Compétences en résolution de problèmes dans le traitement de la schizophrénie

Souvent, les patients souffrant de schizophrénie n'ont pas la capacité de résoudre les problèmes de la vie quotidienne et de gérer les événements stressants. Ces déficiences peuvent affecter leur capacité à vivre de façon indépendante et contribuer à une incapacité et une qualité de vie insatisfaisante. La thérapie de résolution de problèmes est une intervention psychologique conçue pour améliorer la capacité des patients schizophrènes à affronter les problèmes de façon systématique, et cette thérapie peut être utilisée en complément des médicaments antipsychotiques et d'autres interventions de soutien.

La thérapie de résolution de problèmes comprend plusieurs étapes clés : (i) faire le lien entre symptômes et problèmes, (ii) définir les problèmes, (iii) fixer des objectifs atteignables, (iv) générer et choisir les solutions les plus favorables, (v) mettre en œuvre les solutions les plus favorables et (vi) évaluer les résultats de cette solution. Si la gestion plus efficace des problèmes quotidiens réduit le stress, il est possible que le risque de rechute ou d’exacerbation des symptômes diminue.

Nous avons évalué l'efficacité de la thérapie de résolution de problèmes par rapport à d'autres thérapies comparables ou à des soins de routine chez les patients schizophrènes. Nous avons inclus trois petits essais randomisés. Les résultats généraux n’étaient pas concluants et n’apportaient pas de preuves d’un avantage significatif de la résolution de problèmes en termes d'hospitalisation, d'état mental, de comportement ou de compétences sociales. Nous ne sommes pas en mesure, sur la base des résultats de cette revue, de recommander ou de déconseiller l'utilisation des compétences de résolution de problèmes en tant que traitement supplémentaire chez les patients schizophrènes.

Conclusions des auteurs: 

Nous n'avons pas identifié suffisamment de preuves pour confirmer ou réfuter les bénéfices de la thérapie de résolution de problèmes en tant que traitement supplémentaire chez les patients schizophrènes. Ces études portaient sur un effectif réduit, et la qualité de notification des méthodes et des résultats était préoccupante. Davantage d'essais documentant correctement les méthodes utilisées pour minimiser le biais, présentant une puissance statistique adéquate et rapportant des critères de jugement validés, fiables et cliniquement significatifs sont nécessaires afin de fournir des preuves solides de nature à orienter les politiques et la pratique.

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Contexte: 

Les symptômes sévères et durables de la schizophrénie sont souvent la cause d’une lourde incapacité. Le stress environnemental, tel que les événements de la vie et les problèmes pratiques auxquels les gens font face quotidiennement, peut exacerber les symptômes de la schizophrénie. Les déficiences en matière de résolution de problèmes chez les patients schizophrènes affectent leur fonctionnement indépendant et interpersonnel et altèrent leur qualité de vie. Par conséquent, des thérapies telles que la thérapie de résolution de problèmes ont été développées pour améliorer les compétences en résolution de problèmes des patients schizophrènes.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité de la thérapie de résolution de problèmes par rapport à d'autres thérapies comparables ou à des soins de routine chez les patients schizophrènes.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la schizophrénie (septembre 2006) qui est basé sur des recherches régulières issues de BIOSIS, CENTRAL, CINAHL, EMBASE, MEDLINE et PsycINFO. Les références bibliographiques de toutes les études pertinentes ont été examinées afin d’identifier d’autres essais.

Critères de sélection: 

Tous les essais cliniques randomisés qui comparaient une thérapie de résolution de problèmes à d'autres thérapies comparables ou à des soins de routine ont été inclus.

Recueil et analyse des données: 

Les données ont été extraites indépendamment. Pour les données dichotomiques homogènes, nous avons calculé les effets aléatoires, le risque relatif (RR), les intervalles de confiance (IC) à 95 % et, lorsque c'était possible, le nombre de sujets à traiter (NST) sur une base d'intention de traiter. Pour les données continues, nous avons calculé les différences moyennes pondérées (DMP) en utilisant un modèle statistique à effets aléatoires.

Résultats principaux: 

Nous n’avons inclus que trois petits essais (n = 52) qui évaluaient la résolution de problèmes par rapport à des soins de routine, une formation aux capacités d’adaptation ou une interaction non spécifique. Beaucoup de critères de jugement étaient inutilisables car les données étaient mal documentées. Nous n'avons pas pu effectuer de méta-analyse. Les résultats globaux étaient limités et non concluants, sans différence significative entre les groupes de traitement en termes d’hospitalisation, d'état mental, de comportement, de compétences sociales ou d’arrêts prématurés. Aucune donnée n’était présentée concernant l'état global, la qualité de vie ou la satisfaction.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.