Utilisation de la progestérone pour traiter le travail prématuré

L'accouchement prématuré est associé à différents problèmes médicaux pour le nouveau-né, y compris le décès et des problèmes de santé à long terme. Les parents de bébés prématurés peuvent souffrir d'un bouleversement affectif ; les coûts économiques sont élevés pour les systèmes de santé. Différents médicaments ont été utilisés pour retarder le début du travail et prévenir l'accouchement prématuré, sans grand succès. Certains de ces médicaments ont des effets secondaires. La progestérone est une hormone connue pour inhiber l'activité utérine et maintenir l'utérus au repos jusqu'à l'accouchement. Les médicaments qui imitent cette hormone (agents progestationnels) ont été utilisés au début des années 1950, mais l'intérêt à leur endroit s'est émoussé. De nouveaux essais sur l'utilisation des agents progestationnels pour la prévention et le traitement de l'accouchement prématuré ont récemment été publiés. Cette revue de la littérature a identifié huit essais contrôlés randomisés portant sur 563 femmes, mais les données de seulement sept études sur un total de 538 femmes présentant un risque d'accouchement prématuré ou un début de travail prématuré à membranes intactes ont fourni des données pour cette revue mise à jour. Quatre essais ont comparé l'utilisation d'agents progestationnels et d'un placebo chez des femmes simultanément traitées avec un autre médicament destiné à réduire les contractions utérines (agent tocolytique). Dans les quatre autres essais, la progestérone a été utilisée seule et comparée à un autre agent tocolytique ou à un placebo. Des preuves limitées suggèrent que l'utilisation d'une progestérone comme traitement associé pourrait réduire les accouchements prématurés à moins de 37 semaines de gestation et augmenter le poids de naissance. Il n'existe pas suffisamment de preuves issues des sept études de petite taille ayant fourni des données pour conseiller l'utilisation d'agents progestationnels en tant qu'agents tocolytiques pour les femmes présentant un travail prématuré.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves sont insuffisantes pour conseiller l'utilisation d'agents progestationnels comme tocolytiques pour les femmes présentant un travail prématuré.

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Contexte: 

La prématurité n'est pas seulement la principale cause de morbidité et de mortalité périnatales, mais est associée à des troubles à long terme. Les études sur différents agents tocolytiques ont donné des résultats hétérogènes avec un effet limité sur le prolongement de la durée de la grossesse et des données insuffisantes pour confirmer un effet bénéfique avéré sur la morbidité ou la mortalité néonatale. La progestérone est connue pour son effet inhibiteur sur la contractilité utérine et pourrait jouer un rôle central dans la continuation de la grossesse jusqu'à l'accouchement.

Objectifs: 

Déterminer si l'utilisation d'agents progestationnels est efficace en traitement ou en traitement associé pour les femmes présentant un risque d'accouchement prématuré ou un début de travail prématuré dont les membranes sont intactes.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la grossesse et l'accouchement (le 31 août 2013), CENTRAL (Bibliothèque Cochrane 2013, numéro 10), MEDLINE (de 1966 au 31 août 2013) et EMBASE (de 1974 au 31 août 2013). Nous avons vérifié les listes de références bibliographiques de toutes les études incluses afin de trouver des études supplémentaires et pris contact avec les auteurs et l'industrie pharmaceutique.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés comparant les agents progestationnels, administrés seuls ou en association avec d'autres tocolytiques, à un groupe témoin recevant un autre tocolytique, un placebo ou aucun traitement, pour le traitement de l'accouchement prématuré.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment extrait les données et évalué la qualité méthodologique des essais.

Résultats principaux: 

Huit études ont été incluses dans cette revue, portant sur 563 femmes, mais seuls sept études, impliquant 538 femmes, ont fourni des données pour les analyses. Certaines données suggèrent que l'utilisation d'agents progestationnels résulte en une réduction des accouchements prématurés à moins de 37 semaines de gestation et une augmentation du poids de naissance. L'utilisation d'agents progestationnels pourrait également réduire la fréquence des contractions utérines, prolonger la grossesse et limiter le rapetissement de la longueur cervicale. Cependant, l'analyse a été limitée par le nombre relativement petit d'études disponibles. La puissance de la méta-analyse était également limitée par les différents types, doses et voies d'administration de progestérone.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.