Traitement par cryoplastie des maladies vasculaires périphériques

Les maladies artérielles périphériques résultent du rétrécissement ou de l'obstruction des principales artères des membres inférieurs, généralement causées par l'athérosclérose. La réduction du débit sanguin due à l'obstruction ou au rétrécissement de l'artère peut entraîner de la douleur lors de la marche ou devenir tellement sévère qu'elle peut menacer l'intégrité du membre inférieur. La chirurgie endovasculaire consiste à insérer, après ponction artérielle, un petit ballon dans l'artère touchée . Le ballonnet est ensuite gonflé pour ouvrir et dilater l'artère (angioplastie percutanée par ballonnet). Malheureusement l'artère se rétrécit souvent à nouveau au fil du temps, (resténose). La cryoplastie refroidit la paroi du vaisseau en même temps qu'est pratiquée l'angioplastie par ballonnet et peut réduire l'épaississement de la couche musculaire interne du vaisseau sanguin afin d'améliorer les résultats à long terme de l'angioplastie et de prévenir la resténose.

Le bénéfice de la cryoplastie par rapport à l'angioplastie à ballonnet classique n'a pas encore été définitivement établie car il existe peu d'essais contrôlés randomisés évaluant cette méthode. Les taux de réussite technique et les taux d'artères non bouchées (perméabilité primaire) par rapport à l'angioplastie classique observée dans sept essais (478 patients) n'étaient pas en cohérence. Les résultats à long terme, en particulier, doivent encore être évalués de manière exhaustive. Actuellement les données sont insuffisantes pour recommander l'utilisation systématique de la cryoplastie par rapport à celle de l'angioplastie par ballonnet conventionnelle dans le traitement de la maladie artérielle périphérique.

Conclusions des auteurs: 

Le bénéfice de la cryoplastie par rapport à l'angioplastie classique ne peut pas être établi car les essais contrôlés randomisés sont en petit nombre et leur qualité n'est pas suffisamment élevée. Les taux de succès techniques et les taux de perméabilité primaire observés dans ces essais ne sont pas en cohérence et ne suggèrent pas nécessairement un rôle d'avenir pour la cryoplastie dans le traitement de la MAP, mais ces taux ne peuvent pas être interprétés de manière fiable. Actuellement les données sont insuffisantes pour recommander l'utilisation systématique de la cryoplastie par rapport à l'angioplastie par ballonnet conventionnelle dans le traitement de la MAP.

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Contexte: 

L'Angioplastie percutanée par ballonnet est une technique endovasculaire pour restaurer le flux sanguin dans une artère devenue rétrécie ou obstruée par l'athérosclérose. Un rétrécissement de l'artère après une angioplastie (resténose) est la principale cause d'échec à long terme. La cryoplastie donne une approche différente pour améliorer les résultats de l'angioplastie à long terme. Elle combine la force de dilatation lors de l'angioplastie par ballonnet avec le refroidissement de la paroi du vaisseau. Cette revue systématique a évalué la cryoplastie dans la maladie artérielle périphérique et fournit une orientation pour des recherches supplémentaires dans ce domaine. Ceci est une mise à jour d'une revue publiée pour la première fois en 2007.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et les complications associées à la cryoplastie pour le maintien de la perméabilité dans les artères iliaque, fémoro-poplitée et de la jambe à court et moyen terme.

Stratégie de recherche documentaire: 

Pour cette mise à jour, le coordinateur de recherche du groupe Cochrane sur les maladies vasculaires périphériques a effectué des recherches dans dans le registre spécialisé du groupe(dernière recherche en octobre 2012) et CENTRAL (2012, numéro 10). Les bases de données des essais ont été explorées à la recherche des études en cours ou non publiées. Nous avons également consulté les références bibliographiques des articles pertinents.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés dans lesquels les participants atteints de maladie artérielle périphérique (MAP) des membres inférieurs, ou de sténose du greffon d'un pontage artériel des membres inférieurs, ont été randomisés pour la cryoplastie avec ou sans autre procédure par rapport à une procédure sans cryoplastie ont été pris en compte. Cela incluait les essais dans lesquels tous les participants recevaient une angioplastie et la randomisation concernait la cryoplastie versus l'absence de cryoplastie et les essais dans lesquels la cryoplastie a été utilisée en complément du traitement standard (par exemple la pose d'endoprothèse) par rapport à un groupe témoin.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont examiné de manière indépendante, évalué et sélectionné les essais, extrait les données et évalué le risque de biais.

Résultats principaux: 

Sept essais (six concernaient la cryoplastie comme procédure principale et un la cryoplastie adjuvante) avec un total combiné de 478 patients ont été inclus dans cette revue. Les essais documentaient la perméabilité et la resténose soit par participant, soit par localisation de la lésion ou du vaisseau. Le suivi variait de 30 jours à trois ans.

La perméabilité cible mesurée à différents moments, dans deux essais de cryoplastie en procédure principale n'ont montré aucune différence statistiquement significative entre les groupes de traitement. L'étude concernant la cryoplastie adjuvantea montré que la cryoplastie était associée à une amélioration de la perméabilité uniquement à six mois (rapport des cotes 5,37, IC à 95 % 1,09 à 26.49, n =90).

La resténose mesurée par patient (dans deux essais de cryoplastie en procédure principale) n'a montré aucune différence statistiquement significative entre les traitements. La resténose mesurée par lésion (dans deux essais de cryoplastie en procédure principale)) n'ont montré une différence statistiquement significative que dans les 24 heures suivant la procédure (RC 0,08, IC à 95 % 0,04 à 0,18, n =192) en faveur de la cryoplastie.

La nécessité d'une nouvelle intervention chirurgicale n'était pas significativement différente chez les participants aux essais de cryoplastie en procédure principale (par participant : OR 0,27, IC à 95 % 0,05 à 1,52, n =241, I2 Par =89%; lésion : RC 0,59, IC à 95 % 0,06 à 5,69, n =307, I2 =94%). L'essai concernant la cryoplastie adjuvante n'a pas documenté la nécessité d'une intervention.

La réussite immédiate de la procédure (dans les 24 heures) n'était pas significativement différente chez les participants aux essais de la cryoplastie comme procédure principale (par participant : RC 1,63, IC à 95 % 0,14 à 19.55, n =340, I2 Par =95%; lésion : OR 1,81, IC à 95 % 0,19 à 17.36, n =397, I2 =90 %). L'essai relatif à la cryoplastie adjuvante a rapporté un taux de réussite de 100 %.

Concernant la Perte d'un membre, le décès toutes causes confondues et le risque de complications immédiatement après le traitement il n'y avait aucune différence statistiquement significative entre les traitements.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.