L'utilisation d'analgésiques dans la douleur abdominale aiguë (DAA) n'empêche pas les découvertes cliniques et ne retarde pas le diagnostic.

L'utilisation d'analgésiques dans la DAA n'empêche pas les découvertes cliniques et ne retarde pas le diagnostic.

Les chirurgiens sont réticents à l'idée d'utiliser des analgésiques au cours du processus de diagnostic et de l'évaluation clinique des patients présentant une DAA lorsqu'il peut être nécessaire de pratiquer une intervention chirurgicale. Ils craignent généralement que l'analgésie n'empêche les découvertes cliniques et ne retarde le diagnostic. Certains rapports suggèrent que l'utilisation d'analgésiques opioïdes chez les patients atteints de DAA ne masque pas le tableau clinique et ne retarde pas le diagnostic.

La question examinée dans cette revue est donc la suivante : Les preuves disponibles sont-elles favorables à l'utilisation d'analgésiques opioïdes chez les patients atteints de DAA au cours du processus de diagnostic ?

L'objectif de cette revue est de déterminer si les preuves actuellement disponibles sont favorables à l'utilisation d'analgésiques opioïdes chez les patients atteints de DAA au cours du processus de diagnostic.

Des essais cliniques ont été effectués pour évaluer l'utilisation de n'importe quel schéma analgésique à base d'opioïdes, par rapport à un placebo, administré au cours du processus de diagnostic, avant la prise de décision, chez des sujets adultes des deux sexes atteints de DAA. Les critères de jugement examinés étaient les suivants : changement de l'intensité de la douleur, changement du niveau de confort du patient, temps nécessaire pour formuler le diagnostic, temps nécessaire pour opérer (le cas échéant), taux de décisions correctes, taux d'erreurs de traitement, séjour à l'hôpital et morbidité.

Conclusions des auteurs: 

L'utilisation d'analgésiques opioïdes au cours du diagnostic thérapeutique des patients atteints de DAA n'augmente pas le risque d'erreur de diagnostic ou d'erreur de décision concernant le traitement.

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Contexte: 

Pendant des décennies, chez les patients atteints de douleur abdominale aiguë (DAA), l'analgésie a été différée jusqu'à la formulation du diagnostic définitif de peur qu'elle ne masque les symptômes, ne génère un changement à l'examen physique ou ne fasse obstacle au diagnostic d'une maladie exigeant un traitement chirurgical. Cette stratégie a été remise en cause par certaines études qui ont montré que l'utilisation d'une analgésie au cours de l'évaluation initiale des patients atteints de DAA entraînait une réduction significative de la douleur sans affecter la précision diagnostique.

Objectifs: 

Déterminer si les preuves disponibles sont favorables à l'utilisation d'analgésiques opioïdes au cours du processus de diagnostic des patients atteints de DAA.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des essais ont été identifiés en consultant le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane, numéro 2, 2009), MEDLINE (de 1966 à 2009) et EMBASE (de 1980 à 2009). Un filtre a été appliqué à la recherche effectuée dans MEDLINE afin d'identifier des essais contrôlés randomisés (ECR) (avec les modifications appropriées pour la recherche dans EMBASE). Des essais ont également été identifiés en consultant des articles connexes. La recherche n'a fait l'objet d'aucune restriction de langue ou de statut de publication.

Critères de sélection: 

Tous les ECR publiés portant sur des patients adultes des deux sexes atteints de DAA et comparant tout schéma analgésique à base d'opioïdes à une absence d'analgésiques avant toute intervention, indépendamment des résultats.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs indépendants ont évalué les études identifiées au moyen de la recherche électronique. Les articles pertinents et en rapport avec les objectifs de l'étude ont été sélectionnés, et la version intégrale de chaque article a été obtenue en vue de leur évaluation en aveugle. L'assignation secrète, en particulier, a été considérée en tant que moyen de réduire les biais.

Les données recueillies dans les études ont fait l'objet d'un examen qualitatif et quantitatif à l'aide du logiciel statistique RevMan 5.0 de la Collaboration Cochrane. Après la méta-analyse, le test du Chi-2 a été utilisé pour évaluer l'hétérogénéité. En cas d'hétérogénéité clinique significative, les résultats combinés n'ont pas fait l'objet d'analyses statistiques. En cas d'hétérogénéité, le modèle à effets aléatoires a été utilisé pour la méta-analyse des résultats. Une analyse de sensibilité a également été appliquée en fonction de l'évaluation de la qualité méthodologique des études originales.

Résultats principaux: 

Huit études remplissaient les critères d'inclusion. Les différences liées à l'utilisation d'une analgésie opioïde ont été vérifiées au moyen des variables suivantes : changement de l'intensité de la douleur et changement du niveau de confort des patients.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.