Interventions pour le traitement du diabète auto-immun latent de l'adulte (LADA)

Le LADA est une maladie qui ressemble au diabète de type 2 (diabète non insulinodépendant) mais qui est en fait un diabète de type 1 entraînant une insulinodépendance. Au Royaume-Uni, environ 3,6 % des patients qui semblent atteints de diabète de type 2 souffrent en fait de diabète de type 1, et certaines études suggèrent que sa prévalence est supérieure et que le traitement de ces patients devrait être différent de celui administré dans le diabète de type 2.
Nous avons identifié 15 publications (10 études) examinant 1 019 patients suivis au cours d'une période allant de trois mois à 10 ans. Nous avons observé une notification de mauvaise qualité et un effectif réduit dans un grand nombre de ces publications. Néanmoins, des preuves semblent indiquer que la sulfonylurée (glibenclamide ou glyburide, gliclazide) pourrait entraîner une insulinodépendance plus rapide et est moins efficace que l'insuline pour contrôler la glycémie. Par conséquent, les résultats de cette revue suggèrent que ce médicament ne devrait pas être utilisé en traitement de première intention chez les patients atteints de LADA. En outre, une combinaison d'insuline et de vitamine D ou de plantes chinoises pourrait être plus efficace que l'insuline seule pour maintenir la production naturelle d'insuline. L'acide glutamique décarboxylase (AGD65) pourrait également être efficace pour maintenir la production naturelle d'insuline. Néanmoins, aucune preuve concluante n'indique que l'une des autres méthodes de traitement était supérieure aux autres. Les études examinant des agents oraux ou de l'insuline ne rapportaient aucun événement indésirable caractérisé par une crise hypoglycémique sévère.

Cette revue témoigne des premiers pas de la recherche en matière de traitement optimal du LADA. Ses résultats sont limités par une faible qualité de notification, des effectifs réduits, une absence de définition commune du LADA et de nombreuses études portant sur différents groupes ethniques (Chine, Japon, Cuba, Royaume-Uni, Suède) et différents systèmes de santé.
Aucune des publications ne documentait les complications du diabète, la qualité de vie liée à la santé, les coûts ou l'utilisation des services de santé. Toutes les publications sauf une rapportaient une absence de décès.
En résumé, cette revue démontre que l'insulinothérapie pourrait être préférable à l'administration de sulfonylurée, mais peu de preuves sont disponibles concernant d'autres formes de traitement. D'autres études sont nécessaires et devront définir clairement le LADA, examiner des critères de jugement importants pour les patients et utiliser une méthode commune pour mesurer le taux de peptide C stimulé (un marqueur de la production naturelle d'insuline reflétant l'amélioration de la fonction des cellules bêta du pancréas).

Conclusions des auteurs: 

Deux études indiquaient que la SU entraînait une insulinodépendance plus rapide, et une méta-analyse de quatre études présentant une hétérogénéité considérable révélait un contrôle métabolique moins efficace sous SU que sous insuline chez les patients atteints de LADA. Une étude montrait que la combinaison vitamine D + insuline pourrait protéger les cellules bêta pancréatiques dans le LADA. Il a été suggéré que de nouveaux traitements tels que l'AGD65 à certaines doses (20 μg) permettaient de maintenir les niveaux de peptide C à jeun et stimulé. Néanmoins, aucune preuve significative ne permet de recommander ou de déconseiller d'autres types de traitements dans le LADA.

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Contexte: 

Le diabète auto-immun latent de l'adulte (LADA) est un diabète de type 1 d'évolution lente.

Objectifs: 

Comparer les interventions utilisées dans le traitement du LADA.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des études ont été identifiées en effectuant des recherches dans des bases de données électroniques et des recherches manuelles, en examinant les actes de congrès et en consultant des experts. Les dernières recherches ont été effectuées en décembre 2010.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) et les essais cliniques comparatifs (ECC) évaluant des interventions utilisant des anticorps dans le traitement du LADA ou du diabète de type 2 ont été inclus.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de manière indépendante, extrait les données et évalué le risque de biais. Les études ont été résumées au moyen de méta-analyses ou de méthodes descriptives.

Résultats principaux: 

Les recherches ont permis d'identifier 13 306 références. Quinze publications (dix études) portant sur 1 019 participants suivis au cours d'une période allant de trois mois à 10 ans (1 060 participants randomisés) ont été incluses. Toutes les études présentaient un risque élevé de biais. La combinaison sulfonylurée (SU) + insuline n'était pas significativement plus efficace que l'insuline seule pour améliorer le contrôle métabolique à trois mois (une étude, n = 15) et à 12 mois (une étude, n = 14) de traitement et de suivi. La SU (avec ou sans metformine) était moins efficace que l'insuline seule pour contrôler le métabolisme (différence moyenne du taux d'hémoglobine A1c glycosylée (HbA1c) entre l'inclusion et la fin de l'étude, pour l'insuline par rapport au traitement oral : - 1,3% (intervalle de confiance (IC) à 95% entre -2,4 et -0,1 ; P = 0,03, 160 participants, quatre études, suivi/durée du traitement : 12, 30, 36 et 60 mois ; mais l'hétérogénéité était considérable). De plus, des preuves indiquaient que la SU entraînait une insulinodépendance plus rapide (30 % des patients du groupe de la SU devaient prendre de l'insuline à deux ans, contre 5 % dans le groupe des soins standard (P < 0,001)) ; le taux de patients classés dans la catégorie des insulinodépendants était de 64 % (groupe de la SU) et de 12,5 % (groupe de l'insuline, P = 0,007). Aucune intervention n'avait d'impact sur le taux de peptide C à jeun, mais l'insuline était plus efficace que la SU pour maintenir les niveaux de peptide C stimulé (une étude, différence moyenne de 7,7 ng/ml (IC à 95 %, entre 2,9 et 12,5)). Lors du suivi de l'AGD65 (acide glutamique décarboxylase formulé avec de l'hydroxyde d'aluminium) à cinq ans, les améliorations des niveaux de peptide C à jeun et stimulé (groupe recevant 20 μg) persistaient au bout de cinq ans. Le suivi à court terme (trois mois) dans une étude (n = 74) utilisant des remèdes chinois ne révélait pas de différence significative en termes d'amélioration des taux de peptide C à jeun par rapport à l'insuline seule (0,07 µg/l (IC à 95 %, entre -0,05 et 0,19)). Une étude combinant de la vitamine D à de l'insuline rapportait des niveaux stables de peptide C à jeun dans le groupe de la vitamine D, mais une réduction des niveaux de peptide C à jeun (368 à 179 pmol/l, P = 0,006) dans le groupe de l'insuline seule lors d'un suivi à 12 mois. Les études étaient difficilement comparables car elles présentaient une hétérogénéité significative et utilisaient différents critères de sélection. Aucune information n'était disponible concernant la qualité de vie liée à la santé, les complications du diabète, les coûts, l'utilisation des services de santé et la mortalité, et des preuves limitées concernant les événements indésirables (les études examinant des agents oraux ou de l'insuline ne rapportaient aucun événement indésirable caractérisé par un épisode hypoglycémique sévère).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.