Massage utérin dans la prévention de l'hémorragie du post-partum

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Le saignement des voies génitales après un accouchement (hémorragie du post-partum) est une cause majeure de mortalité et de morbidité maternelles dans les régions défavorisées et ayant un manque d'accès aux soins de santé. C'est la principale cause de décès maternel en Afrique subsaharienne et en Égypte ; elle est pourtant facilement évitable. Dans ces régions, la malnutrition, le paludisme et l'anémie s'ajoutent au risque sanitaire. Les saignements abondants juste après ou dans les 24 heures suivant l'accouchement sont très courants. Ils peuvent résulter de l'incapacité de l'utérus à se contracter après l'accouchement (atonie utérine), d'une rétention du placenta, d'une inversion ou d'une rupture de l'utérus et de lacérations cervicales, vaginales ou périnéales.

Dans les milieux favorisés, l'efficacité de la prise en charge active de l'expulsion du placenta, ou délivrance, dans la réduction des pertes sanguines a été démontrée.

Ces milieux bénéficient également d'installations de réanimation, de transfusion sanguine et d'interventions chirurgicales. La déclaration commune de 2004 de la Confédération internationale des sages-femmes et de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique recommande le massage systématique de l'utérus après l'expulsion du placenta pour favoriser la contraction. Le massage utérin consiste à prodiguer, de façon répétée, des massages ou des mouvements de compression doux effectués avec une main sur le bas du ventre de la femme afin de stimuler la contraction de l'utérus.

Cette analyse documentaire porte sur un essai contrôlé dans lequel 200 femmes avaient été réparties de façon randomisée dans deux groupes, l'un bénéficiant d'un massage utérin et l'autre non, après la prise en charge active de la délivrance, qui incluait l'administration systématique d'ocytocine.

Le massage utérin effectué toutes les 10 minutes pendant 60 minutes après l'accouchement a réduit de façon efficace les pertes sanguines et l'administration d'utérotoniques supplémentaires, d'environ 80 %. Le nombre de femmes perdant plus de 500 ml de sang a également été divisé par deux. Deux femmes dans le groupe témoin et aucune dans le groupe bénéficiant du massage utérin ont nécessité des transfusions sanguines.

Cette étude avait un échantillon de taille réduite ; les intervalles de confiance étaient donc larges. Le risque de biais pour l'évaluation des pertes de sang a été minimisé par l'utilisation d'une mesure objective directe.

Les inconvénients du massage sont le temps consacré par le personnel et l'inconfort causé aux femmes.

Conclusions des auteurs: 

La présente analyse documentaire va dans le sens de la déclaration conjointe de 2004 de la Confédération internationale des sages-femmes et de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique sur la prise en charge de la délivrance, selon laquelle le massage utérin après l'expulsion du placenta est conseillé pour la prévention de la PPH. Néanmoins, compte tenu des limitations du seul essai pris en compte, des essais menés à grande échelle et visant à évaluer avec précision l'efficacité du massage utérin répété, associé ou non à l'administration d'utérotoniques, sont nécessaires.

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Contexte: 

L'hémorragie du post-partum (PPH) (saignement des voies génitales après l'accouchement) est une cause majeure de mortalité et de morbidité maternelles, en particulier dans les régions en voie de développement. Dans ces régions, la malnutrition, le paludisme et l'anémie peuvent aggraver les effets du PPH. Outre les méthodes connues classiques pour prévenir et traiter la PPH, il est nécessaire d'élaborer des techniques simples et peu coûteuses pouvant être utilisées dans les régions défavorisées pour prévenir ou traiter la PPH.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité du massage utérin après l'accouchement et/ou avant ou après l'expulsion du placenta afin de réduire les pertes sanguines post-partum, ainsi que la morbidité et la mortalité associées.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (mars 2008), le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library, 2007, numéro 2) et PubMed (de 1966 à juin 2007).

Critères de sélection: 

Tous les essais comparatifs randomisés publiés, non publiés et en cours comparant le massage utérin seul ou associé à des utérotoniques avant ou après l'expulsion du placenta, ou les deux, à l'absence de massage.

Recueil et analyse des données: 

Les deux auteurs ont extrait les données indépendamment en utilisant la grille de lecture.

Résultats principaux: 

Un essai comparatif randomisé portant sur 200 femmes réparties de façon randomisée dans deux groupes, l'un bénéficiant d'un massage utérin et l'autre non, après la prise en charge active de la délivrance. Le nombre de femmes dont les pertes sanguines étaient supérieures à 500 ml était faible, avec des intervalles de confiance larges et aucune différence statistiquement significative (risque relatif (RR) 0,52, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,16 à 1,67). Aucun cas de rétention placentaire n'a été signalé dans aucun des groupes. La perte sanguine moyenne 30 minutes après l'inclusion était plus basse dans le groupe bénéficiant du massage utérin (différence moyenne (DM) -41,60, IC à 95 % -75,16 à -8,04) et 60 minutes après l'inclusion (DM -77,40, IC à 95 % -118,71 à -36,09 ml). L'administration d'utérotoniques supplémentaires a été nettement moins fréquente dans le groupe bénéficiant du massage utérin (RR 0,20, IC à 95 % 0,08 à 0,50). Deux transfusions sanguines ont été administrées dans le groupe témoin.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.