Brèves interventions destinées aux consommateurs excessifs d'alcool admis dans les services des hôpitaux généraux 

Les profils de consommation dangereuse ou abusive d'alcool peuvent entraîner des accidents, des blessures, des maladies physiques et psychiatriques, de fréquentes maladies, des absences au travail et des problèmes sociaux. La consommation d'alcool à long terme a des effets néfastes sur presque tous les organes du corps, en particulier le cerveau et le système gastro-intestinal. Les professionnels de la santé peuvent demander aux personnes la quantité d'alcool absorbée et offrir des interventions brèves aux consommateurs excessifs d'alcool. Ces brèves interventions sont limitées dans le temps et incitent à changer de comportement. Elles peuvent être d'une séance unique, qui fournit des informations et des conseils, ou d'une à trois séances d'entretiens motivationnels ou de conseils axés sur les compétences qui incluent des commentaires et des discussions sur la responsabilité et la confiance en soi. Les différents professionnels de la santé n'ont pas besoin d'être des spécialistes en alcoologie pour effectuer une intervention. L'hospitalisation d'un patient dans des services de médecine générale et des centres de traumatologie, fournit un accès aux consommateurs excessifs d'alcool, ils bénéficient ainsi d'une intervention et peuvent être avertis du lien entre leur hospitalisation et l'alcool. Les auteurs de la revue ont identifié 14 essais contrôlés randomisés et essais cliniques contrôlés, principalement réalisés au Royaume-Uni et aux États-Unis, impliquant 4041 adultes, principalement de sexe masculin (âgés de 16 ans au minimum) et identifiés à l'hôpital comme consommateurs excessifs d'alcool.

Les principaux résultats de cette revue indiquent qu'il existe des bénéfices à administrer les interventions brèves aux consommateurs excessifs d'alcool dans les hôpitaux généraux. Nos résultats démontrent que les patients recevant les interventions brèves ont une plus grande réduction de la consommation d'alcool par rapport à ceux des groupes témoins, lors des suivis du sixième et du neuvième mois, mais cela n'est pas maintenu à un an. De plus, il y avait significativement moins de décès dans les groupes recevant les interventions brèves que dans les groupes témoins à 6 mois et un an. Cependant, ces résultats sont basés sur des études impliquant principalement des participants de sexe masculin. D'autres dépistages, questionnant les participants sur leurs profils alcooliques, peuvent également avoir un impact positif sur les niveaux de consommation d'alcool et les changements de comportement de consommation d'alcool et ceci est un domaine qui nécessite des recherches supplémentaires.

D'autres recherches sont nécessaires pour déterminer les meilleurs traitements et contenus pour les interventions brèves qui sont menées dans des environnements hospitaliers généraux et si elles sont susceptibles d'être plus efficaces chez les patients atteints de certaines caractéristiques.

Conclusions des auteurs: 

Les principaux résultats de cette revue indiquent qu'il existe des bénéfices à administrer les interventions brèves aux consommateurs excessifs d'alcool admis en soins hospitaliers généraux, en termes de réduction de consommation d'alcool et de taux de mortalité. Cependant, ces résultats sont basés sur des études impliquant principalement des participants de sexe masculin. D'autres recherches sont nécessaires pour déterminer les meilleurs traitements et contenus pour les interventions brèves menées dans des environnements hospitaliers généraux et si elles sont susceptibles d'être plus efficaces chez les patients atteints de certaines caractéristiques.

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Contexte: 

Les interventions brèves impliquent une intervention limitée dans le temps pour inciter à changer de comportement. Elles utilisent généralement des conseils de nature motivationnelle destinés à encourager une réduction de la consommation d'alcool.

Objectifs: 

Déterminer si les interventions brèves réduisent la consommation d'alcool et améliorent les résultats des consommateurs excessifs d'alcool admis dans les unités internes des hôpitaux généraux.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais contrôlés du groupe Cochrane sur les drogues et l'alcool (mars 2011), le registre Cochrane des essais contrôlés (La Bibliothèque Cochrane mars 2011), MEDLINE de janvier 2011 1966-March 2011, EMBASE, CINAHL 1982-mars 1980-mars 2011 et www. clinicaltrials.gov jusqu'en avril 2011 et avons effectué des recherches manuelles pertinentes.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés prospectifs et essais cliniques comparatifs étaient éligibles pour l'inclusion. Les participants étaient des adultes et des adolescents (âgés de 16 ans au minimum) admis en soins hospitaliers généraux pour une raison autre qu'un traitement contre l'alcoolisme et ont bénéficié de brèves interventions (jusqu'à 3 sessions) comparé à l'absence de traitement ou aux soins habituels.

Recueil et analyse des données: 

Trois évaluateurs ont indépendamment sélectionné les études et extrait les données. Le cas échéant, une méta-analyse à effets aléatoires et une analyse de sensibilité ont été réalisées.

Résultats principaux: 

Quatorze études impliquant 4041 participants, principalement de sexe masculin, ont été inclues. Nos résultats démontrent qu'à 6 mois, les patients qui reçoivent les interventions brèves, ont une plus grande réduction de la consommation d'alcool par rapport à ceux des groupes témoins, DM -69.43 (IC à 95 % -128.14 à -10.72) et à neuf mois de suivi, DM -182.88 (IC à 95 % -360.00 à -5.76), mais cela n'est pas maintenu à un an. Les rapports de réduction de la consommation d'alcool à 1 an ont été observés en faveur des interventions brèves, DMS de -0,26 (IC à 95 % -0,50 à -0,03). De plus, il y avait significativement moins de décès dans les groupes recevant les interventions brèves que dans les groupes témoins à 6 mois, RR 0,42 (IC à 95 % 0,19 à 0,94) et à un an de suivi, RR de 0,60 (IC à 95 % 0,40 à 0,91). D'autres dépistages, questionnant les participants sur leurs profils alcooliques, peuvent également avoir un impact positif sur les niveaux de consommation d'alcool et les changements de comportement de consommation d'alcool.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.