualité et la consignation des données variaient entre les essais. Seul un essai présentait un risque de biais faible. Aucune méta-analyse n’a été effectuée.

L’essai à faible risque de biais a démontré que la distension avec une solution saline et des stéroïdes était plus bénéfique que le placebo en termes de douleur (nombre de patients à traiter pour obtenir un bénéfice (NNTB) = 2), de fonction (NNTB = 3) et d’amplitude de mouvement à trois semaines. Ce bénéfice a été maintenu à six et à 12 semaines uniquement pour un des deux scores mesurant la fonction (NPT = 3). Un deuxième essai avec un risque de biais élevé a également rapporté que la distension associée à la physiothérapie améliorait l'amplitude de mouvement et le pourcentage moyen d'amélioration de la douleur (mais pas le score de douleur) à huit semaines, par rapport à la physiothérapie seule. Trois essais supplémentaires, tous présentant un risque de biais élevé, ont rapporté des effets contradictoires et variables pour la distension arthrographique avec des stéroïdes, par rapport à la distension seule, et la distension arthrographique avec des stéroïdes par rapport à l’injection intra-articulaire de stéroïdes. Les essais ont rapporté un petit nombre d’effets indésirables mineurs ; principalement de la douleur pendant et après la procédure.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.