Aucune donnée n'étaye l'utilisation de médicaments antiviraux à titre préventif chez les patients subissant une transplantation du foie pour cause d'infection par le virus de l'hépatite C

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On ne sait pas si un traitement antiviral est indiqué chez les patients subissant une transplantation hépatique pour cause de maladie chronique du foie causée par le virus de l'hépatite C (VHC) et incompatible avec la survie à long terme. Nous avons effectué une revue Cochrane des essais cliniques randomisés afin d'évaluer les bénéfices et les effets indésirables des différents traitements antiviraux utilisés pour prévenir la récidive de l'hépatopathie chronique due à une infection par le VHC. Au total, 477 patients ayant bénéficié d'une greffe du foie pour cause d'infection chronique par le VHC avaient été randomisés dans onze essais avec des interventions et des contrôles divers. La proportion du génotype I (un sous-type particulièrement difficile à traiter) variait entre 49 % à 88 % dans les cinq essais qui rendaient compte du génotype. Seuls un ou deux essais ont été inclus pour chaque comparaison. Tous les essais présentaient un risque élevé d'erreur systématique (biais). Il n'y avait pas de différence statistiquement significative quant à la survie du patient, à la survie du greffon hépatique (c.-à-d. la nécessité d'une retransplantation) ou l'incidence de l'hépatopathie chronique due à une réinfection par le VHC. Aucun des essais ne rendait compte de la décompensation hépatique, du non-fonctionnement primaire du greffon (échec de la greffe avant que le foie greffé commence à fonctionner), de la durée de séjour en unité de soins intensifs, de la durée d'hospitalisation ou de la qualité de vie. Dans aucune des comparaisons il n'avait été fait état d'évènements indésirables mettant en cause le pronostic vital. Dans les différentes comparaisons, il avait fallu réduire la dose chez jusqu'à 91 % des patients et arrêter le traitement chez jusqu'à 36 % des patients en raison d'événements indésirables ou parce que le patient avait choisi d'arrêter le traitement. En raison du nombre limité de patients et de critères de résultat observés, ainsi que des erreurs systématiques des essais, il n'est pas possible de prendre position pour on contre les antiviraux prophylactiques chez les patients subissant une greffe du foie. De nouveaux essais cliniques randomisés présentant un faible risque d'erreurs aléatoires ou d'erreurs systématiques seront nécessaires pour évaluer chez ces patients les avantages en termes de survie à long terme conférés par les différentes options de traitement.

Conclusions des auteurs: 

On ne dispose actuellement d'aucun élément permettant de recommander un traitement antiviral prophylactique pour prévenir la récurrence de l'infection par le VHC, que ce soit en cas de transplantation hépatique primaire ou de re-transplantation. De nouveaux essais cliniques randomisés, de méthodologie et de durée de suivi appropriées, sont nécessaires.

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Contexte: 

On ne sait pas si un traitement antiviral prophylactique est indiqué chez les patients subissant une transplantation hépatique pour cause d'infection par le virus de l'hépatite C (VHC) chronique décompensée.

Objectifs: 

Comparer les avantages et les inconvénients de différents traitements anti-viraux prophylactiques destinés aux patients subissant une transplantation hépatique pour cause d'infection chronique par le VHC.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais contrôlés du groupe Cochrane sur les affections hépato-biliaires, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) in The Cochrane Library, MEDLINE, EMBASE et Science Citation Expanded , jusqu'à août 2010.

Critères de sélection: 

Uniquement les essais cliniques randomisés, quels que soient la langue utilisée, la mise en aveugle et le statut de publication, comparant différentes thérapies antivirales prophylactiques (seules ou en combinaison) dans le traitement prophylactique de patients subissant une transplantation hépatique pour cause d'infection chronique par le VHC.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont recueilli les données de façon indépendante. Nous avons calculé le risque relatif (RR) ou la différence moyenne (DM) ou le rapport de risque (HR), avec intervalles de confiance (IC) à 95 %, à l'aide des modèles à effet fixe et à effets aléatoires, sur la base d'une analyse des cas disponibles.

Résultats principaux: 

Au total, 477 patients ayant bénéficié d'une greffe du foie pour cause d'infection chronique par le VHC avaient été randomisés dans onze essais à des interventions et contrôles divers. La proportion du génotype I variait entre 49 % à 88 % dans les cinq essais qui rendaient compte du génotype. Seuls un ou deux essais ont été inclus pour chaque comparaison. Tous les essais présentaient un risque de biais élevé. Il n'y avait pas de différences significatives dans la survie des patients, le rejet de greffe, la re-transplantation ou la récurrence du VHC entre les groupes d'intervention et de contrôle, dans aucune des comparaisons ayant rendu compte de ces critères de résultat. Aucun des essais n'avait rendu compte de la décompensation hépatique, du non-fonctionnement primaire du greffon, de la durée de séjour en unité de soins intensifs, de la durée d'hospitalisation ou de la qualité de vie. Aucun événement indésirable mettant en cause le pronostic vital n'a été signalé dans aucun groupe de comparaison. Dans les différentes comparaisons, il avait fallu réduire la dose chez jusqu'à 91 % des patients et arrêter le traitement chez jusqu'à 36 % des patients en raison d'événements indésirables ou parce que le patient avait choisi d'arrêter le traitement.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.