La supplémentation en vitamine A pour les mères qui allaitent

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

Bien que la quantité de la vitamine A dans le lait maternel des mères bien nourries soit suffisante pour répondre aux besoins de leurs enfants, cela pourrait ne pas être le cas pour les mères appartenant à des populations où il y a carence en vitamine A. C'est pourquoi des essais ont examiné si on pouvait améliorer la santé et la survie des mères et de leurs bébés en donnant aux mères une supplémentation mono-dose de vitamine A peu après la naissance, ou bien du bêta-carotène pendant de longues périodes. Dix des 12 essais de cette revue ont comparé une dose unique de vitamine A à un placebo, et un essai portait sur une supplémentation en bêta-carotène prise par les femmes pendant neuf mois après la naissance. Deux études comparaient une dose plus élevée à une plus faible dose de vitamine A. Aucun des essais n'a pu montrer l'effet sur la mortalité infantile et une seule petite étude a constaté une amélioration de la santé des nourrissons. Aucun des essais n'a pu montrer un effet sur ​​la mortalité ou la morbidité maternelles. Après une supplémentation à dose unique de vitamine A, une amélioration significative a été observée pour le rétinol sérique maternel, le rétinol dans le lait maternel et les réserves de vitamine A dans le foie. Dans ces essais, la vitamine A n'a engendré aucun effet indésirable, mais il pourrait en être autrement pour les femmes et les bébés appartenant à des populations bien nourries.

Conclusions des auteurs: 

L'absence d'effet sur la mortalité et la morbidité de la mère et du nourrisson, à l'exception d'une certaine amélioration de la morbidité infantile dans une petite étude et de l'amélioration de la concentration maternelle en vitamine A, suggère que la supplémentation maternelle post-partum en vitamine A ne présente que des avantages limités.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Dans les populations où sévit la carence en vitamine A, la quantité de vitamine A est peut-être insuffisante au maintien de la santé maternelle et les niveaux dans le lait maternel ne peuvent pas suffire pour satisfaire aux besoins du nourrisson.

Objectifs: 

Évaluer les effets de la supplémentation maternelle post-partum en vitamine A sur la santé de la mère et de l'enfant.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (31 juillet 2010), LILACS (de 1982 à juillet 2010), Web of Science (de 1945 à juillet 2010) et Biological Abstracts (de 1998 à juillet 2010).

Critères de sélection: 

Des essais contrôlés randomisés évaluant les effets de la supplémentation en vitamine A chez les femmes en post-partum.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué les études.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus 12 essais à risque modéré de biais ayant enrôlé 25 465 couples mère-enfant et ayant comparé plusieurs doses post-partum (200 000 - 400 000 UI) de vitamine A ou 7,8 mg par jour de bêta-carotène à un placebo, à du fer ou à la non-supplémentation, ou ayant comparé un dosage plus élevé (400 000 UI) à un dosage plus faible (200 000 UI). Dans toutes les études, la majorité des nourrissons avaient été nourris partiellement au sein, au moins, pendant six mois.

La mère : nous n'avons observé aucun impact de la vitamine A sur la mortalité (deux essais incluant 9 126 femmes), la morbidité (un essai avec 50 femmes) ou les effets indésirables (sous-ensemble de 786 femmes d'un essai) chez la mère. Dans cinq essais, la vitamine A a renforcé la concentration du rétinol sérique à trois mois, le rétinol sérique et celle présente dans le lait maternel, mais ces améliorations ne sont généralement pas durables.

Le nourrisson : nous n'avons pas observé de différence significative pour la mortalité (RR 1,14 ; IC à 95 % 0,84 à 1,57 ; cinq essais ; 6 170 nourrissons) ou la morbidité (trois essais) infantile, sauf pour les épisodes de fièvre qui sont moins nombreux avec la vitamine A dans un essai de petite taille. Aucune différence significative dans le statut de vitamine A du nourrisson n'a été observée suite à la supplémentation maternelle en vitamine A (cinq essais).

Aucun effet bénéfique pour la santé maternelle ou infantile n'a été associé, dans deux essais, avec un dosage plus élevé de vitamine A.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.