Opioïdes contre la douleur neuropathique

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Les opioïdes, des antalgiques comme la morphine, sont efficaces pour le traitement de la douleur à long terme due à une lésion nerveuse. La douleur neuropathique, due à une lésion nerveuse, est souvent difficile à diagnostiquer et à traiter. L'utilisation d'opioïdes (des analgésiques forts comme la morphine) pour traiter la douleur neuropathique est controversée et soulève des inquiétudes quant à l'addiction et à l'idée selon laquelle ce type de douleur ne répond pas toujours bien aux opioïdes. Les auteurs de la revue ont recherché des essais à court et à moyen terme. Ils ont obtenu des résultats contrastés sur l'efficacité de l'utilisation à court terme d'opioïdes. Les essais à moyen terme démontrent que les opioïdes sont efficaces pour les sous-types de douleur neuropathique étudiés et pour la durée relativement courte des études publiées. Les effets secondaires, comme des nausées, des étourdissements et la somnolence, étaient courants mais pas dangereux.

Conclusions des auteurs: 

Les études à court terme ne fournissent que des preuves équivoques concernant l'efficacité des opioïdes en termes de réduction de l'intensité de la douleur neuropathique, alors que les études à moyen terme démontrent que les opioïdes sont significativement plus efficaces que le placebo, ce qui semble être cliniquement important. Les événements indésirables rapportés pour les opioïdes sont fréquents mais pas dangereux. D'autres essais contrôlés randomisés sont nécessaires pour établir l'efficacité à long terme, la sécurité (y compris une potentielle addiction) et les effets sur la qualité de vie.

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Contexte: 

L'utilisation d'opioïdes contre la douleur neuropathique reste controversée. Les études sont de petite taille, ont produit des résultats équivoques et n'ont pas déterminé le rapport risque/bénéfice à long terme de ce traitement.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et la sécurité des antagonistes des opioïdes pour le traitement de la douleur neuropathique.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons recherché des articles (indépendamment de la langue de rédaction) dans le registre Cochrane des essais contrôlés (2ème trimestre 2005), MEDLINE (de 1966 à juin 2005) et EMBASE (de 1980 à 2005, semaine 27) et examiné les références bibliographiques des revues et des articles identifiés.

Critères de sélection: 

Les essais dans lesquels des agonistes opioïdes étaient administrés pour traiter la douleur neuropathique centrale ou périphérique, de toute étiologie, où des instruments homologués était utilisés pour évaluer la douleur et rapportant les événements indésirables ont été inclus. Les études dans lesquelles des médicaments autres que des opioïdes étaient associés à des opioïdes ou dans lesquelles les opioïdes étaient administrés par voie épidurale ou intrathécale ont été exclues.

Recueil et analyse des données: 

Les données ont été extraites par deux investigateurs indépendants et comprenaient des variables démographiques, des diagnostics, des interventions, l'efficacité et les effets indésirables.

Résultats principaux: 

Vingt-trois essais satisfaisaient aux critères d'inclusion et ont été classés en tant que court terme (moins de 24 heures ; n = 14) ou moyen terme (médiane = 28 jours ; plage = huit à 70 jours ; n = 9). Les essais à court terme présentaient des résultats contradictoires. En revanche, les neuf essais à moyen terme ont mis en évidence l'efficacité des opioïdes contre la douleur neuropathique spontanée. Une méta-analyse de sept études à moyen terme a démontré des scores d'intensité de la douleur après les opioïdes sur une échelle visuelle analogue après le traitement, inférieurs de 13 points sur une échelle de 0 à 100 par rapport au placebo (intervalle de confiance à 95 % entre -16 et -9 ; P < 0,00001). Les effets indésirables les plus courants étaient les nausées (33 % pour les opioïdes versus 9 % pour le groupe témoin : nombre de sujets à traiter pour observer un effet nuisible du traitement (NNN) 4,2) et la constipation (33 % pour les opioïdes versus 10 % pour le groupe témoin : NNN 4,2), suivis par la somnolence (29 % pour les opioïdes versus 12 % pour le groupe témoin : NNN 6,2), les étourdissements (21 % pour les opioïdes versus 6 % pour le groupe témoin : NNN 7,1) et les vomissements (15 % pour les opioïdes versus 3 % pour le groupe témoin : NNN 8,3). Lorsque cette donnée était rapportée, 23 (11 %) des 212 participants ont arrêté prématurément l'étude en raison d'effets indésirables pendant le traitement par opioïdes versus neuf (4 %) des 202 participants recevant le placebo.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.