Les troubles liés à la consommation de cannabis font partie des troubles de la consommation de substances illicites les plus couramment rencontrés dans la population générale. Malgré un nombre élevé de consommateurs de cannabis qui souhaitent suivre un traitement ou qui peuvent avoir besoin de suivre un traitement, il n'existe que quelques essais cliniques randomisés examinant les interventions les plus efficaces. Les six études incluses dans la présente revue montrent que les psychothérapies peuvent difficilement traiter la dépendance au cannabis en milieu ambulatoire. Des méthodes cognitives-comportementales (CC) appliquées dans le cadre de sessions individuelles ou en groupes et des renforcements de la motivation appliqués dans le cadre de sessions individuelles ont montré leur efficacité à réduire la consommation de cannabis. L'essai contrôlé le plus grand, de meilleure qualité et le plus récent a trouvé qu'un traitement cognitif-comportemental (TCC) était plus efficace qu'un traitement motivationnel individuel. Les deux études concernant les traitements de la contingence-prise en charge ont conclu qu'ils peuvent améliorer les résultats lorsqu'ils sont combinés à un TCC ou à des renforcements de la motivation.
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Les troubles liés à la consommation de cannabis font partie des troubles de la consommation de substances illicites les plus couramment rencontrés dans la population générale. Cependant, seule une minorité cherche à obtenir une aide auprès d'un professionnel de la santé, mais les demandes de traitement sont désormais en constante augmentation à l'échelle mondiale. Des essais concernant des traitements ont été publiés, mais il n'existe aucune revue systématique publiée à notre connaissance.
Objectifs
Évaluer l'efficacité des interventions psychosociales contre la consommation abusive ou la dépendance au cannabis.
Stratégie de recherche documentaire
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) The Cochrane Library, numéro 3, 2004 ; MEDLINE (de janvier 1966 à août 2004), PsycInfo (de 1985 à octobre 2004), CINAHL (de 1982 à octobre 2004), Toxibase (jusqu'à septembre 2004), ainsi que dans les listes bibliographiques des articles. Nous avons également contacté des chercheurs dans le domaine.
Critères de sélection
Tous les essais contrôlés randomisés examinant une intervention psychothérapeutique contre la consommation abusive ou la dépendance au cannabis par rapport à un groupe témoin avec traitement retardé ou des combinaisons d'interventions psychothérapeutiques.
Recueil et analyse des données
Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité des essais et extrait des données.
Résultats principaux
Six essais impliquant 1 297 participants ont été inclus. Cinq études ont été réalisées aux États-Unis et une en Australie. Ces études n'ont pas été combinées dans des méta-analyses en raison de leur hétérogénéité. Les six études incluses suggéraient que les approches en matière de conseil peuvent avoir des effets bénéfiques sur le traitement de la dépendance au cannabis. Les sessions individuelles ou en groupe d'un traitement comportemental cognitif (TCC) étaient efficaces pour le traitement de la dépendance au cannabis et mais présentaient aussi des problèmes associés, le TCC générait de meilleurs résultats par rapport à une brève intervention lorsque le TCC était administré en sessions individuelles. Deux études suggéraient que l'ajout d'un système incitatif de remise de bons pouvait améliorer l'efficacité du traitement lorsqu'il était combiné à d'autres interventions psychothérapeutiques efficaces. Les taux d'abstinence étaient relativement réduits dans l'ensemble, mais favorisaient la condition de 9 sessions (ou plus) de TCC. Tous les essais inclus signalaient des diminutions statistiquement significatives au niveau de la fréquence de la consommation de cannabis et des symptômes de dépendance. Mais les autres mesures des problèmes liés à la consommation de cannabis n'étaient pas significativement différentes.
Conclusions des auteurs
Les études incluses étaient trop hétérogènes et ne permettaient pas d'émettre des conclusions claires. Les études comparant différentes modalités thérapeutiques soulèvent des questions importantes concernant la durée, l'intensité et le type de traitement. La généralisabilité des résultats est également inconnue car les études ont été réalisées dans un nombre limité de lieux avec des échantillons plutôt homogènes de patients souhaitant suivre un traitement. Toutefois, les faibles taux d'abstinence indiquaient que les psychothérapies pouvaient difficilement traiter la dépendance au cannabis en milieu ambulatoire.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français