Hystérectomie totale comparée à subtotale

Lorsque l'hystérectomie est nécessaire pour des indications non-cancéreuses, soit l'utérus seul (l'hystérectomie subtotale) soit l'utérus et le col de l'utérus (l'hystérectomie totale) sont retirés. Il a été suggéré que le non retrait du col de l'utérus (l'hystérectomie subtotale) pourrait réduire les risques de difficultés d'ordre sexuel ou de problèmes lors du passage de l'urine ou des selles. Cette revue n'a trouvé aucune preuve d'une différence entre ces deux différentes opérations pour ces critères de jugement. La chirurgie est plus rapide avec l'hystérectomie subtotale et les pertes de sang sont moins importantes durant ou juste après la chirurgie, bien que ces bénéfices ne soient pas importants. Avec l'hystérectomie subtotale, les femmes risquent moins d'avoir de la fièvre durant ou juste après la chirurgie mais risquent plus d'avoir des saignements menstruels continus à long terme par rapport à l'hystérectomie totale.

Conclusions des auteurs: 

Cette revue n'a pas confirmé la perception que l'hystérectomie subtotale offre des résultats améliorés pour les fonctions sexuelle, urinaire ou intestinale comparée à l'hystérectomie abdominale totale. Les femmes risquent plus d'avoir des saignements cycliques continus jusqu'à un an après la chirurgie avec l'hystérectomie subtotale comparée à l'hystérectomie totale.

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Contexte: 

L'hystérectomie utilisant une approche abdominale permet d'extraire soit l'utérus seul (l'hystérectomie subtotale) soit à la fois l'utérus et le col de l'utérus (l'hystérectomie totale). Cette dernière est plus fréquente mais les critères de jugement n'ont pas été systématiquement comparés.

Objectifs: 

Comparer les critères de jugement à court terme et à long terme de l'hystérectomie subtotale (STH) avec l'hystérectomie totale (TH) pour les indications gynécologiques bénignes.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé des essais contrôlés du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et de la fertilité (juillet 2011), CENTRAL (juillet 2011), MEDLINE (de 1966 à juillet 2011), EMBASE (de 1980 à juillet 2011), CINAHL (de janvier 2005 à juillet 2011), Biological Abstracts (de 1980 à décembre 2005), le National Research Register et les bibliographies pertinentes.

Critères de sélection: 

Seuls les essais contrôlés randomisés portant sur des femmes subissant une hystérectomie totale ou subtotale pour les indications gynécologiques bénignes ont été inclus.

Recueil et analyse des données: 

Cinq essais totalisant 1 553 participants ont été inclus. La sélection des essais, l'évaluation du risque de biais et l'extraction des données ont été réalisées par deux auteurs de la revue de façon indépendante et les résultats ont été comparés.

Résultats principaux: 

Il n'y avait aucune preuve d'une différence dans les taux de multiples critères de jugement qui évaluaient les fonctions urinaire, intestinale ou sexuelle entre l'hystérectomie totale (HT) et l'hystérectomie subtotale (HST), soit à court terme (jusqu'à deux ans après la chirurgie) soit à long terme (neuf ans après la chirurgie). La longueur de l'opération (différence de 11 min) et la quantité de sang perdue durant la chirurgie (différence de 57 ml) ont été significativement réduites durant l'hystérectomie subtotale comparée à l'hystérectomie totale. Ces différences ne sont pas susceptibles de constituer un bénéfice clinique et il n'existe aucune preuve d'une différence dans les cotes de la transfusion sanguine. La fièvre postopératoire et la rétention urinaire étaient moins fréquentes (fièvre : rapport de cotes (ou odds ratio) OR 0,48 ; IC à 95 % 0,3 à 0,8 ; rétention : rapport de cotes OR 0,23 ; IC à 95 % 0,1 à 0,8) et les saignements vaginaux cycliques continus jusqu'à deux ans après la chirurgie étaient plus fréquents (OR 16,0 ; IC à 95 % 6,1 à 41,6) après l'hystérectomie subtotale (HST) comparée à l'hystérectomie totale (HT). Il n'y avait aucune preuve d'une différence dans les taux d'autres complications, de rétablissement de la chirurgie, d'atténuation des symptômes pré-chirurgie ou les taux de réadmission entre les deux types d'hystérectomie pratiqués par la voie abdominale ou laparoscopique, bien que des essais comparant la voie laparoscopique manquaient de puissance pour détecter certaines différences.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.