Interfaces d’administration de pression positive continue dans l'apnée obstructive du sommeil chez l'adulte

L'apnée obstructive du sommeil (AOS) est un trouble qui provoque l'obstruction des voies respiratoires des patients et une respiration irrégulière pendant le sommeil. Si elle n’est pas traitée, l’AOS peut entraîner différents problèmes de santé, tels que de l'hypertension, des problèmes cardiaques, des difficultés de concentration, une somnolence excessive et un risque accru d'accident de la route. L’un des traitements les plus fréquemment recommandés dans l’AOS est la PPC (pression positive continue), qui consiste en une pompe qui délivre de l'air dans le nez et/ou la bouche du patient pendant son sommeil afin de maintenir les voies respiratoires ouvertes et de prévenir l'obstruction. Cette pompe est connectée au patient par un tuyau relié à une « interface » placée sur le visage. Il existe de nombreuses interfaces différentes pour l’administration de PPC, telles que des masques couvrant le nez, la bouche, le nez et la bouche, et même tout le visage. Malheureusement, les patients souffrent souvent d'effets secondaires liés à cette interface, et cela peut les pousser à arrêter le traitement par PPC. Cette revue compare les différentes options d'interfaces de PPC chez les patients souffrant d’AOS. Quatre essais portant sur 132 personnes ont été inclus. Deux études comparaient des masques nasaux à un masque buccal nommé Oracle, et aucune différence significative n'était signalée entre les deux en termes d'observance, de résultats de l’étude du sommeil, de somnolence ou d’autres symptômes de l’AOS. Une étude évaluant les masques nasaux par rapport aux oreillers nasaux (des embouts placés dans les narines) montrait que les patients qui utilisaient les oreillers nasaux présentaient globalement moins d'effets secondaires et étaient plus satisfaits. Le masque nasal était plus performant que le masque facial (qui couvre à la fois le nez et la bouche) dans une étude, qui rapportait une meilleure observance et moins de somnolence, et indiquait qu’il s’agissait du masque préféré par la plupart des patients. Le choix de l'interface devra être adapté à chaque individu. D'autres essais comparant les nombreuses interfaces disponibles pour la PPC dans le traitement de l’AOS sont nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

Compte tenu du nombre limité d'études disponibles comparant les différents types d'interfaces, on ignore encore quelle est l'interface optimale pour l’administration de PPC. Les résultats de notre revue suggèrent que les oreillers nasaux ou le masque buccal Oracle pourraient être des alternatives utiles lorsque le patient ne tolère pas les masques nasaux conventionnels. Le masque facial ne peut pas être recommandé en tant qu’interface de première intention, mais pourrait être envisagé si une obstruction ou une sécheresse nasale limite l'utilisation d’un masque nasal. D’autres études randomisées comparant les différentes formes d'interfaces d’administration de PPC aujourd'hui disponibles dans le traitement de l’AOS, portant sur des effectifs plus larges et présentant une durée supérieure sont nécessaires.

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Contexte: 

La pression positive continue (PPC) constitue le pilier du traitement de l’apnée obstructive du sommeil modérée à sévère. L'observance du traitement PPC est cependant très insuffisante. De nombreuses interfaces PPC sont aujourd’hui disponibles dans le traitement de l’AOS. Il est probable que le type d'interface d’administration de PPC ait une influence sur l'acceptation du traitement par le patient et l’observance à long terme.

Objectifs: 

L’objectif de cette revue est de comparer l'efficacité des différentes interfaces d’administration de PPC disponibles pour le traitement de l’apnée obstructive du sommeil.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons examiné le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires et le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL). Les recherches étaient à jour en janvier 2011.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés comparant différentes formes d'interfaces d’administration de PPC dans le traitement de l’AOS ont été pris en compte.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de revue ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante. Nous avons tenté de contacter les auteurs des études afin d’obtenir des données supplémentaires non publiées.

Résultats principaux: 

Quatre essais portant sur 132 personnes ont été inclus. Deux études comparant un masque nasal au masque buccal Oracle ne rapportaient aucune différence significative en termes d'observance à un mois (différence moyenne de 0,17 heure par nuit -[IC à 95 %, entre 0,54 et 0,87). Il n’existait pas non plus de différence significative concernant aucun des paramètres physiologiques (ex : IAH, indice d'éveil, saturation minimum en oxygène), l’échelle de somnolence d'Epworth (ESE) ou les symptômes de l’AOS. Une seule étude comparant un masque nasal à des oreillers nasaux montrait une différence significative en termes d'observance, exprimée sous forme de pourcentage de jours d’utilisation, en faveur des oreillers nasaux (moyenne des oreillers nasaux 94,1 ± écart type 8,3 % ; masque nasal 85,7 ± 23,5 %, P = 0,02), mais aucune différence significative concernant l'utilisation quotidienne moyenne pour tous les jours ou pour une utilisation supérieure à 0 minute par jour. Les oreillers nasaux étaient également associés à moins d'effets indésirables globaux (P < 0,001) et à une satisfaction supérieure (P = 0,001). Une étude comparant un masque nasal à un masque facial montrait que l'observance était significativement supérieure avec le masque nasal (différence moyenne de 1,0 heure par nuit (IC à 95 %, entre 0,3 et 1,8)). Le masque nasal était également associé à des scores ESE significativement inférieurs et était l’interface préférée par presque tous les patients.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.