Semelles orthopédiques pour la prévention et le traitement des douleurs dorsales

Les douleurs dorsales sont l'un des problèmes de santé les plus courants dans les pays industrialisés, et selon les estimations entre 60 % et 85 % de la population les subiront à un moment au cours de leur vie. Des essais de laboratoire suggèrent que l'utilisation de semelles orthopédiques pour chaussures pourrait être bénéfique dans la prévention et le traitement des douleurs dorsales, en absorbant le choc du pied au moment où il touche le sol et en maintenant le pied dans le bon alignement. Une diversité de semelles orthopédiques est disponible.

Nous avons inclus six essais qui ont étudié des populations qui sont restées en station debout et ont pratiqué la marche au cours de leur activité professionnelle quotidienne pendant des périodes prolongées. Trois études portant sur la prévention (2 061 participants) ont examiné les effets des semelles orthopédiques à la fois personnalisées et non-personnalisées pour la prévention des douleurs dorsales. Trois études menées chez des populations mixtes (256 participants) ont examiné les effets des semelles orthopédiques personnalisées pour les douleurs dorsales sans préciser si elles étaient destinées à la prévention ou au traitement primaire ou secondaire. Aucune des études n'a démontré que les semelles orthopédiques permettaient de prévenir les douleurs dorsales. Aucun des essais inclus n'avait évalué les semelles orthopédiques exclusivement pour le traitement des douleurs dorsales.

Même si la moitié des essais étaient d'une grande qualité méthodologique et s'ils avaient par conséquent un faible potentiel de biais, les résultats doivent néanmoins être appréciés avec prudence. La plupart des essais avaient examiné des populations spécifiques de jeunes hommes très actifs. Enfin, on ne dispose d'aucune donnée sur le traitement et la prévention à long terme.

En conclusion, des preuves solides indiquent que les semelles orthopédiques ne permettent pas de prévenir les douleurs dorsales, tandis que les preuves actuelles sur les semelles orthopédiques comme traitement pour les lombalgies ne permettent pas d'établir de conclusions. Il est nécessaire de mener des essais de meilleure qualité évaluant l'association entre les semelles orthopédiques et les douleurs dorsales avant qu'une recommandation professionnelle pour l'utilisation des semelles orthopédiques ne devienne standard.

Conclusions des auteurs: 

Des preuves solides indiquent que les semelles orthopédiques ne sont pas efficaces pour la prévention des douleurs dorsales. Les preuves actuelles sur les semelles orthopédiques comme traitement pour les lombalgies ne permettent pas d'établir de conclusions.

Des essais de grande qualité doivent être effectués pour établir des conclusions plus fiables.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Les connaissances théoriques et cliniques font défaut sur l'utilisation des semelles orthopédiques pour la prévention et le traitement des douleurs dorsales. L'incidence élevée des douleurs dorsales et la popularité des semelles orthopédiques pour chaussures justifient une revue systématique de cette pratique.

Objectifs: 

Déterminer l'effet des semelles orthopédiques pour chaussures dans la prévention et le traitement des douleurs dorsales non-spécifiques comparées à un placebo, à l'absence d'intervention ou à d'autres interventions.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans les bases de données suivantes : le registre des essais du Groupe thématique Cochrane sur le dos et le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, EMBASE et CINAHL jusqu'à octobre 2008 ; nous avons examiné les listes bibliographiques dans les articles de revue, dans les directives et dans les essais inclus ; nous avons effectué le suivi des références ; nous avons contacté des experts dans ce domaine.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés ayant examiné l'utilisation des semelles orthopédiques personnalisées ou non-personnalisées, pour la prévention ou le traitement des douleurs dorsales, comparées au placebo, à l'absence d'intervention ou à d'autres interventions. Les critères des études devaient inclure au moins un des suivants : l'incidence déclarée ou le diagnostic établi par le médecin des douleurs dorsales ; l'intensité de la douleur ; la durée des douleurs dorsales ; l'absentéisme ; l'état fonctionnel. Les études portant sur des semelles orthopédiques conçues pour traiter l'inégalité de longueur des membres inférieurs ont été exclues.

Recueil et analyse des données: 

Un auteur de la revue a effectué les recherches et masqué les listes bibliographiques extraites par rapport aux auteurs, à l'institution et au journal. Deux auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné les articles pertinents. Deux auteurs différents ont indépendamment évalué la qualité méthodologique et l'intérêt clinique, et extrait les données de chacun des essais à l'aide d'un formulaire standard.

Résultats principaux: 

Six essais contrôlés randomisés ont rempli les critères d'inclusion : Trois ont examiné la prévention des douleurs dorsales (2 061 participants) et trois ont examiné des populations mixtes (256 participants) sans préciser si les semelles orthopédiques étaient destinées à la prévention ou au traitement primaire ou secondaire. Aucun essai de traitement n'a été trouvé. Des preuves solides indiquent que l'utilisation des semelles orthopédiques ne permet pas de prévenir les douleurs dorsales. Des preuves limitées indiquent que les semelles orthopédiques soulagent les douleurs dorsales ou transmettent défavorablement la douleur jusqu'aux membres inférieurs.

Limitations
Cette revue reflète en grande partie les limitations de la littérature, incluant les études de faible qualité avec des interventions et des mesures de résultats hétérogènes, un masquage insuffisant et une insuffisance des données rapportées.

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.